02/09/2021
"Le coup de la Ligue qui surprend Forza Italia. Et désormais l’alliance est toujours plus lointaine."
Italie. Revue de presse.
Le débat autour du pass sanitaire, avec la décision de la Ligue de voter contre son obligation en Commission Affaires sociales de la Chambre, hier – contrairement au reste de la majorité – et l’échec des manifestations no vax qui n’ont rassemblé que quelques personnes dans différentes villes, fait les gros titres des médias italiens : « No vax, le boycottage échoue » - Plus d’agents que de manifestants devant les gares. La Ligue vote contre le pass sanitaire, le PD s’insurge : ils ne sont plus dans la majorité (Corriere della Sera), « Pass sanitaire, la Ligue vote contre, la protestation des no vax fait un flop (La Repubblica), « Pass sanitaire, la rupture de la Ligue » - Le PD et le M5S dénoncent : ils ne sont plus dans la majorité. Letta : Salvini est un irresponsable. Draghi appelle le dirigeant léguiste : « un mauvais choix’’ (La Stampa), « Echec des no vax » - C’est l’Italie de la normalité qui l’emporte. Coup d’envoi sans problème pour le pass sanitaire (Il Giornale).
COULISSES, Il Corriere della Sera, de M. Galluzzo, « Le coup de la Ligue qui surprend Forza Italia. Et désormais l’alliance est toujours plus lointaine ». « Hier, au moment du vote sur les 900 amendements proposés par la Ligue pour l’abolition du pass sanitaire, un ‘incident’ s’est produit. La Ligue, qui avec Forza Italia est le principal parti de droite présent dans le gouvernement, a voté avec l’opposition, incarnée par le parti montant de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia. Cet ‘incident’, justement enregistré le jour de l’extension du pass sanitaire, signerait ainsi le ‘déclin’ de Forza Italia. De plus en plus divisé, le parti de Berlusconi vit dans ‘‘l’illusion désormais ancienne d’être un parti avec un grand leader qui toutefois ne fait plus d’apparitions télévisées depuis deux ans.’’ Mais il s’agit surtout de l’énième renvoi d’une potentielle alliance essentiellement voulue par Matteo Salvini entre sa Ligue, Fratelli d’Italia et Forza Italia. Berlusconi préfère rester autonome malgré un évident déclin, tandis que Meloni s’y oppose également, préférant attendre les élections pour ‘‘décider avec le vote qui sera le vrai leader du nouveau centre-droit’’. »
ENTRETIEN, La Stampa, de Matteo Renzi, ancien Président du Conseil et dirigeant d’Italia Viva « Le revenu de citoyenneté a été versé même aux criminels, le référendum poussera la politique à le modifier » : « ‘’Il a suffi d’annoncer un référendum pour pousser Salvini à faire marche arrière sur le revenu de citoyenneté. Ce n’est pas mal comme premier résultat politique. Le second sera de démanteler cette mesure’’. L’ancien « envoyeur à la casse » n’a pas perdu sa verve ni son attitude de pirate, qui le pousse dans la guérilla contre la loi-phare des 5 Etoiles. Renzi vise à démonter cet instrument, et, sans pouvoir l’avouer, il ouvre la voie au Président du Conseil. En lançant un référendum, il offre un levier pour ceux qui souhaitent modifier la mesure. Il est persuadé que le gouvernement parviendra, avant la fin de son mandat, à améliorer la loi sur le revenu, en la privant de ses aspects indigestes, comme les « navigator » [personnes ayant la tâche d’épauler les centres d’emploi dans la création et la réalisation de parcours de réinsertion des bénéficiaires du revenu de citoyenneté, ndlr]. ‘’Nous d’Italia Viva avons toujours été pour l’emploi mais pas pour l’assistanat. Il est clair que si le gouvernement modifie la loi, le référendum sera retiré’’. Interrogé sur la possibilité que la majorité soutenant Draghi puisse se fissurer lors du scrutin sur le successeur de S. Mattarella, il répond : ‘’Je crois que cette majorité nous conduira jusqu’à la fin naturelle de cette mandature. Certes, ce sera un défi, mais il y a toujours eu deux majorités différentes sur le Quirinal et le Palais Chigi. On verra bien, c’est un match très ouvert. La méthode demeure celle de chercher la majorité la plus large possible. Essayons de nous écouter réciproquement’’.»
ENTRETIEN, Il Messaggero, de Roberto Cingolani (M5S) ministre pour la transition énergétique « Abolissons le tabou sur le nucléaire, il sera utile pour la transition énergétique » : « ‘’Les technologies de quatrième génération, sans uranium enrichi, sont en train d’arriver. Il y a des pays qui investissent déjà sur cette nouvelle technologie. Si les résultats confirment que les déchets radioactifs sont minimes, avec une sécurité élevée et des coûts modestes, ce serait irresponsable de ne pas y réfléchir. Dans l’intérêt de nos enfants, il ne faut pas adopter des positions idéologiques rigides sur toute sorte de technologie. Attendons donc le résultat des données. Une fois disponibles, nous prendrons des décisions’’. C’est la première fois que le ministre fait des déclarations avec autant de détermination. Il avait déjà reçu des critiques de la part des environnementalistes pour ses positions ouvertes au nucléaire. ‘’La controverse est née, a expliqué le ministre, parce qu'au moment où l'UE lançait le plan de relance et nous demandait de faire des efforts pour la transition, certains pays européens, la France en tête, ont demandé de reconnaître comme verte l'énergie produite par les microréacteurs nucléaires de quatrième génération. Ce qui serait un changement de règle majeur dans le jeu’’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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