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11/08/2021

"Droit du sol et débarquements, Salvini attaque."

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Italie. Revue de presse.

Le débat autour du pass sanitaire et du plan de vaccination fait toujours la Une de la presse italienne : « Pass sanitaire, l’étau se resserre » - Le ministère de l’Intérieur diffuse une note expliquant le rôle des restaurateurs lors des contrôles. Des sanctions allant jusqu’à la fermeture (La Repubblica), « Hospitalisations, les régions vacillent » - La Sicile et la Sardaigne pourraient passer en zone jaune. Contrôles sur les faux pass sanitaires » (Corriere della Sera), « Les vaccins pour les enfants en automne » - F. Locatelli (Comité scientifique) annonce le sérum pour les enfants âgés de moins de 12 ans. La Sicile pourrait passer en zone jaune dès le 16 ou le 23 août (Il Messaggero), « Pass sanitaire, chaos sur les contrôles » (Il Mattino).

La question migratoire, et notamment les critiques de M. Salvini (Ligue) à l’encontre de la ministre de l’Intérieur L. Lamorgese sur la gestion des arrivées, est mentionnée en Une et dans les pages intérieures « Salvini : Lamorgese est incompatible [avec ses fonctions] » - Dans sa lettre, le leader de la Ligue confirme la ligne dure de son parti (La Stampa), « Bras-de-fer aoutien entre Letta et Salvini » - Les arrivées augmentent mais le PD insiste sur le droit du sol (Il Giornale).

La motion de défiance contre le secrétaire d’Etat C. Durigon (Ligue), pour apologie du fascisme, proposée par le M5S et soutenue par les partis de centre gauche, est aussi citée : « Trois ministres contre Durigon » - Di Maio, Patuanelli et Bellanova souhaitent sa démission. Le quotidien lance une pétition pour demander à Draghi de remplacer le léguiste (Fatto Quotidiano).

Les JT couvrent essentiellement la nouvelle circulaire du ministère de l'intérieur sur le pass sanitaire, la poursuite des débats politiques entre la ministre de l'Intérieur et Matteo Salvini sur le droit du sol et les flux migratoires, la demande de démission du vice-secrétaire d'Etat au ministère de l'économie Claudio Durigon de la part du PD et du M5S, et enfin la démission du gouverneur de New-York Andrew Cuomo accusé d'agressions sexuelles.

LETTRE dans La Stampa de Matteo Salvini, chef de la Ligue « Débarquements, peu de rapatriements et beaucoup de victimes. Voilà pourquoi Lamorgese a failli » : « Cher directeur, j’ai lu avec attention les réponses de la ministre Lamorgese à votre journal hier et je crains que la personne qui ne ‘comprend rien’ à la question migratoire soit en réalité elle-même. Elle a demandé mes suggestions sur la question, je les donne depuis toujours et ce avec la crédibilité de qui a réussi en un an à diminuer drastiquement les débarquements de migrants de -79,6 % entre 2018 et 2019 et les morts en mer avec près de -95 % de cadavres en moins récupérés en Méditerranée. Nous avions une ligne claire : diminuer les tragédies en mer et défendre les frontières. Nous avions supprimé l'aberration des permis humanitaires à entrer dans les eaux territoriales italiennes, augmenté la possibilité de maintenir les clandestins dans les centres permanents en attente d’expulsion. De son côté, la ministre Lamorgese a ignoré la gravité de la situation jusqu’à maintenant. Elle a tenu en haleine les italiens concernant un accord européen qui n’est jamais arrivé, modifié en pire les décrets sécurité, accueilli à bras ouverts les ONG au Ministère de l’intérieur, augmenté les coûts de l’accueil des migrants. Et cerise sur le gâteau, elle relance la proposition d’une loi sur le droit du sol. Mais je rappelle qu’avec la loi actuelle nous sommes avec l’Allemagne le pays qui inaugure le plus de nouveaux citoyens en Europe chaque année. Imaginez le message que nous lancerions alors aux passeurs en Tunisie, qui vit une grave crise démocratique. Et puis je considère que c’est discriminatoire, pourquoi penser au droit du sol pour les athlètes et pas pour les ouvriers ou les serveurs ? Je suis prêt à discuter de tout avec Lamorgese, mais je crains que comme d’habitude ses propositions et ses annonces resteront lettre morte. »

ARTICLE La Repubblica « Droit du sol et débarquements, Salvini attaque. Lamorgese : c’est le Parlement qui décide » : « Ce ne sera donc pas le gouvernement qui prendra l’initiative sur le droit du sol. Après avoir invité à une ‘synthèse politique’, la ministre de l’intérieur précise : ‘’C’est un sujet qui concerne strictement les activités parlementaires ‘’. Au-delà des critiques virulentes de Matteo Salvini, la gauche, Renzi et une large partie du M5S semblent prêts à mettre à jour la politique italienne face aux avancées de la société. Les JO ont montré en effet le visage d’un pays multiethnique, il serait donc temps de donner la citoyenneté italienne à tous les enfants d’immigrés nés en Italie et qui ont complété un cycle éducatif dans le pays. Pour Enrico Letta, secrétaire du PD, ‘’la réaction de Salvini est inacceptable. Le droit du sol n’a rien à voir avec la question migratoire, c’est une loi de civilisation fondamentale pour notre pays. Je propose que nous ouvrions une table de discussion au Parlement en automne’’ . En réalité, la bataille sur le droit du sol dure depuis 20 ans, elle a d’ailleurs failli être approuvée en 2017. Pour Giorgia Meloni c’est un ‘non’ catégorique ‘’Pour Fratelli d’Italia il n’y a aucune marge de négociation sur cette proposition proprement idéologique et insensée et qui n’a rien à voir avec les problèmes des Italiens’’ . Même ton de la part de Matteo Salvini de la Ligue. Mais en réalité, sur le papier, une majorité parlementaire en faveur d’une telle loi existe. »

ARTICLE, La Repubblica, G. Casadio « Pd, 5S et Leu pour la défiance contre Durigon ‘Un parc Mussolini est inacceptable’ » : Des nuages menaçants se profilent au-dessus de Claudio Durigon, secrétaire d’Etat à l’Economie (Ligue). Une partie de plus en plus importante de la majorité demande sa démission. Si elle ne vient pas, la motion de défiance pour septembre est déjà prête. Ce n’est pas seulement le PD, mais aussi le M5S, Leu et ceux d’Alternativa c’è (ex-M5S ndt). Ces mouvements sont accueillis par un silence glacial au sein de la Ligue, où l’on considère que cette controverse n’est qu’instrumentale et où l’on n’a donc pas l’intention de lui accorder plus d’importance. Mais que s’est-il passé ? L’ex-syndicaliste de droite Ugl (Union Générale du Travail ndt) s’est rendu à un comité mercredi dernier dans sa cité d’origine, Latina. Là, Durigon a proposé de changer le nom d’un parc public, de Falcone-Borsellino, en l’honneur des magistrats tués par la mafia sicilienne, en « parc Mussolini ». Non pas Benito, mais Arnaldo, son frère mort en 1931. Une façon de jouer des coudes avec le néofascisme local, bien implanté. Mais Durigon est dans l’œil du cyclone depuis qu’en avril dernier une enquête journalistique de Fanpage a révélé que le secrétaire d’Etat se vantait d’avoir nommé le général de la Garde des Finances qui enquête sur les fameux 49 millions d’euros de financement public qui se sont évanouis dans la Ligue. Sans aucun doute, la bévue estivale de Durigon, qui n’est en fait qu’un nouvel épisode attestant la proximité de la Ligue avec l’extrémisme, finira par regarder Mario Draghi. »

ARTICLE, La Repubblica, « Sondages, alarmes à droite à Milan, Naples, Bologne. Le PD se maintient à Rome et Turin » : « Le problème des candidats de la droite dans les grandes villes est apparu clairement avec les premières nominations de candidats civils par Salvini et Meloni, après un bras de fer de plusieurs mois. Les doutes sur le fait qu’ils soient adaptés à leur rôle, notamment à Rome, Milan et Naples, sont renforcés par le début de leur campagne respective. Cela est maintenant confirmé par un sondage : des signaux inquiétants arrivent de Milan et Naples, où la coalition de droite connaît un mauvais départ par rapport à la gauche : à Milan, le maire sortant Beppe Sala est crédité de 44 à 48% des intentions de vote contre 40 à 44% pour Luca Bernardo. C’est encore plus flagrant à l’ombre du Vésuve : l’alliance de Gaetano Manfredi, qui oscille entre 42 et 46%, se détache de la droite de Catello Maresca qui plafonne entre 27 et 31%. Même dans les deux villes où la droite a l’avantage, il y a des signes d’appréhension, notamment à Rome : si la course d’Enrico Michetti semble prendre son essor (entre 31 et 35%), le mérite en revient plutôt à la division du camp adverse qu’au candidat. Il affrontera Roberto Gualtieri au second tour (23-27), fort de la présence du PD à Rome. Même discours à Turin : l’homme d’affaires Paolo Damilano est le favori (entre 42 et 46%), mais son concurrent de gauche, Stefano Lo Russo, le suit de quelques points (39-43). »

ARTICLE Corriere della Sera d’ E. Marro « Revenu  de citoyenneté, 36 % des bénéficiaires sont des familles au-dessus du seuil de pauvreté » : « Si on supprime le revenu de citoyenneté, l’Italie redeviendrait l’unique pays européen à ne pas avoir de mécanisme de lutte universelle contre la pauvreté. C’est probablement pour cela que Mario Draghi a affirmé ‘’partager l’importance de maintenir cette mesure’’ . Selon les données de l’ISTAT (Institut national des statistiques), d’ailleurs, ce mécanisme a permis de réduire ‘’l’intensité de la pauvreté absolue’’ . Mais cela ne signifie pas pour autant que le Revenu universel italien fonctionne bien. En effet, le nombre de familles en situation de pauvreté absolue est passé de 4,6 à 5,6 millions. Aujourd’hui, le chèque d’environ 551 euros par mois arrive à 3 millions de personnes, mais seulement 44 % des familles pauvres reçoivent cette somme et 36 % des bénéficiaires sont en réalité au-dessus du seuil de pauvreté. C’est bien les critères d’accès à cette mesure qui posent problème : ils favorisent les personnes vivant seules plutôt que les familles nombreuses, la règle des 10 ans de résidence en Italie exclut de fait les familles d’immigrés qui sont les plus pauvres. De plus, les contrôles n’existent pas. Mais surtout la promesse de diriger les bénéficiaires vers l’activité est un échec, et pas seulement à cause de la pandémie. Principalement parce que la population concernée est inactive (personnes jeunes, handicapés ou problèmes d’inclusion) et aussi parce que beaucoup d’entre-eux préfèrent travailler au noir pour cumuler les sources de revenu. Que faire donc ? ‘’Il faut corriger le mécanisme, le rendre plus ciblé et permettre une vraie intégration dans le monde du travail ‘’ explique Cristiano Gori, membre du comité de réflexion voulu par le ministre du travail Orlando. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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