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21/07/2021

" Raggi, Salvini et les retardataires de la première dose : quand le vaccin embarrasse les politiques."

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Italie. Revue de presse.

L’extension progressive du pass sanitaire obligatoire aux activités de loisirs, l’approbation de cette mesure par les régions, ainsi que la proposition du principal syndicat patronal Confindustria pour que le pass soit rendu obligatoire également sur les lieux de travail fait la une de la presse italienne. Le gouvernement prépare l’extension de l’obligation du pass sanitaire en trois étapes consécutives, de la restauration aux transports. Le syndicat CGIL réagit vivement à la proposition de la Confindustria et notamment à la possibilité que le salaire des employés ne présentant pas le pass soit suspendu. “Le pass sanitaire va devenir obligatoire. Le 'oui’ des régions. Confindustria fait pression pour qu'il soit introduit sur les lieux de travail" (Corriere della Sera),"Le pass sanitaire pour travailler ; et le gouvernement valide l'obligation en trois temps d'un green pass pour les restaurants et les transports" (La Repubblica), "Confindustria - CGIL, l'affrontement sur le green pass" (La Stampa), "'Deux doses ou plus de travail', Confindustria fait pression sur le gouvernement" (Il Messaggero)

La réforme de la justice et les débats au Sénat en vue du vote de la loi Zan contre la transhomophobie, reporté à septembre, sont également cités en une des principaux quotidiens. "Projet de loi Zan et justice, des batailles à coup d'amendements" (Corriere della SeraLa Stampa), "Justice, trois jours pour trouver un accord" (La Repubblica), "L'entente sur la loi Zan semble plus proche ; 'le vote en août'", "Réforme Cartabia, les embûches et la possible motion de confiance" (Il Messaggero).

ARTICLE, Il Messaggero, « Pluie d’amendements pour la réforme de la justice, qui s’oriente vers un vote de confiance au gouvernement » : « Nous ne pouvons pas laisser en héritage aux nouvelles générations ce monstre qu’est devenu la justice, nous ne pouvons pas nous habituer à des choses de ce genre ». La ministre de la Justice défend sa réforme, mais au Parlement c’est une véritable pluie d’amendements qui déferle sur le projet de loi. Ce sont surtout les députés du Mouvement 5 étoiles qui en sont responsables, ayant présenté pas moins de 917 amendements pour défendre la suppression de la prescription voulue par l’ancien ministre Alfonso Bonafede. Giuseppe Conte et Luigi Di Maio cherchent à tout prix une solution, mais le Premier Ministre Mario Draghi n’a aucune intention de changer la substance de la réforme et encore moins son calendrier. Pressé par l’Union Européenne de tenir ses promesses de réformes avant l’arrivée des fonds du Plan de Relance, Draghi serait même prêt à soumettre la confiance du gouvernement au vote des députés pour l’adoption de cette loi le 23 juillet prochain. En attendant, on se presse en commission pour retravailler quelques points de la réforme, dont celui de la prescription : « Nous sommes prêts à travailler, avec sérénité, en commission pour trouver un point d’accord » dit le président du groupe M5S à la commission Justice Antonio Satta. Mais en réalité, il semblerait qu’il n’y ait qu’un seul véritable point qui bloque le M5S, c’est celui de ne pas laisser aux juges la décision de la durée d’un procès. Ils cherchent donc à prolonger le plus possible les termes de la prescription, plus ou moins soutenus par le PD qui a du mal à trouver une position commune avec son potentiel allié. De son côté, la magistrature se mobilise et cherche à faire entendre son opposition à la réforme. Pour le procureur de Catanzaro, 50 % des procès sont menacés par la prescription et pour le procureur national anti-mafia Federico Cafierro De Raho la réforme entraînerait une perte de sécurité pour le pays. La justice est l’un des thèmes les plus emblématiques du Mouvement 5 étoiles : « nous seront en première ligne pour revendiquer que le M5S est très attentif à l’état de droit dans notre pays » lance le nouveau chef du parti Giuseppe Conte aux groupes parlementaires. » 

ARTICLE, La Repubblica, « Raggi, Salvini et les retardataires de la première dose : quand le vaccin embarrasse les politiques » : « Parmi les réfractaires au vaccin, on retrouve surtout des dirigeants de droite mais aussi des cinq étoiles ou ex-cinq étoiles. D’autres vont plus loin et parlent de vaccination inutile. « Je ne me plierai pas au nazisme vaccinal » affirme le député léghiste Claudio Borghi et conseiller économique de Salvini. La députée PD Alessia Morani propose le green pass pour accéder à la chambre des députés et au sénat, et la réaction ne tarde pas : « Nous allons vraiment subordonner le droit des élus à représenter ses électeurs à l’obligation de faire un vaccin expérimental ? Cela me semble inconstitutionnel » répond Borghi. En réalité, il représente une catégorie, celle des parlementaires accusés de ne pas faire grand-chose (un euphémisme) pour inciter à la vaccination. Pour Borghi, comme pour Salvini et Lollobrigida (FdI), le vaccin est « inutile » pour les moins de 40 ans. Ce sont ceux qui ne postent pas la photo de leur vaccination –quand ils se font vacciner- ; même Giuseppe Conte n’a pas même fait la première injection prévue pour le 12 juillet. A Italia Viva, on répète que tous les élus du groupe sont vaccinés, tandis que chez les 5 étoiles, le cas Raggi fait jaser. On apprend que la maire de Rome ne s’est pas faite vacciner, au motif qu’elle aurait eu le covid il a 8 mois, ce qui ferait qu’elle « serait déjà immunisée », argument qui a déchainé les critiques et notamment de ses concurrents au municipales. Il faut se rappeler que le M5S était il y a peu le règne des no-vax : souvenons-nous de l’ex-députée cinq étoiles Sara Cunial, qui avait qualifié le vaccin de « génocide ». De son côté, l’eurodéputée léghiste Donato vante la « résistance française » des no-vax contre la loi de Macron prévoyant l’obligation de pass sanitaire et prétend que « là où il y a eu le moins de vaccins administrés, c’est là aussi qu’on retrouve le moins de contaminations“. Beaucoup d’élus pour leur part bottent en touche, prétextant des rendez-vous importants qui leur ont fait manquer la première injection ; ils faudrait qu’ils s’inquiètent aussi du mauvais exemple qu’ils donnent ». 

SONDAGES, La Repubblica, « La loi Zan plaît à 62% des Italiens, mais son niveau de popularité baisse au sein du centre-droit » : « Le sondage récemment mené par Demos suggère qu’au sein de l’opinion publique, les divisions autour de la loi Zan s’apparentent davantage à des ‘’différences’’ qu’à des ‘’fractures’’. Il confirme notamment une large adhésion à la Loi Zan, approuvée par 62% des Italiens, soit près des 2/3. En face, ceux qui le rejettent ne sont que 24%, un peu moins d’1/4. C’est parmi l’électorat du PD et du M5S que le taux d’approbation est le plus fort, atteignant 81%. A noter qu’il est tout de même majoritaire parmi la base électorale de la Ligue. Il a en revanche sensiblement diminué parmi les électeurs de Forza Italia, surtout, mais aussi de Fratelli d’Italia, seul parti où l’opposition est plus importante que les avis favorables à la loi. Du point de vue générationnel également, la différence est très nette, les jeunes sont les plus convaincus par la loi. Parmi la population de moins de 30 ans en effet, le consensus dépasse les 75%. » 

ENTRETIEN, La Stampa, d’Elena Bonetti, ministre pour l’égalité des chances « L’obstination du PD conduira à l’échec de la loi, au Sénat il y a de plus en plus de voix qui s’élèvent pour demander un dialogue » : « Complètement submergée par les amendements, la proposition de loi Zan fait l’objet de plus de mille demandes de modification, principalement venant de députés de la Ligue mais aussi de la part d’Italia Viva qui propose la modification des articles 1, 4 et 7. « Les quatre amendements présentés par le groupe IV ont pour but de mieux clarifier l’objectif de la loi et d’enlever les éléments sur lesquels il y a eu un très fort débat à l’intérieur du Parlement et en dehors. Il faut se rendre à l’évidence, le Parti Démocrate a empêché toute forme de dialogue. Nous avons averti depuis le début que les voix au Sénat manquaient, mais il est encore temps de procéder à une négociation non pas au rabais, mais pour réussir à adopter la loi. S’il y a de la volonté politique, nous pouvons y arriver, y compris avec la Ligue parce que désormais il y a une sorte de transversalité entre tous les partis dans la défense des droits fondamentaux, ce qui est positif. Letta mène une bataille idéologique mais au Sénat il y a plus de voix de la part du PD qui demandent une médiation. Je lance un message aux partis : approuvons cette loi ensemble, les amendements déposés nous le permettent, je ne comprends pas pourquoi cela fait peur qu’une loi soit adoptée par une large majorité. » 

ARTICLE, Corriere della Sera, « L’ancien membre des ‘brigades rouges’ Di Marzio est déjà libre. L’épouse du préfet blessé déclare : ‘il me suffirait qu’il soit extradé’ » : « Ils sont entrés dans sa maison et ont tiré sur son mari en plein visage, mais l’épouse de Nicola Simone n’éprouve aucune rancœur. Même après avoir appris que Maurizio Di Marzio a pu rentrer chez lui après son arrestation qui a duré 24 heures. Il n’a reçu de la part des juges que l’obligation de pointer tous les 15 jours à Paris après avoir été libéré sous contrôle judiciaire. « Nicola répétait souvent que la justice aurait fait son cours. Quarante ans plus tard ils l’ont arrêté. L’important est qu’il soit extradé » déclare Giovanna Zugaro sans aucune pointe d’enthousiasme. Comme pour les autres ex-terroristes arrêtés, Di Marzio a été libéré après son arrestation et soumis à une des mesures les moins dures en attendant son extradition, qui pourrait avoir lieu, selon les prévisions, dans deux ans. « C’était le 6 janvier 198, jour où ils ont sonné à la porte. Nicola avait très bien compris en ouvrant la porte. Ils étaient armés. Il a réussi à réagir et à faire fuir les hommes du commando, il a reçu une Médaille d’or pour son courage ». C’était les années de plomb et Simone était sur le point de connaître une importante promotion, qu’il aura par la suite. Aujourd’hui, selon la veuve, il aurait été soulagé. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

"Salvini a attaqué les Roms mais ils lui ont apporté leurs voix ."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre aujourd'hui sur les effets de l'augmentation des cas de contamination du variant delta sur les bourses et le débat politique autour du pass sanitaire et l'obligation vaccinale dans les écoles. « Le variant Delta fait chuter les marchés boursiers. Un green pass à deux niveaux, et l’hypothèse d'une seule dose requise pour les restaurants. Bataille entre le PD et la Ligue sur l’obligation vaccinale pour les professeurs » - (Corriere della Sera). « Vaccin impératif. La moitié des italiens a reçu les deux doses. Le pass sanitaire est prêt pour août. Alerte sur les retards de vaccination du personnel scolaire dans 4 régions. Letta demande au gouvernement des 'initiatives contraignantes' mais Salvini est contre » (La Repubblica). « Davantage de contaminations et hausse du variant delta : lundi noir sur les marchés boursiers, le pétrole revient sous la barre des 70$ » (Il Sole 24 ore).   « Le virus fait chuter les Bourses. Disputes sur les vaccins à l'école. L'Europe perd 240 milliards [en bourse] » (La Stampa). « Le Green pass devient régional » (Il Messaggero).

A la une également la rencontre en Giuseppe Conte et Mario Draghi sur la réforme de la justice et l'apparente entente entre le chef du M5S et le Président du Conseil. « Justice, face à face entre Draghi et Conte. Le Premier Ministre demande de renoncer aux intentions partisanes » (Corriere della Sera). « Draghi-Conte, sur la justice une trêve s'installe, la médiation peut démarrer » (La Repubblica). « Justice, Conte n'est pas seul : alerte depuis le palais présidentiel. Le chef du M5S demande à Draghi de permettre des modifications sur la réforme » (Il Fatto Quotidiano). « Draghi-Conte : sur la justice, une ouverture pour de légères modifications » (Il Sole 24 Ore).

PREMIER PLAN, La Repubblica, de M. Bocci et T. Ciriaco « Le pass sanitaire exigé dès maintenant dans les restaurants et à partir de septembre dans le métro» : « La décision devrait être prise demain en Conseil des ministres mais l’ensemble du gouvernement ne s’accorde pas encore sur le pass sanitaire. Le projet est repoussé par l’aile droite, à deux doigts de boycotter la campagne de vaccination (‘’pour les jeunes le vaccin n’est pas utile’’ a déclaré Matteo Salvini). L’extension du pass sanitaire serait ferait donc en deux temps : dès le début du mois d’août pour les activités non-essentielles (événementiel, restauration…), puis en septembre pour les transports. L’idée étant de ne pas exclure des services essentiels les citoyens qui ne seraient pas encore vaccinés. La discussion est encore ouverte, il serait par exemple possible de ne rendre obligatoire le pass sanitaire que pour ceux qui veulent consommer assis et à l’intérieur d’un bar ou d’un restaurant. Les jauges pourraient être abandonnées pour accéder aux grands événements si tous les participants sont munis du pass sanitaire (stades, salles de concert…). Pour l’émission du précieux passeport, l’Italie envisage d’adopter le modèle européen, soit une émission deux semaines après la deuxième injection. Mais à ce jour 9 millions d’Italiens en attente de la seconde injection ont déjà téléchargé leur pass. Quoi qu’il en soit, concernant la disponibilité des doses face à l’explosion de la demande qu’une telle décision provoquerait, comme observé en France, le commissaire Figliuolo a déjà rassuré la Présidence du Conseil. D’ici 10 jours, le gouvernement devra également prendre une décision quant à l’obligation de vaccination pour le personnel enseignant. La couverture vaccinale devrait être d’au moins 93% pour cette catégorie mais les régions ne progressent pas toutes au même rythme et les disparités devront être réduites. Les régions ont en revanche obtenu satisfaction sur une demande importante : les critères d’appartenance aux différentes zones de risque vont être revus et ce sont désormais les hospitalisations et l’occupation des services de soins intensifs qui comptera davantage que la circulation du virus au sein de la population. » 

ARTICLE, La Stampa, « Procès en danger » : « Le délai de prescription, tel qu'il a été établi par la réforme de la ministre de la Justice, Marta Cartabia, risque d’enterrer de nombreux procès. L'Association nationale des magistrats tire la sonnette d'alarme et déclare que "150 000 procès sont en danger". La réforme prévoit, en ce qui concerne la prescription, une durée maximale de deux ans pour les procédures d'appel et d'un an pour les procédures de cassation. Une prolongation supplémentaire d'un an en appel et de six mois en cassation est possible pour les procès complexes concernant des crimes graves (par exemple, association criminelle simple, association criminelle de type mafieux, trafic de drogue, violence sexuelle, corruption, pots-de-vin). Après l'expiration de ces délais, l'affaire est déclarée irrecevable. Sont exclus les délits imprescriptibles (passibles de la réclusion à perpétuité). Parmi les procès à risque avec la réforme, il y a celui sur l’incident ferroviaire de Viareggio de juin 2009 qui a fait 32 morts, crimes déclarés prescrits par la Cour d’Appel, avant saisine de la Cour de Cassation : avec la réforme Cartabia, la prescription aurait été prononcée avant. Idem pour le drame de Rigopiano, dont l’audience a été renvoyée 12 fois en trois ans et demi, et la réforme ne changerait rien pour limiter cette perte de temps en première instance. Le procès de la ‘Ndrangheta dit « Rinascita Scott » qui compte 325 mis en examen, 438 chefs d’inculpation et 600 avocats, risque fort, vu son ampleur, d’être impacté par les nouvelles règles de prescription. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de L. Miliella, « Justice, la trêve entre Draghi et Conte ; Cartabia travaille à trouver un accord » : « La rencontre entre Mario Draghi et Giuseppe Conte hier au Palais Chigi a permis de renouer le dialogue autour de la réforme de la justice. L’ancien Président du Conseil, nouveau chef politique du Mouvement 5 Etoiles et avocat Giuseppe Conte a déclaré qu’il était d’accord pour faire en sorte que les procès soient plus rapides mais qu’il continuerait à se battre contre l’impunité. Telle est la marge de manœuvre dégagée par le M5S. Plusieurs pistes sont donc ouvertes et c’est à la ministre de la justice Marta Cartabia de les examiner. De son côté, le M5S a travaillé dès l’après-midi à une série d’amendements qu’il devra présenter aujourd’hui avant 18h. Matteo Renzi déclare pour sa part qu’il signera aujourd’hui les référendums sur la Justice. L’objectif reste de faire passer la réforme avant le 15 août. Le Parti démocrate a lui aussi émis les premiers signaux d’ouverture quant aux retouches du texte et Enrico Letta souhaite que la réforme soit approuvée rapidement. Mais hier, les contacts entre la ministre Cartabia et le M5S étaient encore fébriles. Le Mouvement propose d’augmenter à 3 ans la période durant laquelle il est possible de faire appel, faisant disparaître l’échéance des 2 ans après le verdict en cassation pour les délits moins graves. Tous les procès en appel pourraient alors durer trois ans, mais les juges de toutes tendances s’accordent sur le fait qu’une échéance fixe risquerait de mettre fin à des procès en cours et mettre en difficulté les plus grandes cours d’appel ayant à gérer de nombreuses procédures. Le M5S et le PD proposent comme solution de laisser au juge la liberté de décider sur la durée du procès, ou alors d’établir une liste de délits imprescriptibles pour lesquels les procès ne seraient pas soumis au délai fixé. Enfin, une troisième solution pourrait être de changer la date de décompte des 3 ans. »

ENQUÊTE, La REPUBBLICA, « Salvini a attaqué les Roms mais ils lui ont apporté leurs voix » : « Ca nous amusait : d'abord Salvini s'en prenait au clan de Casamonica et ensuite nous, les gitans, faisions campagne pour sa liste... ". Nous sommes au printemps 2016 et à Borgo Carso, dans la banlieue de Latina, se tient un dîner électoral de la Ligue. L'invité d'honneur était Matteo Salvini lui-même ; parmi les invités figuraient des hommes du clan Di Silvio. Renato Pugliese, fils du patron Costantino, que tout le monde appelle "Cha Cha", l'a révélé aux magistrats du parquet anti-mafia du district. Il raconte qu'il a même été reconnu par un policier : "Il a essayé de me prendre en photo, probablement pour documenter notre présence là-bas, mais je lui ai dit qu'il aurait pu la prendre sans subterfuge : tout le monde savait que nous étions là pour faire campagne [pour Salvini]". Hypocrisie et faveurs en échange de votes pour faire triompher la liste " Noi con Salvini " aux élections locales. Et c'est là le grand paradoxe de Latina, une terre de conflits où des mouvements xénophobes tels que Fratelli d'Italia et la Ligue diffusent des slogans contre les Roms, et cherchent ensuite le soutien des membres les plus violents de la communauté. Depuis quelque temps, la DDA de Rome enquête et, une à une, elle a rassemblé les pièces d'un pacte criminel qui réunit des politiciens, des criminels et des hommes d'affaires. Parmi les suspects figure Matteo Adinolfi, membre du Parlement européen de la Ligue, qui, avant d'arriver à Bruxelles, était conseiller municipal à Latina. Adinolfi en 2016 a été élu et selon les procureurs, environ la moitié de ces bulletins étaient le résultat d’un accord illégal fondé sur un achat de votes. Depuis des années, la famille Di Silvio de Latina a mis en place un système de pouvoir mafieux : trafic de drogue, extorsion et meurtres. Ils sont apparentés à la famille Casamonica, qu'ils surpassent en férocité. Mais même si Salvini a voulu prendre personnellement le volant du bulldozer qui a abattu les villas de Casamonica, les dirigeants de son parti ont engagé des criminels d'origine gitane pour la campagne de la Ligue dans la province de Latina. » Le système est simple. Agostino Riccardo, un autre collaborateur de la justice lié à la même famille, explique : "Les personnes dont le vote était assuré étaient convaincues, avant tout, parce que nous étions le clan Di Silvio. De plus, j'avais l'habitude de mettre les cartes avec le nom du candidat dans une enveloppe et de l'argent, environ 150 euros. Il y avait un accord pour le contrôle du vote, car les votes que j'apportais seraient exprimés en écrivant le nom du candidat 'Adinolfi' avec un grand A écrit, tandis que les votes d'Armando devraient être exprimés en écrivant le nom en italique. Évidemment, la préférence pour la liste "Noi con Salvini" a également été exprimée avec une croix". »

(Traduction : ambassade de France à Rome)