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05/07/2022

"La rencontre Draghi-Comte est repportée."

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Italie. Revue de presse.

La catastrophe du glacier de la Marmolada dans le Trentin-Haut-Adige continue de faire les gros titres de la presse italienne, qui s’interroge notamment ce matin sur le caractère prévisible ou non de la tragédie. Les propos du Président du Conseil, qui s’est rendu hier sur les lieux, sont largement repris : « Treize personnes encore sous le glacier » - Les secours ont repris malgré les difficultés. Draghi appelle à prévenir ce genre de tragédie (Corriere della Sera), « Nous sommes tous coupables » - Le responsable de la sécurité de la Marmolada évoque une responsabilité collective. Draghi se rend à Canazei : tout cela ne doit plus arriver. Le bilan est de 7 victimes et de 13 personnes disparues (La Repubblica), « Voici comment la montagne les a tous ensevelis » - Draghi se rend sur les lieux. L’Etat d’urgence a été déclaré pour 5 régions touchées par la sècheresse (La Stampa). Le report de la rencontre entre Mario Draghi et Giuseppe Conte au cours de laquelle ce dernier devra s’exprimer sur le maintien ou non du soutien du M5S au gouvernement est aussi cité : « La paix avec le M5S en échange du revenu de citoyenneté » - L’entrevue de Draghi et de Conte a été reportée, mais la médiation va de l’avant : les mesures restrictives sur le revenu de citoyenneté seront levées, l’incinérateur de Rome se fera (Il Messaggero). Enfin, la décision du Parquet général de la Cour d’appel de Paris de pourvoir en cassation après le refus de la Chambre d’instruction d’extrader dix anciens brigadistes italiens est reprise dans les pages intérieures de Repubblica « France, l’extradition des anciens brigadistes est à nouveau en jeu ».

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, M. Franco « L’horizon d’une trêve rempli d’inconnues » : « La trêve, s’il s’agit bien de cela, a été reportée à demain. Le drame de la Marmolada a poussé le Président du Conseil Draghi à reporter l’entrevue avec le chef 5 Etoiles G. Conte, initialement prévue ce lundi. La crainte est que l’on arrive au constat que le contexte actuel n’autorise pas Conte à provoquer une rupture, reportant les tourments du M5S à plus tard avant qu’ils ne déclenchent le pire. Le soutien du M5S au gouvernement demeure une inconnue. Le Président du Conseil est pourtant disposé à tendre la main à Conte, notamment sur le revenu de citoyenneté, auquel presque toute la majorité s’oppose pourtant. Il est également disposé à trouver un compromis sur l’autre mesure controversée, à savoir celle du « superbonus » pour la rénovation  énergétique des logements. Or, c’est surtout le drame d’un mouvement sans boussole qui sera déterminant. Le M5S semble chercher un prétexte pour justifier l’effondrement de son électorat dont Conte devient l’emblème. Conte incarne ainsi ce désir de revanche pour masquer la baisse de ses électeurs. Le règlement de comptes semble ainsi freiné par une situation d’urgence où une crise n’est pas permise. La « libération » du gouvernement semble donc reportée à septembre. Tout comme celle de l’ « effet domino populiste » qui pousserait le léguiste Salvini à suivre Conte dans cette prise de distance. Toutefois, la volonté de trouver une stabilité au sein de la Ligue est en train de s’imposer sur les calculs de son dirigeant, obsédé par la droite d’opposition. » 

ARTICLE, il Fatto Quotidiano, « Rencontre reportée : mais les 5 Étoiles et Conte s’affrontent au sujet de la motion de confiance sur le décret « Aiuti » » : « Cet après-midi, le Palazzo Chigi va faire passer en force le texte et la motion de confiance. La première hypothèse serait que le Mouvement 5 Étoiles vote « oui » à la motion de confiance mais s'abstienne sur le texte, comme ses ministres l'ont fait en Conseil des ministres. Cela serait possible à la Chambre des députés, mais pas au Sénat, où il y aurait un seul vote sur la mesure et la confiance. D'autres options sont également envisagées, comme demander que le texte soit voté jusqu'à l'article 13, celui portant sur l'usine de valorisation énergétique des déchets, sans motion de confiance, et imposer ensuite la motion de confiance lors du vote sur la partie restante. » 

ARTICLE, La Repubblica, d’A. Ginori, « En France, l’extradition des anciens brigadistes est à nouveau en jeu ; le procureur fait appel » : « Le procureur général de Paris, Remy Heitz, a annoncé le pourvoi en Cassation contre la décision de la chambre de l’instruction de la Cour d’Appel de Paris refusant l’extradition de dix Italiens condamnés pour terrorisme lors des années de plomb en Italie. La Chambre de l’Instruction s’était appuyée sur les articles 8 et 6 de la Convention européenne des droits de l’Homme sur le respect de la vie privée et familiale et sur le droit à un procès équitable pour motiver sa décision. Seule exception, le cas de Giorgio Pietrostefani, ancien dirigeant de Lotta Continua condamné pour l’homicide de Luigi Calabresi, pour qui ce sont les raisons de santé mises en avant par ses avocats qui ont été retenues. Les magistrats ont en effet estimé que Pietrostefani pourrait souffrir de ‘’conséquences exceptionnellement graves’’ en cas d’extradition vers l’Italie. Pour les autres accusés, les magistrats ont contesté les condamnations par contumace, qui ne garantiraient pas les droits de la défense, bien que les anciens terroristes se soient volontairement soustraits à la justice italienne. Dans le droit français, les personnes condamnées par contumace ont toujours le droit à un second procès, alors qu’en Italie cette possibilité est soumise à une série de conditions. C’est Emmanuel Macron qui avait suggéré la possibilité d’un recours contre la décision de la Cour d’Appel, rappelant qu’il avait ‘’soutenu la demande d’extradition du gouvernement italien’’. Macron, sensibilisé au dossier notamment au cours de ses échanges avec le président Sergio Mattarella, avait opéré en 2021 un tournant sur la doctrine Mitterrand qui empoisonne depuis 40 ans les relations bilatérales. L’opération ‘’Ombres rouges’’ avait été longuement préparée en amont par les chancelleries des deux pays, tandis qu’un dialogue était engagé entre les ministres Eric Dupont-Moretti et Marta Cartabia. Une des avocates de la défense dénonce une ‘’violation de la séparation des pouvoirs’’ de la part du chef de l’Etat. De façon générale, la défense souligne un recours très politique et qui a peu de chance d’aboutir. La semaine dernière, la Chambre de l’Instruction avait rejeté en bloc les dix demandes après un examen long et approfondi du dossier transmis par l’Italie et au cours d’audiences auxquelles a participé un avocat représentant l’Etat italien. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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