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14/01/2022

"Les élections présidentielles italiennes à l’ère de la Covid."

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Italie. Revue de presse. 

La presse italienne titre sur le débat autour du système de traçage du Covid-19, le comité d’experts (CTS) devant trancher aujourd’hui sur la question du calcul des personnes asymptomatiques, qui détermine le niveau de crise sanitaire des régions « Virus, la bataille des données » - Les experts sont divisés, l’Institut Supérieur de Santé estime nécessaires des tests de dépistage aux personnes asymptomatiques (Corriere della Sera), « Selon les régions, il y a trop de restrictions et la cohabitation avec le virus serait désormais nécessaire » - Le ministre Speranza et les experts s’opposent à l’idée d’un assouplissement des mesures restrictives (La Stampa), « La stratégie des régions afin d’éviter de passer en zone rouge » - Les présidents des régions demandent à ne pas considérer les personnes asymptomatiques dans le calcul des cas positifs, mais l’Institut supérieur de Santé s’y oppose (Il Messaggero). 

La course pour l’élection du Président de la République est aussi très commentée : « Quirinal, la droite se divise » - Berlusconi rencontre Salvini et Meloni mais les doutes sur sa candidature demeurent. Gianni Letta, son conseiller politique, plaide pour un candidat favorisant une pacification (Repubblica), « Le chantage de Berlusconi » - Salvini tente de se défiler mais finit par accepter la candidature de Silvio (Fatto Quotidiano). 

ARTICLE, Corriere della Sera, « 34 à la Chambre et 10 au Sénat : le décompte des parlementaires positifs au Covid » : « Le Parlement est en alerte face à la vague de Covid, que ce soit pour la protection de la santé des grands électeurs et du personnel, ou pour des raisons strictement politiques à l’approche de l’élection présidentielle. Il y a 10 jours on comptait plus de 20 personnes positives parmi les parlementaires, ce nombre a désormais doublé et on atteint les 44 personnes au total. La Chambre est particulièrement touchée : un député de Italia Viva, 2 de Forza Italia, 9 de la Ligue, 17 du M5S, 3 du Pd et 2 du groupe Mixte. Une donnée qui inquiète puisque c’est là qu’aura lieu le scrutin pour l’élection présidentielle. La rencontre entre chefs de groupe hier a confirmé ce que l’on savait déjà : pas de dérogation possible pour les députés positifs et le débat est en cours sur la question d’un possible vote à distance. Ces absences, qui risquent d’augmenter au cours des 10 prochains jours, pourraient peser sur les élections, mais pour les plus optimistes ‘‘le covid sera une variable importante mais pas déterminante’’. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de V. Piccolillo, « Les élections présidentielles italiennes à l’ère de la Covid » : « L’élection du chef de l’Etat aura lieu dans dix jours mais si l’on votait demain, 44 grands électeurs manqueraient à l’appel, Chambre et Sénat confondus. La question de la tenue d’un tel scrutin en pleine vague de Covid se pose donc et notamment celle de la participation des personnes en isolement. Les chefs de groupe se sont penchés sur le problème proposant la possibilité de voter par le biais des préfectures en cas d’isolement. Le centre-droit est inquiet du fait que, pour obtenir les 505 voix nécessaires au quatrième tour, chaque absence peut peser lourd. Les forces politiques ont donc débattu du vote ‘à domicile’ mais le Parti démocrate, Italia Viva et le Mouvement 5 Etoiles s’y opposent. Roberto Fico, président de la Chambre, souligne le fait que ‘en l’état actuel de la loi, il n’est pas possible que le scrutin se tienne hors de la Chambre’. Il faudrait donc faire passer une loi spécifique ces jours-ci au Parlement. Mais ce type de loi, permettant au Parlement de mettre en place ses propres règles, ne vaut pas à l’extérieur et ne permettrait donc pas d’exempter les parlementaires no-vax éloignés de l’obligation de pass sanitaire renforcé qui ne pourraient donc pas se déplacer jusqu’à Rome. Dérogation ou non, le scrutin débutera ce lundi 24 janvier. Les électeurs voteront de manière échelonnée, 50 par 50, mais on pourra arriver jusqu’à 200 personnes présentes en même temps dans l’hémicycle. Quatre cabines seront installées pour l’occasion, sans rideaux pour une meilleure aération mais installées de façon à garantir le secret du vote. On ne sait pas encore comment sera faite l’urne. Pour l’instant, un seul scrutin par jour est prévu. Mais lors de la proclamation du nouveau Président de la République, les 1008 grands électeurs seront tous présents dans l’hémicycle. Tous devront donc se soumettre à un test antigénique le matin même. Le pass sanitaire de base sera suffisant mais le masque FFP2 sera obligatoire. Le jour de l’élection, une seule intervention est prévue : celle du nouveau Président, qui devrait durer entre 40 et 50 minutes, avant de passer au déroulement habituel de sa prise de fonctions. »

RETROSCENA, Corriere della sera, de F. Verderami, «Schémas, noms, alliances. La bataille des chefs de parti pour être le prochain ‘’faiseur de roi’’ » : « ‘’Il y a plus de faiseurs de roi que d’électeurs’’ affirme le centriste Quagliariello. Il faudra donc attendre la fin de la partie du Quirinal pour établir qui aura surtout joué au faiseur de roi et qui aura véritablement agi, sans doute en cachette. Actuellement, tous pensent avoir le contrôle et agir selon un schéma établi. Renzi propose le même jeu que l’année dernière, grâce auquel il a réussi à s’asseoir la table des vainqueurs. Encore hier, il a brouillé les pistes en proposant trois noms. Salvini semble adopter la même stratégie : ‘’il parle, il parle et sème la confusion’’ raconte un dirigeant du centre-droit. Une chose est certaine : il veut être le faiseur de roi de la coalition de centre-droit et n’hésite pas à alterner entre une totale loyauté envers Berlusconi et de possibles ententes avec ceux qui ne veulent même pas entendre parler du Cavaliere. Quant à Meloni, elle préfère ne pas trop s’exprimer. Il est toutefois fort probable qu’aujourd’hui, lors de la réunion du centre-droit, le leader de Fratelli d’Italia dévoile son jeu, fermement résolue à saisir cette occasion historique d’une victoire pour le centre-droit. Quant au centre-gauche, historiquement chef d’orchestre du match présidentiel, il fait face à de nombreuses difficultés. Letta a du mal à s’imposer et après avoir adopté la stratégie du ‘’personne ne doit gagner cette partie’’, il vise désormais à jouer avec les cartes des autres, et notamment celles de Conte. Or, cette intrusion ne plait pas aux 5 étoiles et notamment à Di Maio, l’autre leader du Mouvement. Dans tout ce chaos, Berlusconi progresse. On verra ce qu’il dira à ses alliés lors de la réunion prévue ce soir. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Matteo Renzi, dirigeant et fondateur d’Italia Viva « Je vois trois scénarii possibles pour l’élection du Président de la République » : « ‘’Le premier scénario est celui d’un candidat élu issu du centre droit. Ils ont 460 grands électeurs et, s’ils parviennent à proposer un candidat commun pouvant être apprécié par le centre gauche, ils ont de fortes chances d’y parvenir. Ensuite, il y a le scénario Draghi : je ne m’exposerai pas trop en disant que s’il reste au Palais Chigi je suis content, tout comme s’il devait être élu au Quirinal. Le troisième scénario est la candidature de S. Berlusconi contre celle du reste du parlement. S’il devait y avoir ce genre de ballotage, il n’est pas sûr du tout que Berlusconi parvienne à obtenir les voix que certains imaginent. Ceci-dit, je trouve les propos de Gianni Letta tout à fait justes : avec un climat d’apaisement, on éviterait cette situation où l’on tâtonne dans le noir. Quant à une reconduction de Mattarella, j’estime que continuer d’en parler va contre son propre désidérata. Pour ce faire, il faudrait l’accord de tous, et à ce stade je ne pense pas que Salvini ou Meloni soient disposés à voter pour lui. Un exécutif formé de dirigeants politiques si Draghi devait être élu au Quirinal ? On peut y réfléchir mais si c’est pour m’offrir un ministère, je réponds : non merci. Ma prévision est que le 27 janvier nous aurons un président de la République. Ou une Présidente.’’ »

ARTICLE, Repubblica, de G. Vitale, « Conte : ‘’je parle avec tout le monde. Je suis en contact direct avec Salvini.’’ Mais le M5S reste divisé. » : « Hier, lors de l’assemblée du M5S, Conte avait tout préparé pour éviter que ne se reproduise le même scénario que la semaine dernière. Alors que Conte avait insisté pour que la plus grande discrétion soit observée au sujet des possibles candidats, deux importants sénateurs, Danilo Totinelli et Primo de Nicola, ont proposé Mattarella. Hier, le leader a rassuré ses troupes en réaffirmant sa ferme opposition à Berlusconi, ‘’une proposition irrecevable’’, ainsi qu’aux élections anticipées. Il est par contre favorable à un ‘’canal de discussion direct avec le centre-droit, et notamment avec Salvini’’. Mais il n’a pas réussi à convaincre tout le monde, les tensions au sein du mouvement sont loin d’être apaisées, et elles risquent de s’enflammer au moment décisif, lors du scrutin. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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