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19/10/2022

"Silvio Berlusconi est en roue libre et lance la droite sur le chemin du chaos à 100 à l'heure."

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Italie. Revue de presse.

Les dernières déclarations de Silvio Berlusconi sur la Russie et ses liens à Vladimir Poutine et ayant révélé une partie de l’équipe ministérielle à laquelle travaille la coalition de droite font la une de la presse italienne. Les journaux de diverses tendances soulignent une attitude pouvant mettre sérieusement à mal la cohésion entre les alliés. « Berlusconi sape l’accord » ‘J’ai renoué le contact avec Poutine’ affirme-t-il, en vue du prochain gouvernement ‘Nous sommes d’accord pour que Casellati aille au ministère de la Justice’ ; grand froid du côté de Giorgia Meloni (Corriere della Sera), « Giorgia Meloni prise en otage par les philo-russes » (La Repubblica), « Berlusconi en dit trop, Meloni est furieuse » (La Stampa), « S’il continue comme cela, ça va mal finir ‘Silvio arrête-toi !’ » (Libero), « Le Cavalier gâche à nouveau tout  » (La Verità), « De Casellati à l’affaire Poutine, Berlusconi secoue la majorité » (Il Messaggero), « Berlusconi livre sa liste de ministres et en rajoute une couche ‘je suis un ami de Poutine’ » (Sole 24 Ore).

Les JT couvrent essentiellement l’élection des vice-présidents du Parlement, les déclarations de S. Berlusconi  sur Poutine, l’effondrement dans la nuit de l’amphithéâtre de l’université de Cagliari, la situation en Ukraine avec les bombardements russes sur les centrale électriques ; le Conseil européen qui s’ouvre demain à Bruxelles et les variations du prix du gaz après les annonces d’hier de la Commission européenne sur un projet pour un plafonnement flottant des prix du gaz ; le retour en Iran de l’athlète Elnaz Rekabi où elle a été acclamée.

Sut Twitter le hashtag #Mussolini domine suite à la polémique liée à la découverte d’un portrait de l’ancien dictateur dans une galerie photos d’anciens ministres au Ministère du développement économique, qui a ensuite annoncé le retrait du portrait.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de C. Bozza, « Une possible prise de fonctions officielle samedi ou dimanche, voici les étapes » : « La tension est encore forte entre la candidate à la Présidence du Conseil Giorgia Meloni et Silvio Berlusconi mais, dans l’ombre, les médiateurs œuvrent pour que tout se déroule dans les temps. Le Président de la République Sergio Mattarella devrait commencer à recevoir les dirigeants des partis dès demain, jeudi 20 octobre, pour les consultations. Compte tenu de la netteté du résultat électoral et du nombre limité de groupes parlementaires, les consultations pourraient ne durer qu’un jour et demi tout au plus. Si toutes les ombres qui entourent le centre-droit sont dissipées d’ici là, la leader de Fratelli d’Italia pourrait être nommée officiellement dans la soirée du vendredi 21 ou la matinée du samedi 22 octobre. Au même moment, Mario Draghi devait atterrir à Rome de retour du Conseil européen – le passage de relais ne pouvant pas avoir lieu en son absence. Une fois que le chef de l’Etat désigne le Président du Conseil, l’usage veut que ce dernier accepte sous réserve de l’approbation des partis disposés à le soutenir. Le premier Président du Conseil à avoir accepté ses nouvelles fonctions sans réserve fut Silvio Berlusconi en 2008. Si le Président du Conseil reçoit un avis positif après consultation, celui-ci retourne au Quirinal pour lever toute réserve et est officiellement nommé. Il annonce dans la foulée la liste de ses ministres. Dans les 24 heures qui suivent, le nouveau Président du Conseil et son équipe prêtent serment à la Présidence de la République. S’ensuit la cérémonie dite ‘’de la cloche’’ au Palais Chigi, pour le passage de relais entre les deux Présidents du Conseil, sortant et entrant. A l’occasion du premier Conseil des ministres, le sous-secrétaire à la Présidence du Conseil sera élu. Le gouvernement sera officiellement en place et pourra d’ores et déjà prendre part aux instances internationales. Ces étapes devraient se dérouler entre le samedi 22 et le lundi 24 octobre. Quelques jours plus tard, le nouveau Président du Conseil se présentera devant les Chambres pour son discours d’intronisation et demander la confiance, soit 201 voix pour à la Chambre et 104 au Sénat. »

ARTICLE, La Stampa « Berlusconi sans limite » par Antonio Bravetti : “ Silvio Berlusconi est en roue libre et lance la droite sur le chemin du chaos à 100 à l'heure. Comme dans un spectacle "best of", le cavaliere puise dans tout le répertoire : déclarations à l'emporte-pièce sur Poutine, rétractées par la suite ("J'ai rétabli les relations"), demandes faramineuses de ministères, blagues, sous-entendus, clins d'œil. Il n’a pas demandé pardon à Giorgia Meloni, il le jure. Après une journée à semer des incendies, ils est photographié avec sa presque-femme Marta Fascina chez un marchand de glaces, serein et souriant : "Marta a opté pour une bonne glace, tandis que je n'ai pas pu résister à une crêpe". Depuis l'Europe, on observe cela avec un malaise croissant : "Concernant Poutine, c’est une dérive sans précédent", déclare la présidente du groupe Socialistes & Démocrates, Iratxe Garcia Perez. Dans la matinée, il y a eu l'élection des nouveaux chefs de groupe Fi : Licia Ronzulli au Sénat et Alessandro Cattaneo à la Chambre. En milieu d'après-midi, la bombe, lancée par l'agence LaPresse. Devant les députés, Berlusconi a avoué avoir " rétabli les relations avec Poutine " qui lui avait offert " 20 bouteilles de vodka pour son anniversaire ", accompagnées d'une " lettre très douce ", à laquelle il a répondu par " du Lambrusco et une lettre tout aussi douce ". Il se dit "très, très inquiet" du conflit : "Si Kiev rejoint l'OTAN, ce sera la troisième guerre mondiale. Je ne peux pas donner mon avis personnellement, car si cela est raconté à la presse, ce sera un désastre, mais je suis inquiet". Mais le "désastre" est servi. Alors que ses phrases proviennent d'une réunion à huis clos avec des députés de Forza Italia, l'état-major du parti tente de démentir. "La vodka" ? C'est une petite histoire de 2008", précise Antonio Tajani, qui rêve d'être ministre des affaires étrangères. Le soir, l’audio du discours de Berlusconi fuite et confirme tout. Notre position, répète le parti acculé, est conforme à celle de l'Europe et des États-Unis. Il n'y a pas de marge d'ambiguïté". Enrico Letta attaque : "Ce n'est pas du folklore, ce ne sont pas des blagues. La majorité est de plus en plus ambiguë à l'égard de la Russie". Berlusconi est " en lune de miel avec Poutine ", Giuseppe Conte poursuit, "s'ils veulent mener l'Italie dans cette direction, ils vont se heurter à un mur". Pour Benedetto Della Vedova (+Europa), "les paroles de Berlusconi sont inhumaines". Osvaldo Napoli (ancien Fi aujourd'hui à Azione) le qualifie de " canon libre ". Fabio Rampelli (Fdi) se tire également les oreilles : "La rupture avec Poutine est désormais infranchissable". Le matin, Berlusconi révèle que Meloni lui a demandé "d'être son conseiller". Laissé les mains vides depuis l'élection du président de la Chambre, Berlusconi exige une compensation : " Nous lui avons demandé trois ministères, révèle-t-il, elle s'est moqué de moi, j'en ai demandé deux, elle a encore ri, j'en ai demandé un, elle a dit OK ". Les conseils ne s'arrêtent pas là. Bien qu'ils ressemblent à autre chose : "J'ai une relation amicale avec elle, mon fils a une relation amicale avec elle, son homme travaille à Mediaset...". Une phrase jetée là, sur la partenaire de Giorgia Meloni, qu'elle aurait très mal pris. »

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Marta Fascina et Silvio Berlusconi chez un marchand de glaces : "Marta a opté pour une bonne glace, tandis que je n'ai pas pu résister à une crêpe."

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, P. Di Caro : “La froideur de Meloni : pourquoi ces déclarations ? Pour me rendre la vie difficile ‘’ » : Officiellement ‘pas de commentaires’ mais la vérité est que le cyclone Berlusconi qui s’est abattu hier sur la majorité a rendu furieuse Giorgia Meloni. Au sein de Forza Italia ‘’quelqu’un veut me rendre la vie difficile’’ est le sentiment de la future présidente. Trop d’indices laissés sur le terrain à la fin d’une journée sans fin. Les revendications de Berlusconi sur le ministère de la Justice, où il considère certaine l’attribution à Casellati, ’alors que je lui avais dit clairement qu’aucune décision n’a été prise’ (Meloni), l’annonce de la liste des ministres de Forza Italia sans aucun respect pour le président Mattarella, l’allusion à son ‘’homme qui travaille à Mediaset’’. ‘’Que voulait-il dire ? – se défoule Meloni. C’est une déclaration incroyable.’’  Et enfin la sensationnelle déclaration sur la Russie. “Comment est-il possible qu’ils aient fait sortir d’une réunion cet enregistrement ? Personne ne contrôle ? ‘’ (Meloni). Il est vrai que déjà ces derniers jours, Meloni avait parlé de ‘’ Berlusconi comme de l’histoire du scorpion et de la grenouille : il mord même si il sait qu’il en mourra, il ne peut pas s’en empêcher. ‘’ Fratelli d’Italia s’en prend donc à son entourage, qui l’encourage à parler. Désormais, il faut passer aux contre-mesures et Meloni est encore plus convaincue que c’est à elle de composer la liste des ministres, da la façon qu’elle voudra. Sans vengeance aucune : Casellati aura un ministère mais n’ira pas à la Justice, tandis que sur les autres noms ce sera elle qui décidera. Meloni veut accélérer pour éviter d’autres incidents. Elle espère obtenir le mandat de la part de Mattarella vendredi soir, afin de pouvoir présenter une liste samedi ou dimanche et nommer les ministres rapidement. » 

COULISSES, La Stampa, de C. Bertini, « Sur les vice-présidences des Chambres, le Parti démocrate et les 5 Etoiles trouvent un accord, ne laissant que des miettes aux centristes » : « Il est curieux de remarquer que les deux personnages liés par des motivations politiques, Matteo Renzi et Carlo Calenda, se disputent alors que deux autres, Enrico Letta et Giuseppe Conte, incapables de mettre sur pied une alliance politique, s’accordent sur la nomination des vice-présidents des Chambres, ne laissant aux centristes aucune des places revenant à l’opposition. Ils se sont mis d’accord pour voter chacun pour son propre camp ainsi que pour le candidat de l’autre parti. Côté PD, Anna Rossomando au Sénat et Anna Ascani à la Chambre ont ainsi été élues, ainsi que Mariolina Castelloni au Sénat et Sergio Cosa à la Chambre pour le M5S. ‘’Il n’y a aucune manigance avec le M5S’’ affirme Enrico Letta, ‘’seulement les deux premiers partis d’opposition qui se parlent afin de trouver un équilibre entre leurs rôles institutionnels respectifs’’. Et cela alors que les récents sondages mettent en avant l’écart qui se resserre entre les deux forces. Les démocrates sont terrifiés à l’idée d’être dépassés par les 5 Etoiles. De l’autre côté, le Troisième pôle s’époumone pour revendiquer quelle que fonction-clef que ce soit au sein des institutions. Or les démocrates voudraient aussi confier la direction du COPASIR à Lorenzo Guerini alors que la commission de surveillance de la RAI serait confiée au vice-président des 5 Etoiles, Riccardo Ricciardi, selon le souhait de Giuseppe Conte. Mais on doit s’attendre à un dur bras de fer avec Matteo Renzi, qui revendique également ces postes. Du côté de la majorité, pas de difficulté pour la nomination des chefs de groupes. Au sénat, FDI confirme Luca Ciriani, Massimiliano Romano pour la Ligue, et Forza Italia désigne Licia Ronzulli. A la Chambre FDI confirme également Francesco Lollobrigida, Francesco Molinari pour la Ligue, et Forza Italia choisit Alessandro Cattaneo. Le PD a choisi de confirmer les chefs de groupe sortants, ce qui déplait à Andrea Orlando qui demande davantage de ‘’radicalité dans les discussions fondamentales’’. Enrico Letta explique qu’il souhaite laisser le choix de la continuité ou de la rupture à son successeur. ‘’Cette équipe garantit une opposition intransigeante et ne pose pas de problème au congrès, pour laisser place à un nouveau PD’’ conclut-il mais toute la gauche ne se sent pas représentée et on entend déjà gronder. »

SONDAGES, Il Messaggero, de F. Caruso, « Le M5S talonne désormais le Parti démocrate, FDI poursuit son ascension et le Troisième pôle passe devant Forza Italia » : « Les démocrates doivent se méfier de la remontée des 5 Etoiles après leur rupture suite à la chute du gouvernement Draghi. D’après l’institut de sondage SWG, les deux partis n’ont plus que 0,3 points d’écart alors que le PD, à 17%, recule de 0,5%, et le M5S se trouve à 16,7%. La catastrophe des urnes et la crise du PD semble donc s’accentuer et il pourrait bientôt s’agir de la première force d’opposition seulement au Parlement. L’électorat du PD, mécontent, se reporte vers d’autres forces de gauche (+Europa ou l’alliance Verdi- Sinistra Italiana) ou vers l’abstentionnisme, selon SWG. D’après les analystes, les partis qui sont perçus comme vainqueurs tendent à gagner en consensus après les élections. C’est le cas du M5S qui poursuit sa montée après un résultat aux dernières élections bien plus faible qu’en 2018 mais nettement supérieur aux pronostics. Idem pour Fratelli d’Italia qui atteint 27,4% après les 26% dans les urnes. Par ailleurs, l’électorat démocrate se divise sur la question des alliances : 36% est favorable à une alliance avec le M5S alors que 30% souhaite maintenir l’actuelle délimitation du centre-gauche. Pour l’institut de sondage ‘’une base trop importante n’aurait pas digéré la chute du gouvernement Draghi mais avec le temps les choses pourraient changer’’. 80% des électeurs démocrates jugent que Stefano Bonaccini, président de la région Emilie-Romagne, est le plus adapté pour reprendre la tête du parti. 15% seulement des électeurs seraient favorables à une alliance avec Carlo Calenda qui ne semble de toute façon d’actualité compte tenu du mécontentement exprimé par le leader suite à l’élection des vice-présidents des Chambres. Le Troisième pôle passe tout de même devant Forza Italia, avec respectivement 8,1% et 7,5%, et se place juste derrière la Ligue (8,5%). »

ENTRETIEN, La Stampa, de Alessandro Cattaneo, nouveau chef de groupe de Forza Italia à la chambre : “ Forza Italia a été pénalisée pour avoir exprimé immédiatement sa position" : « Le nouveau chef de groupe de Forza Italia à la Chambre des députés, Alessandro Cattaneo, 40 ans, se retrouve immédiatement sur des montagnes russes, car un Berlusconi déchaîné peut être un problème objectif pour la coalition. C'est pourquoi une explication et une interprétation sont nécessaires. "Nous sommes atlantistes et pro-européens. Il n'y a aucun doute à ce sujet", dit-il. « Certains disent que lorsque le centre-droit entre au gouvernement, c'est qu'il y a une grosse crise. C'est arrivé en 2001, avec le 11 septembre. En 2008, avec Lehman Brothers. Cette fois, avec la guerre et la crise énergétique.... Mais nous sommes prêts à faire des choix courageux et incisifs. Il y a l’urgence sur le prix des factures. En tant que délégué du parti, j'avais déjà assisté à des réunions avec le ministre Franco, et je dois dire que le passage de témoin se fait de manière ordonnée, entre personnes sérieuses. Le gouvernement sortant prolonge certaines mesures, nous allons chercher quelques espaces supplémentaires. Que nous ayons été pénalisés dans la répartition des sièges entre partis de la coalition est un fait objectif. Et la semaine dernière, il y a eu des malentendus, c'est indéniable. Aucun d'entre nous n'a jamais eu l'idée d'un soutien extérieur, ni même de perdre une demi-journée. Concernant Berlusconi, il n’a pas essayé de se réconcilier avec Poutine. Regardez les faits, tous les actes parlementaires, tant au cours de la dernière législature qu'en 25 ans d'histoire, sont orientés vers notre pleine adhésion aux valeurs de l'Occident, au pacte atlantique. Ce qu'il a dit a été un moment de dialogue au sein de l'assemblée. Puis Berlusconi est un homme de paix et faisait référence à des événements du passé.  Le président prévient toujours que le véritable enjeu est la nouvelle sphère d'influence de la Chine, que nous devons considérer avec inquiétude. L'idée de soustraire la Russie à l'influence chinoise et de l'amener aux valeurs occidentales est la bonne. Malheureusement, la décision d'invasion de la Russie a tout fait dérailler. Et il n'y a aucune excuse pour cela. Comme le président Mattarella va confier la tâche à Giorgia Meloni, et qu'il attendra à juste titre le retour de Draghi, dans 24 ou 48 heures au plus, nous aurons la liste des ministres."

COMMENTAIRE, La Repubblica, «  La coalition sans boussole » par  Francesco Bei : « L'affaire qui a éclaté hier, qui concerne non seulement le leader de Forza Italia mais aussi la Ligue, avec le président de la Chambre des députés Lorenzo Fontana qui a amplifié les thèses russes bien connues sur les sanctions "boomerang" pour l'Occident, est en fait l'affaire Meloni. C'est le cas d'une probable Première ministre qui se retrouve avec deux alliés qui démentent quotidiennement la fable de l'alliance unie et surtout "prête", selon le slogan électoral, à prendre sur ses épaules un pays qui s'enfonce entre-temps dans une double crise économique et sociale. Les propos échappés de Berlusconi sur Poutine, au-delà des dénégations rituelles, ne font que confirmer une ligne pro-russe qui s'était déjà révélée de manière retentissante dans le studio de Bruno Vespa à la veille du vote, lorsque le leader de FI avait épousé sans critique la propagande de Poutine sur les " honnêtes gens " à placer à Kiev (au son des bombes) à la place de Zelensky et de sa « horde nazie ». C'est un problème pour Meloni car, lorsqu'elle sera appelée au Quirinal dans quelques jours, quelle ligne de politique étrangère pourra-t-elle exposer au chef de l'État ? Celui de son parti, néo-atlantique, ou celui des deux piliers russes de son alliance ? L'affaire Berlusconi est également devenue l'affaire Meloni en raison d'une autre circonstance embarrassante. Forza Italia, dans la répartition des sièges, devrait obtenir la Farnesina pour Antonio Tajani, dont personne ne remet en cause les références en tant que pro-européen et pro-occidental sincère. Mais lorsqu'il s'agit de l'Ukraine, lorsqu'il s'agit d'approuver le sixième décret qui envoie (aussi) des armes aux résistants de Kiev, Tajani répondra-t-il à Meloni ou à son chef politique vénéré qui s'est vanté hier d'être parmi les cinq meilleurs amis de Poutine ? Il s'agit de questions lourdes qui affectent le rôle de l'Italie dans l'UE et l'OTAN, sa crédibilité internationale, et qui nous concernent donc tous, et pas seulement les membres de l'alliance qui est sortie victorieuse du Rosatellum. »

ENCADRE, Corriere della Sera, « Meloni : Rencontre possible avec Macron à Rome » : « Dimanche, M. Macron participera avec le président Sergio Mattarella au "Cri de la paix", une rencontre interreligieuse organisée par la Communauté de Sant'Egidio. Et la "pleine disponibilité" pour une rencontre avec Meloni se heurte au calendrier de formation du gouvernement, dont les délais semblent de plus en plus serrés : au Quirinal, on n'exclut pas que l'exécutif Meloni prête serment le dimanche 23 octobre. Pour les consultations, qui pourraient être lancées demain, des dispositions sont prises en attendant les nombreuses demandes d'accréditation de la presse internationale : les rencontres des représentants des partis avec le chef de l'État se tiendront de nouveau dans le bureau du président à la " Vetrata", mais les télévisions seront placées dans la Sala degli Scrigni et la cour d'honneur. »

ENCADRE, Il Messaggero, « Macron pourrait peut-être rencontrer Meloni » : « L’Elysée se dit disponible à une éventuelle toute première rencontre entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni, qui pourrait avoir lieu le 23 ou le 24 octobre à Rome à l’occasion d’une visite privée du président qui participera dimanche, avec Sergio Mattarella, à un grand événement organisé par la Communauté Sant’Egidio. Cette ouverture de Macron coïncide de façon intéressante avec le calendrier de la formation du gouvernement qui accélère. Au point que, si Giorgia Meloni décidait de ne pas traîner et d’avoir déjà en poche une liste de ministres qui ne posent pas de difficulté à la Présidence de la République italienne, il n’est pas exclu que sa nomination soit officialisée dès le 22 ou le 23 octobre. Il apparait donc probable que Giorgia Meloni soit déjà pleinement en fonction –hormis le vote de confiance des Chambres- lors de la visite d’Emmanuel Macron. Des sources italiennes soulignent que le fait que la possibilité d’une rencontre ait été avancée par Paris faciliterait sans aucun doute ce qui serait la première rencontre bilatérale pour la leader. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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