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23/01/2023

"Giorgia Meloni souhaite, voire revendique, l’ordre et la coordination au sein de la majorité."

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Italie. Revue de presse.

Le soutien de la Présidente du Conseil au ministre Carlo Nordio (Frères d'Italie), à la suite des polémiques autour de la réforme de la justice prévoyant notamment un encadrement plus strict du recours aux écoutes dans les enquêtes, critiqué aussi par une partie de la majorité, fait les gros titres de la presse italienne : « Meloni réaffirme sa confiance en Nordio mais le gouvernement demeure divisé » (La Stampa), « Meloni « sécurise » Nordio et craint les attaques des alliés » (La Repubblica), « Meloni en mission pour le gaz, et à Nordio, elle assure sa « pleine confiance » » (Corriere della Sera). Les perquisitions du FBI dans une des résidences du Président Joe Biden fait la Une du Corriere della Sera « La pression du FBI sur Biden » - La maison du président perquisitionnée pendant 13 heures. Sa candidature pour 2024 est en danger ; les mesures permettant de lutter contre l’Inflation Reduction Act américain en vue du Conseil Européen,  fait en revanche la Une du quotidien Repubblica, qui publie également un entretien de Charles Michel dans ses premières pages :  « « Plus d’aides de la part de l’UE » » - Le Président du Conseil européen Michel annonce dans un entretien l’extension du fonds SURE, la création d’un fonds souverain et un nouveau plan de relance. Macron et Scholz demandent une réponse « ambitieuse et rapide » de l’Europe face aux aides américaines. Enfin, la fusillade en Californie pendant le nouvel an chinois est aussi citée en Une de plusieurs quotidiens.

Les JT couvrent essentiellement la visite de la Présidente du Conseil Giorgia Meloni en Algérie, la position de l’Allemagne sur la fourniture de chars Leopard à Kiev, la fusillade aux Etats-Unis pendant le Nouvel An chinois ainsi que les intempéries et les fortes chutes de neige qui touchent le centre et le sud de l’Italie ces jours-ci.

COULISSES, La Repubblica « Meloni, en colère, rappelle ses alliés à la discipline et soupçonne Forza Italia et le Troisième pôle de faire double jeu » : « Giorgia Meloni souhaite, voire revendique, l’ordre et la coordination au sein de la majorité. Elle veut éviter une réédition du chaos après l’affaire des taxes sur le carburant. Elle en fait aussi une question de méthode, car elle considère contre-productif le fait d’annoncer les réformes avant même de les adopter. L’effet, d’après la présidente du Conseil, est doublement néfaste : cela ravive trop longtemps avant l’adoption des mesures les frictions au sein des alliés et provoque la colère de la magistrature en lançant des slogans qui ne se traduiront pas dans les actes ensuite. Ou du moins pas avec la méthode utilisée qui a conduit à un bras-de-fer avec les magistrats. Meloni n’a aucune envie d’ouvrir ce front-là : « nous ne pouvons pas nous le permettre et cela n’aurait aucun sens ». Elle dressera ainsi une feuille de route sur la justice mais en évitant les polémiques. Cela ne regarde pas que Nordio mais la gestion des rapports entre Fratelli d’Italia et le ministre de la Justice et également entre ce dernier et son secrétaire d’Etat Andrea Delmastro. Tout comme la relation compliquée et de plus en plus complexe entre Nordio et le secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil Alfredo Mantovano. Ce dernier, lui aussi magistrat, garde une position bien différente par rapport à lui. Les soupçons du Palais Chigi sont concentrés sur le Troisième pôle et Forza Italia, qui agissent ensemble au nom d’une approche « garantiste » (la primauté de la présomption d’innocencendlr) sur la justice. Il ne faut pas offrir à un des alliés les plus insatisfaits, Silvio Berlusconi, un alibi pouvant affaiblir la présidente du Conseil. Meloni a demandé d’avancer dans le calendrier l’entrevue avec Nordio : à cette occasion, elle lui demandera de limiter ses sorties publiques et de contrôler ses propos. Il y aura ainsi une feuille de route : il s’agira d’adopter une approche modérée sur la réforme de la justice, moins que ce qui a été annoncé sur les écoutes et rien (à ce stade) sur la séparation des carrières entre juges et procureurs. Quant aux propos du dirigeant de la Ligue, qui a tenu à défendre les magistrats tout en plaidant l’apaisement, ils ont alimenté la confusion et poussé Meloni à intervenir. En réalité, Salvini aurait tout simplement exploité la querelle pour adresser un message à la magistrature en vue de l’élection du Président du CSM. Dans cette compétition, figure en lice le léguiste Fabio Pinelli. »

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Galluzzo « Meloni lance le « plan Mattei » » - La présidente du Conseil se rend en Algérie : « Le projet a été évoqué avec le Chef de l’Etat Sergio Mattarella, lors du dernier Conseil suprême de défense.  Il s’agit des objectifs du plan stratégique que le gouvernement Meloni veut atteindre sur le moyen terme : arriver à se passer totalement du gaz russe d’ici deux ans pour ensuite devenir une plateforme de distribution d’énergie du Nord de l’Afrique au cœur de l’UE. Les prévisions du gouvernement disent que d’ici 5 ans, l’Italie pourrait commencer à distribuer au reste des partenaires européens jusqu’à 60 milliards de mètres cubes de gaz, voire plus. Notamment à l’Allemagne, l’Autriche et la Hongrie. C’est dans cet horizon que s’inscrit la visite de Meloni en Algérie. C’est le cadre d’un modèle que l’ENI poursuit avec plusieurs pays et qui prévoit même dans ce cas-là des accords multiples impliquant la compagnie publique Sonatrach. Transformer l’Italie en hub d’énergie signifie augmenter considérablement le flux gaz de la part de tous les Etats producteurs qui sont liés à la péninsule : de l’Egypte au Mozambique en passant par l’Azerbaïdjan et la Libye. Ensuite, cela implique aussi d’investir de manière importante dans la transition énergétique des Etats producteurs. Car aujourd’hui c’est leur gaz qui arrive en Europe mais un jour, pour nous comme pour eux, il s’agira de distribuer de l’énergie propre. Les accords que l’Eni s’apprête à signer aujourd’hui avec la compagnie d’Etat algérienne se font dans ce cadre. Selon le gouvernement, le projet, appelé « Plan Mattei » par Meloni, est réalisable, durable et géopolitiquement nécessaire. Berlin, par ailleurs, le soutient et Vienne serait parmi les principaux bénéficiaires. Il s’agit d’un projet ambitieux et complexe et que certains jugent velléitaire, en raison de sa complexité. Le gazoduc qui relie Alger à la Sicile pourrait augmenter sa capacité par le biais de nouveaux compresseurs pour accélérer le flux de gaz. En revanche le TAP, qui relie les Pouilles à l’Egypte, devrait lui prévoir la construction d’un deuxième gazoduc. En se rendant à Alger avec le Directeur général d’ENI, Claudio Descalzo, Giorgia Meloni a souligné en s’adressant aux marins italiens de la frégate « Carabiniere » ‘’La plupart de nos intérêts nationaux transitent par la méditerranée. Il s’agit pour nous d’une zone cruciale et votre travail est stratégique pour protéger nos projets’’. »

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Giorgia Meloni et le Premier ministre algérien Aymen Benabderrahmane

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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