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29/04/2021

Giorgia Meloni : "Nous ne provoquons pas la Ligue et Forza Italia, nous les aidons à se défendre de la gauche."

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Italie. Revue de presse.

Les JT couvrent le discours du Président Joe Biden au Congrès américain, l’arrestation en France d'une dizaine d'anciens brigadistes rouges italiens, le rejet au Sénat de la motion de défiance contre le ministre de la Santé Roberto Speranza (Articolo Uno) présentée par Fratelli d’Italia et le chiffre record de 120 000 victimes de la Covid en Italie depuis le début de la pandémie.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, « Satisfaction de tous les partis, la justice suit son cours» : «Pour une fois, tous les partis politiques sont tombés d’accord autour de l’arrestation des sept terroristes  ‘’rouges’’ en France. Pour Enrico Letta, dirigeant du PD ‘’la justice doit suivre son cours dans le respect de la mémoire des vicitimes innocentes des périodes sombres de notre pays’’. Le ministre des Affaires étrangères Luigi Di Maio (M5S) se trouve sur la même position : ‘’il faut le plus grand engagement dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme, il n’est pas possible de fuir ses responsabilités, la douleur causée et le mal généré’’. Le dirigeant de la Ligue Matteo Salvini revendique le mérite de l’opération ‘’après avoir soulevé le problème alors que la Ligue se trouvait au gouvernement permettant l’arrestation de Battisti en Bolivie, voici l’autorité de notre pays rétablie. Cela nous permet de célébrer un autre succès’’. Pour sa part, Matteo Renzi, dirigeant d’Italia Viva écrit sur les réseaux sociaux ‘’Merci Monsieur le Président’’ en s’adressant à Emmanuel Macron, tout en évoquant ‘’une nouvelle page dans l’histoire de la collaboration européenne’’. Quant à Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia, elle met en avant ‘’la fin de la Doctrine Mitterrand. L’arrestation des 7 terroristes fugitifs représente un pas important permettant à la justice de suivre son cours’’. Antonio Tajani de Forza Italia commente ainsi la nouvelle ‘’La France arrête enfin les terroristes rouges, fugitifs depuis des années, grâce à l’initiative du gouvernement Draghi. Encore une fois, nous assistons à une rupture avec le passé : l’unité nationale donne de la crédibilité à notre pays’’.»

ENTRETIEN, La Repubblica, de Marta Cartabia, ministre de la Justice, « C’est la soif de justice et de réconciliation qui l’a emporté, pas la soif de vengeance » : « Après 40 années, la France a pleinement saisi l’ampleur de la blessure qu’a subi l’Italie durant les Années de plomb et, pour la première fois, elle a levé les obstacles de nature politique en transmettant nos demandes d’extradition aux autorités judiciaires françaises afin que justice soit faite. Il s’agit d’un acte de confiance important vis-à-vis des institutions italiennes. C’est sans aucun doute un moment de forte collaboration bilatérale entre deux pays amis depuis toujours. C’est la rencontre, le 8 avril dernier, avec le ministre de la justice Monsieur Dupont-Moretti et l’implication personnelle de ce dernier, ainsi que le dialogue entre Mario Draghi et Emmanuel Macron qui ont été décisifs. Il n’y a pas de réconciliation possible sans vérité, et une telle page de l’histoire italienne ne pouvait demeurer irrésolue. Sur la question du pardon, le plan de réformes prévoit un espace pour des parcours de reconstruction. La justice réparatrice est très importante. Je tiens à citer Paul Ricœur : ‘’Il faut prononcer une parole de justice. C’est là qu’une autre histoire commence’’, celle d’une réelle possibilité de réconciliation. »

ARTICLE, La Repubblica, de S. Folli « La double pente ascendante vers le Quirinal » : «Comme il fallait s'y attendre, la bataille autour du Quirinal est déjà en préparation, et cela depuis longtemps. Le fait que le cadre politique soit effectivement bloqué, puisqu'il n'y a pas d'alternative au gouvernement Draghi, accélère l'ouverture de cette sorte de second front, en vue de janvier 2022, lorsque les deux Chambres devront élire le successeur de Mattarella. En attendant, deux groupes transversaux se dessinent, aux contours encore flous mais destinés à occuper la scène dans les mois à venir. D'une part, il y a le parti, appelons-le ainsi, désireux de voir Draghi élu avec l'argument que, depuis le Quirinal, il pourrait offrir la meilleure garantie aux Européens et aux Américains sur la fiabilité des futurs gouvernements. En revanche, le parti qui considère indispensable que Draghi continue à gouverner prend forme : jusqu'en 2023, date à laquelle la législature se terminera avec les élections, et peut-être même après, si les circonstances le permettent. En simplifiant, on peut dire que le premier groupe est né avant tout au centre-droit. Et c'est compréhensible : c'est la droite, notamment de Salvini et Giorgia Meloni, qui sont crédités à eux seuls de 40% des intentions de vote, qui a le plus besoin d'un garant en Europe dans l'attente d'une victoire électorale. Au contraire, le groupe qui préfère Draghi à la tête du gouvernement a ses racines dans le camp du centre-gauche élargi aux 5S. Là aussi on peut comprendre : le Pd a de nombreux candidats pour le Quirinal (de Prodi à Gentiloni, de Franceschini à Veltroni et d'autres), il ne veut donc pas renoncer à l'opportunité de remporter le match. Pour l'instant, nous savons que Draghi est heureux d'être au Palazzo Chigi, ayant la possibilité de faire quelque chose pour son pays et, peut-être, demain, pour l'Europe. Il ne semble pas que le Quirinal soit au centre de ses pensées. Mais lui aussi devra faire face aux partis et à leurs équilibres. »

ENTRETIEN, La Stampa, de Giorgia Meloni, dirigeante de Fratelli d’Italia, « Nous ne provoquons pas la Ligue et Forza Italia, nous les aidons à se défendre de la gauche » : « ''Je suis disposée à aider la Ligue sur la Commission d’enquête concernant le ministre de la Santé Roberto Speranza et la gestion de la pandémie. Ce qui est étrange, c’est de voter en faveur d’un ministre alors qu’on considère qu’il doit être jugé. Si j’avais voulu provoquer la Ligue, j’aurais dirigé mon action contre des ministres de centre-droit. Mais je reste à la tête d’un parti d’opposition et nous pouvons obtenir des résultats concrets, pour l’ensemble du centre-droit. Par exemple, sur la réévaluation de l’horaire du couvre-feu au mois de mai, c’est nous qui avons soulevé la question auprès de la Chambre. La Ligue et Forza Italia auraient dû soutenir notre ordre du jour, car la motion avait une chance de passer. Ce n’est pas parce que certaines forces du centre-droit se sont alliées à la gauche que nous le sommes aussi. Ce n’est pas moi leur vrai problème, mais plutôt Draghi et la gauche. N’est-ce pas normal que nous nous opposions à des choix relevant de la folie imposés par la gauche ? Et Draghi les soutient amplement. Quant aux élections municipales, nous trouverons un accord sans difficulté, tout est monté par la presse : je n’ai rien contre mes alliés. Concernant les candidatures et la possibilité de proposer Bertolaso à Rome, j’attends de les rencontrer et j’en parlerai directement avec eux. Fratelli d’Italia mènera par ailleurs la bataille contre le décret sur l’homophobie. C’est une erreur de la part de Draghi d’avoir voulu porter des thèmes sur lesquels il savait que sa majorité se diviserait alors qu’ils n’ont aucun rapport avec son mandat. Mais c’est l’occasion de mener une grande bataille tous ensemble contre la gauche''. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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