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07/06/2021

" La course au Quirinal et l'illusion de Berlusconi."

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Italie. Revue de presse.

La presse italienne titre en Une sur l'assouplissement des restrictions sanitaires et le passage de plusieurs régions en zone blanche, soit l'état d'alerte sanitaire le plus bas, en raison de la baisse du taux de contamination. L'Italie compte désormais 13,5 millions de personnes vaccinées et se prépare à la saison touristique pour relancer son économie. « Sept régions sans restrictions » - Le couvre-feu fixé à minuit pour toute l'Italie; réouverture des piscines et des parcs d’attraction pour la zone blanche (Corriere della Sera),  « Le tourisme sort du virus » - les réservations pour les vacances augmentent de 10% par rapport à 2020. Rome demande à Bruxelles d’avancer la mise en place du passeport sanitaire au 15 juin (La Repubblica), « Locations, les appartements et les magasins misent sur le bonus» (Sole 24 Ore),   « Giovannini : un commissaire pour les tramways de Rome et pour les JO d'hiver à Cortina » - Le ministre pour les infrastructures annonce un décret pour électrifier les ports italiens (Il Messaggero), « Envie de liberté : boom du nombre de jeunes vaccinés » (Il Giornale).

Le divorce entre le mouvement cinq étoiles et la plateforme participative « Rousseau » qui avait fait le succès des débuts du mouvement est également cité. L'entente avec David Casaleggio permet désormais à Giuseppe Conte de relancer le Mouvement et de revoir sa stratégie au sein de la majorité « Casaleggio et l'adieu au M5S » - Entretien du fils du fondateur de la plateforme (La Stampa), « Conte, premiers défis lancés à Draghi » - Les licenciements, l'environnement et l'autorité anticorruption sont les nouvelles batailles (Il Fatto Quotidiano),  « Soutien loyal à Draghi mais nous ne renonçons pas aux batailles qui f

COMMENTAIRE, La Repubblica, « La course au Quirinal et l'illusion de Berlusconi », par Stefano Folli : « Ce n'est pas sans raison que Salvini a cessé de proposer Mario Draghi au Quirinal, après avoir tant insisté sur son nom ces dernières semaines. C'est la même raison pour laquelle le chef de la Ligue parle et agit comme le soutien le plus convaincu du gouvernement actuel, espérant qu'il ira au terme de sa législature au printemps 2023. Pas d'élections législatives l'année prochaine : le nouveau mot d'ordre est la stabilité. On dira que c'est la conséquence logique de son entrée au gouvernement, un investissement que la Ligue n'a pas l'intention de mettre en péril. La ligue a parié sur le succès de l'exécutif Draghi depuis le début, contrairement à Fratelli d'Italia, et n'a aucun intérêt à changer de cap à mi-parcours. Par cette attitude, Salvini est aussi soucieux de ne pas compromettre la perspective d'une fédération avec Forza Italia, prémisse du possible parti unique dont les pages des journaux sont pleines. Dans son esprit, il s'agit d'un processus de conquête de l'ancien mouvement de Berlusconi et redonner à l'étrange attelage Lega-Forza Italia une centralité menacée par l'irruption de Giorgia Meloni. Mais qu'est-ce qui pousse Berlusconi à adhérer à un plan dont Salvini serait de loin le principal bénéficiaire ? L'homme qui domine la scène du centre-droit depuis des années n'a qu'un seul avantage, mais un avantage crucial : pouvoir poursuivre le rêve, ou plutôt l'illusion, de succéder à Mattarella en janvier 2022. Cela peut sembler absurde, si l'on prend en compte l'âge de Berlusconi, sa mauvaise santé et les aspects pour le moins controversés de son histoire personnelle et judiciaire. Mais le fondateur de Forza Italia croit sérieusement pouvoir obtenir la récompense ultime : la reconnaissance institutionnelle de ceux qui, pour le meilleur ou pour le pire, ont dominé la scène depuis la fin de la Première République. L'opération avec la Ligue a donc une implication précise : obtenir un soutien à sa candidature, de manière à créer une masse critique autour de laquelle agréger d'autres blocs de voix au Parlement. Dans l'ambiguïté, chacun pourra poursuivre ses propres objectifs. Et Berlusconi pourra croire en la loyauté de Salvini, qui se traduira peut-être par des accords de vote lors des premiers scrutins (en l'absence d'un accord général droite-gauche sur un autre candidat). C'est une illusion, précisément. La candidature de Berlusconi est une chimère et ne sert qu'à couvrir la lente dissolution de Forza Italia. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Giuseppe Conte, dirigeant du Mouvement 5 Etoiles « Nous avons été désorientés par certains choix du gouvernement mais nous continuerons à le soutenir » : « Le nouveau M5S aura une vision plus large et plus internationale, il sera en dialogue constant avec la société civile et avec toutes les composantes du pays, y compris les classes qui par le passé n’ont pas été prises en compte avec toute l'attention nécessaire : le secteur des services, le commerce, les petites et moyennes entreprises, les indépendants et les professions libérales. Nous serons encore plus engagés dans la lutte contre les mafias et la corruption, et nous nous concentrerons sur le soutien à l'innovation technologique et à la durabilité environnementale et énergétique. Quand verrai-je Draghi ? Nous nous sommes déjà parlés, nous nous rencontrerons bientôt. Cette période n'a pas aidé le M5S, mais avec la nouvelle direction, on reviendra pour faire entendre notre voix de manière claire et forte et nous travaillerons, comme toujours, pour le bien du pays. Certaines décisions du gouvernement ont déplu aux citoyens et suscité la perplexité, je pense aux mesures de soutien aux entreprises, à certaines décisions en matière de protection de l'emploi et de transition écologique, à l'amnistie fiscale et maintenant à la marginalisation de l'Autorité anticorruption. Nous qui avons travaillé pour maintenir le pays en vie pendant les phases les plus aiguës de la pandémie, nous voulons aussi jouer un rôle de premier plan dans la relance économique. Nous serons loyaux et constructifs sans renoncer à nos valeurs et à nos combats. J'ai pris avec enthousiasme l'engagement de développer le nouveau projet et de présenter le nouveau statut du M5S, qui sera voté avant les élections. Le chef sera élu par les membres. Nous  consulterons davantage les inscrits encore plus que par le passé, par le biais d'une plateforme télématique qui restera l'outil principal. Casaleggio ? Nous nous sommes séparés, mais moi et tout le Mouvement avons un grand respect pour lui. Soutenir Draghi était un choix difficile et j'ai du respect pour ceux qui, comme Di Battista, ont quitté le Mouvement suite à cette décision. Mais nous ne pouvions pas tourner le dos à la souffrance des Italiens, ce choix devait être fait et j'ai immédiatement fixé les conditions pour que le nouveau gouvernement commence et termine la campagne de vaccination et le PNRR’’. »

 ENTRETIEN, La Stampa, de Davide Casaleggio, Président de l’association Rousseau  « Les règles ont été bafouées, il était impossible de continuer ensemble » : « ‘’Nous sommes parvenus à un accord car il était nécessaire de se séparer. Au cours des 16 derniers mois, le M5S a décidé de bafouer tant de règles et de principes de démocratie interne et de respect des décisions des membres qu'il était devenu impossible pour nous de continuer sur une voie commune. Nous ne voyons plus aucune raison de rester ensemble plus longtemps. L'argent et la liste des membres inscrits n'a jamais été la cause du problème, mais un effet. Le problème était que le M5S n'était pas en train d’ honorer ses engagements, à savoir payer les travailleurs qui attendaient leur dû depuis des mois. Le modèle du Mouvement 5 étoiles a permis à Conte d’obtenir la confiance de 33% des Italiens et a donné la possibilité à des milliers de citoyens inconnus, comme Giuseppe Conte lui-même, d'occuper des rôles prestigieux et un pouvoir impensable. Ce qui n'est probablement plus le cas aujourd'hui, du moment où l’on veut donner cette possibilité uniquement à des personnes bien identifiées. La démocratie participative ? Je crois que c'est l'antidote à la concentration du pouvoir entre les mains de quelques personnes, au carriérisme politique et à l'hyper-leadership. Ce n'est pas une coïncidence, en fait, si Rousseau, en tant que modèle de participation horizontale et ouverte, a commencé à être perçu comme problématique précisément dans la phase de transformation hiérarchique du Mouvement vers une organisation de parti traditionnel’’. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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