23/05/2022
"Les alliances divisées face à la guerre."
Italie. Revue de presse.
Les recommandations de la Commission Européenne sur les déficits publics à l’Italie, enclenchant un débat en interne sur l’endettement et le Plan de relance, font les gros titres de la presse italienne. « Draghi rassure l’UE : nous respecterons nos engagements » - Après les recommandations de Gentiloni, Salvini provoque : nous sommes en mesure de nous gouverner tout seuls. Le point sur le plan de relance à 44 jours de la date butoir : seul 1 objectif sur 6 a été atteint (La Stampa), « Salvini : L’UE veut nous taxer » - Le dirigeant léghiste critique les recommandations de Bruxelles sur les réformes et revient sur la réforme du cadastre (La Repubblica), « L’UE vient en aide aux Etats : encore douze mois de souplesse budgétaire » - Bruxelles annonce la suspension du Pacte de stabilité en 2023 et adresse une lettre sur le plan de Relance italien mais Draghi rassure : nous ne sommes pas en retard (Il Messaggero), « L’hypocrisie de l’Europe, qui abandonne Kiev mais taxe nos maisons » - L’UE annonce qu’il faudra au moins dix ans pour que l’Ukraine puisse entrer et critique l’Italie sur les libéralisations, la fiscalité et le cadastre (Il Giornale). L’offensive russe dans le Donbass et le 30e anniversaire de l’attentat de la mafia contre le magistrat Giovanni Falcone à Capaci (Palerme) sont aussi cités « Bombes et tanks, l’étau de Poutine sur le Donbass » (Corriere della Sera), « Tournant sur l’attentat de Capaci, une enquête s’ouvre sur la piste de l’extrême droite» (Fatto Quotidiano).
Les JT couvrent essentiellement le 30e anniversaire de l’assassinat du magistrat Giovanni Falcone à Capaci (Palerme), l’offensive russe dans le Donbass et le blocus naval du port d’Odessa, l’ouverture du Forum de Davos et la victoire du club Milan AC au Championnat de football italien.
COMMENTAIRE, La Repubblica, S. Folli « Les alliances divisées face à la guerre » : « Il ne s’agit pas d’une différence de points de vue sur l’envoi d’armes à l’Ukraine : le centre droit et le centre gauche sont divisés à l’intérieur sur des points concernant la politique étrangère et de défense. Derrière ces querelles, il est possible de voir une méfiance transversale à l’égard du système d’alliances occidentales, y compris la tentation de vouloir défendre Poutine, l’émergence d’un antiaméricanisme et confondant souvent l’agresseur avec l’agressé. Le dirigeant du Parti Démocrate E. Letta raisonne en atlantiste et européiste convaincu, à l’opposé du dirigeant du M5S G. Conte. A droite, G. Meloni est à la tête d’un parti nourri de préjugés antiaméricains mais elle garde une ligne euro-atlantique qui la positionne du côté de Draghi, or elle est dans l’opposition à ce gouvernement. Le problème est que le reste du centre droit – sous la marque d’un Salvini de plus en plus ouvertement prorusse et d’un Berlusconi qui a choisi l’accord avec la Ligue au prix de faire exploser son parti Forza Italia – subit l’influence de Poutine. On aurait tendance à oublier que ces deux coalitions sont en train de perdre leur crédibilité à l’égard de l’opinion publique. Elles ne seraient pas en mesure de pouvoir gouverner, un jour, en gardant cette ambiguïté en politique étrangère. »
ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Les pressions de Bruxelles pour la réforme du cadastre et les critiques de la Ligue qui brandit la bannière contre les taxes sur le logement » : « L’échelle de cotation du cadastre est ‘’en grande partie vétuste’’ et il est temps que l’Italie fasse une mise à jour aux valeurs du marché. Les recommandations de l’Europe ne laissent pas de porte de sortie. Le gouvernement de Draghi doit ainsi accélérer, arriver à un accord partagé et adopter cette mesure qui voit les partis se disputer depuis des mois. Les pressions de Bruxelles agitent la majorité, notamment la Ligue qui en fait un point d’honneur, voire une cause de survie. L’atmosphère demeure tendue. Le gouvernement semble vouloir abandonner le régime de taxation duale, comme celle en vigueur en Europe du Nord depuis des années, en raison de l’opposition du centre droit. Or, l’alternative d’un impôt progressif pourrait pousser LeU à s’abstenir sur une partie de la réforme. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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