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21/07/2021

"Salvini a attaqué les Roms mais ils lui ont apporté leurs voix ."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre aujourd'hui sur les effets de l'augmentation des cas de contamination du variant delta sur les bourses et le débat politique autour du pass sanitaire et l'obligation vaccinale dans les écoles. « Le variant Delta fait chuter les marchés boursiers. Un green pass à deux niveaux, et l’hypothèse d'une seule dose requise pour les restaurants. Bataille entre le PD et la Ligue sur l’obligation vaccinale pour les professeurs » - (Corriere della Sera). « Vaccin impératif. La moitié des italiens a reçu les deux doses. Le pass sanitaire est prêt pour août. Alerte sur les retards de vaccination du personnel scolaire dans 4 régions. Letta demande au gouvernement des 'initiatives contraignantes' mais Salvini est contre » (La Repubblica). « Davantage de contaminations et hausse du variant delta : lundi noir sur les marchés boursiers, le pétrole revient sous la barre des 70$ » (Il Sole 24 ore).   « Le virus fait chuter les Bourses. Disputes sur les vaccins à l'école. L'Europe perd 240 milliards [en bourse] » (La Stampa). « Le Green pass devient régional » (Il Messaggero).

A la une également la rencontre en Giuseppe Conte et Mario Draghi sur la réforme de la justice et l'apparente entente entre le chef du M5S et le Président du Conseil. « Justice, face à face entre Draghi et Conte. Le Premier Ministre demande de renoncer aux intentions partisanes » (Corriere della Sera). « Draghi-Conte, sur la justice une trêve s'installe, la médiation peut démarrer » (La Repubblica). « Justice, Conte n'est pas seul : alerte depuis le palais présidentiel. Le chef du M5S demande à Draghi de permettre des modifications sur la réforme » (Il Fatto Quotidiano). « Draghi-Conte : sur la justice, une ouverture pour de légères modifications » (Il Sole 24 Ore).

PREMIER PLAN, La Repubblica, de M. Bocci et T. Ciriaco « Le pass sanitaire exigé dès maintenant dans les restaurants et à partir de septembre dans le métro» : « La décision devrait être prise demain en Conseil des ministres mais l’ensemble du gouvernement ne s’accorde pas encore sur le pass sanitaire. Le projet est repoussé par l’aile droite, à deux doigts de boycotter la campagne de vaccination (‘’pour les jeunes le vaccin n’est pas utile’’ a déclaré Matteo Salvini). L’extension du pass sanitaire serait ferait donc en deux temps : dès le début du mois d’août pour les activités non-essentielles (événementiel, restauration…), puis en septembre pour les transports. L’idée étant de ne pas exclure des services essentiels les citoyens qui ne seraient pas encore vaccinés. La discussion est encore ouverte, il serait par exemple possible de ne rendre obligatoire le pass sanitaire que pour ceux qui veulent consommer assis et à l’intérieur d’un bar ou d’un restaurant. Les jauges pourraient être abandonnées pour accéder aux grands événements si tous les participants sont munis du pass sanitaire (stades, salles de concert…). Pour l’émission du précieux passeport, l’Italie envisage d’adopter le modèle européen, soit une émission deux semaines après la deuxième injection. Mais à ce jour 9 millions d’Italiens en attente de la seconde injection ont déjà téléchargé leur pass. Quoi qu’il en soit, concernant la disponibilité des doses face à l’explosion de la demande qu’une telle décision provoquerait, comme observé en France, le commissaire Figliuolo a déjà rassuré la Présidence du Conseil. D’ici 10 jours, le gouvernement devra également prendre une décision quant à l’obligation de vaccination pour le personnel enseignant. La couverture vaccinale devrait être d’au moins 93% pour cette catégorie mais les régions ne progressent pas toutes au même rythme et les disparités devront être réduites. Les régions ont en revanche obtenu satisfaction sur une demande importante : les critères d’appartenance aux différentes zones de risque vont être revus et ce sont désormais les hospitalisations et l’occupation des services de soins intensifs qui comptera davantage que la circulation du virus au sein de la population. » 

ARTICLE, La Stampa, « Procès en danger » : « Le délai de prescription, tel qu'il a été établi par la réforme de la ministre de la Justice, Marta Cartabia, risque d’enterrer de nombreux procès. L'Association nationale des magistrats tire la sonnette d'alarme et déclare que "150 000 procès sont en danger". La réforme prévoit, en ce qui concerne la prescription, une durée maximale de deux ans pour les procédures d'appel et d'un an pour les procédures de cassation. Une prolongation supplémentaire d'un an en appel et de six mois en cassation est possible pour les procès complexes concernant des crimes graves (par exemple, association criminelle simple, association criminelle de type mafieux, trafic de drogue, violence sexuelle, corruption, pots-de-vin). Après l'expiration de ces délais, l'affaire est déclarée irrecevable. Sont exclus les délits imprescriptibles (passibles de la réclusion à perpétuité). Parmi les procès à risque avec la réforme, il y a celui sur l’incident ferroviaire de Viareggio de juin 2009 qui a fait 32 morts, crimes déclarés prescrits par la Cour d’Appel, avant saisine de la Cour de Cassation : avec la réforme Cartabia, la prescription aurait été prononcée avant. Idem pour le drame de Rigopiano, dont l’audience a été renvoyée 12 fois en trois ans et demi, et la réforme ne changerait rien pour limiter cette perte de temps en première instance. Le procès de la ‘Ndrangheta dit « Rinascita Scott » qui compte 325 mis en examen, 438 chefs d’inculpation et 600 avocats, risque fort, vu son ampleur, d’être impacté par les nouvelles règles de prescription. » 

PREMIER PLAN, La Repubblica, de L. Miliella, « Justice, la trêve entre Draghi et Conte ; Cartabia travaille à trouver un accord » : « La rencontre entre Mario Draghi et Giuseppe Conte hier au Palais Chigi a permis de renouer le dialogue autour de la réforme de la justice. L’ancien Président du Conseil, nouveau chef politique du Mouvement 5 Etoiles et avocat Giuseppe Conte a déclaré qu’il était d’accord pour faire en sorte que les procès soient plus rapides mais qu’il continuerait à se battre contre l’impunité. Telle est la marge de manœuvre dégagée par le M5S. Plusieurs pistes sont donc ouvertes et c’est à la ministre de la justice Marta Cartabia de les examiner. De son côté, le M5S a travaillé dès l’après-midi à une série d’amendements qu’il devra présenter aujourd’hui avant 18h. Matteo Renzi déclare pour sa part qu’il signera aujourd’hui les référendums sur la Justice. L’objectif reste de faire passer la réforme avant le 15 août. Le Parti démocrate a lui aussi émis les premiers signaux d’ouverture quant aux retouches du texte et Enrico Letta souhaite que la réforme soit approuvée rapidement. Mais hier, les contacts entre la ministre Cartabia et le M5S étaient encore fébriles. Le Mouvement propose d’augmenter à 3 ans la période durant laquelle il est possible de faire appel, faisant disparaître l’échéance des 2 ans après le verdict en cassation pour les délits moins graves. Tous les procès en appel pourraient alors durer trois ans, mais les juges de toutes tendances s’accordent sur le fait qu’une échéance fixe risquerait de mettre fin à des procès en cours et mettre en difficulté les plus grandes cours d’appel ayant à gérer de nombreuses procédures. Le M5S et le PD proposent comme solution de laisser au juge la liberté de décider sur la durée du procès, ou alors d’établir une liste de délits imprescriptibles pour lesquels les procès ne seraient pas soumis au délai fixé. Enfin, une troisième solution pourrait être de changer la date de décompte des 3 ans. »

ENQUÊTE, La REPUBBLICA, « Salvini a attaqué les Roms mais ils lui ont apporté leurs voix » : « Ca nous amusait : d'abord Salvini s'en prenait au clan de Casamonica et ensuite nous, les gitans, faisions campagne pour sa liste... ". Nous sommes au printemps 2016 et à Borgo Carso, dans la banlieue de Latina, se tient un dîner électoral de la Ligue. L'invité d'honneur était Matteo Salvini lui-même ; parmi les invités figuraient des hommes du clan Di Silvio. Renato Pugliese, fils du patron Costantino, que tout le monde appelle "Cha Cha", l'a révélé aux magistrats du parquet anti-mafia du district. Il raconte qu'il a même été reconnu par un policier : "Il a essayé de me prendre en photo, probablement pour documenter notre présence là-bas, mais je lui ai dit qu'il aurait pu la prendre sans subterfuge : tout le monde savait que nous étions là pour faire campagne [pour Salvini]". Hypocrisie et faveurs en échange de votes pour faire triompher la liste " Noi con Salvini " aux élections locales. Et c'est là le grand paradoxe de Latina, une terre de conflits où des mouvements xénophobes tels que Fratelli d'Italia et la Ligue diffusent des slogans contre les Roms, et cherchent ensuite le soutien des membres les plus violents de la communauté. Depuis quelque temps, la DDA de Rome enquête et, une à une, elle a rassemblé les pièces d'un pacte criminel qui réunit des politiciens, des criminels et des hommes d'affaires. Parmi les suspects figure Matteo Adinolfi, membre du Parlement européen de la Ligue, qui, avant d'arriver à Bruxelles, était conseiller municipal à Latina. Adinolfi en 2016 a été élu et selon les procureurs, environ la moitié de ces bulletins étaient le résultat d’un accord illégal fondé sur un achat de votes. Depuis des années, la famille Di Silvio de Latina a mis en place un système de pouvoir mafieux : trafic de drogue, extorsion et meurtres. Ils sont apparentés à la famille Casamonica, qu'ils surpassent en férocité. Mais même si Salvini a voulu prendre personnellement le volant du bulldozer qui a abattu les villas de Casamonica, les dirigeants de son parti ont engagé des criminels d'origine gitane pour la campagne de la Ligue dans la province de Latina. » Le système est simple. Agostino Riccardo, un autre collaborateur de la justice lié à la même famille, explique : "Les personnes dont le vote était assuré étaient convaincues, avant tout, parce que nous étions le clan Di Silvio. De plus, j'avais l'habitude de mettre les cartes avec le nom du candidat dans une enveloppe et de l'argent, environ 150 euros. Il y avait un accord pour le contrôle du vote, car les votes que j'apportais seraient exprimés en écrivant le nom du candidat 'Adinolfi' avec un grand A écrit, tandis que les votes d'Armando devraient être exprimés en écrivant le nom en italique. Évidemment, la préférence pour la liste "Noi con Salvini" a également été exprimée avec une croix". »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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