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07/06/2021

Article d’Alberto Basile : Salvini + Berlusconi ? Le scénario d'une "Lega Italia" émerge.

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Salvini & Berlusconi - image source : Centro Machiavelli

 Par Alberto Basile

Ces derniers jours, les rumeurs d'une fusion entre la Lega de Salvini et Forza Italia se multiplient. Dans un premier temps, il s'agirait de la formation de factions individuelles au Parlement, mais la possibilité de la création d'un véritable parti, la "Lega Italia", avec Salvini comme secrétaire et Berlusconi comme président, se profile à l'horizon. Il y a quelques semaines encore, cela pouvait sembler être un fantasme politique, mais le projet d'une "Lega Italia" a récemment été discuté dans un dossier de la Nazione Futura et est maintenant l'un des principaux sujets dans tous les journaux nationaux.

L'idée de factions séparées a été initialement lancée par Matteo Salvini ; le projet semble être entre les mains de Giorgetti (Ligue) et Berlusconi semble prêt à accepter la proposition, bien que les voix opposées ne manquent pas au sein de Forza Italia. Salvini pourrait ainsi se distancer élégamment de Giorgia Meloni, les portes du Parti populaire européen lui seraient grandes ouvertes et il s'imposerait comme le leader du centre-droit. Berlusconi sortirait de l'impasse de Forza Italia, qui perd des pièces et des voix de toutes parts, et pourrait apporter à Salvini en dot un consensus électoral dans le sud de l'Italie, que la Ligue combat. Bien sûr, il y a des écueils, comme le montre l'affaire du PdL (Il Popolo della Libertà), mais je crois que s'il est géré de manière progressive, intelligente et réaliste, ce défi peut s'avérer très intéressant. Forza Italia et la Lega d'aujourd'hui ont beaucoup plus en commun que Fini et Berlusconi à l'époque du PdL.

Personnellement, je me réjouirais de cette évolution du cadre politique de centre-droit. C'est ainsi qu'émergerait un grand parti conservateur moderne, de la droite libérale, patriotique mais pas nationaliste, promoteur d'un État "fort mais pas occupé", européen mais pas dogmatiquement pro-européen. Il pourrait également inclure des acronymes mineurs, comme le nouveau parti de Toti et Brugnaro ou la formation de Maurizio Lupi. La "Lega Italia" aurait certainement en son sein des âmes et des courants pluriels, et si elle sait gérer la dialectique, elle serait bénéfique au centre-droit et à tout le pays.

Dans ce contexte, j'ai trouvé intéressantes les réflexions d'Alessandro Campi dans Il Giornale et de Giovanni Toti dans La Repubblica. Le premier espère un "parti de masse conservateur, quelque chose qui n'a jamais existé en Italie et qui serait perturbateur dans notre paysage politique". Il devrait être le parti de la tradition, de l'économie sociale de marché, des valeurs religieuses, des certitudes et de la stabilité sociale. Une force qui représente le droit submergé dont parlait Longanesi". Giovanni Toti, quant à lui, est plus prudent, mais il est prêt à soutenir "un espace où toutes les cultures du centre-droit ont un foyer politique, indépendamment du nombre", c'est-à-dire "un grand parti conservateur dans lequel les différentes âmes peuvent être unies."

Je suis d'accord avec les deux analyses. L'Italie mérite enfin une grande force de centre-droit comme le PP espagnol ou les conservateurs britanniques. Je sais que cela n'a pas de précédent dans notre histoire, mais il y a des moments où l'on peut complètement rebattre les cartes sur la table. Bien sûr, mon souhait n'est qu'un souhait qui est loin de se réaliser, mais nous commençons à voir des moyens d'y parvenir.

Bien sûr, comme pour tout projet complexe, tout dépend de qui et de comment ce projet doit être réalisé. Peut-on rêver d'une nouvelle génération de jeunes de 20 à 30 ans, nés et élevés politiquement dans la nouvelle entité politique, destinés à représenter la classe dirigeante de demain et à servir de rempart contre le politiquement correct et l'idéologie gauchiste ?

Alberto Basile

Né en 1988, docteur en langues étrangères (Université catholique de Milan). Multilingue, mais toujours profondément lié à son pays, il se considère comme un libéral conservateur et réaliste. Il travaille dans le domaine commercial pour une marque de luxe italienne.

Cet article est paru en premier sur le site du CENTRO MACHIAVELLI, notre partenaire de la COOPERATION MEDIA EUROPEEN.

(https://www.centromachiavelli.com/2021/06/07/fusione-lega...)

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