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06/04/2020

"Les Italiens n'ont donc pas confiance en l'UE, ni dans l'euro. Mais ils préfèrent y rester."

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Italie. Revue de presse.

Les médias italiens titrent sur le plan de soutien en faveur des entreprises d’un montant de 200 milliards d'euros. La presse relève également la première baisse des cas positifs et des décès ainsi que l'hospitalisation du Premier ministre britannique B. Johnson : « Coup de frein des contagions et des hospitalisations » - " Le décret pour les entreprises.'' (Corriere della Sera), « La première bonne nouvelle » - "L'ISS : la baisse a commencé, pensons à la phase deux'' (La Repubblica), « Le gouvernement charge son bazooka » - "200 milliards aux entreprises'' (La Stampa), « Le nouveau plan : liquidité aux entreprises » - (Il Sole 24 Ore), « Entreprises : le décret pour la liquidité » - ''Garantie à 100% pour les prêts. Le nombre de décès à son plus bas(Il Messaggero), « Entreprises, voici le plan de sauvetage » (Il Mattino), « Dernier appel » - '' Il faut de l'argent ou tout s'écroulera '' (Il Giornale).

Les JT ouvrent sur le nouveau plan de soutien pour les entreprises annoncé par le gouvernement et sur la baisse des contagions.

COMMENTAIRE, Corriere della Sera, A. Polito : « La puissance et la valeur des symboles » : « La proposition de Salvini de rouvrir les églises à Pâques a fait scandale. Celle de Renzi de rouvrir les librairies ou celle de Confindustria de maintenir les entreprises ouvertes n'avait pas suscité les mêmes réactions. Le leader de la Ligue mélange avec trop de superficialité le profane de la politique avec le sacré de la prière. Et les nécessités de la distanciation sociale rendent évidemment impossible ce qu'il demande. Mais les réactions qu'il a suscitées, presque indignées, font réfléchir. La vérité paradoxale est que nous considérons aujourd'hui la culture et l'industrie, plus que la religion, des instruments de renaissance et de rédemption. Le processus de sécularisation, même dans le pays le plus catholique d'Europe, a désormais banni du débat politique la foi, comme s'il s'agissait d'un sentiment privé, que l'on respecte mais qui est inutile au corps social. En revanche, le sacré a toujours été un instrument de tenue et de cohésion des sociétés humaines, et même peut-être qu'il est né à ce but. Les mythes et les rites servent aux hommes. Même aux contemporains, normalement si sûrs d'eux mais qui aujourd'hui sont bouleversés pour avoir découvert de ne pas être invincibles, et de devoir cohabiter sur la Terre avec des espèces beaucoup plus anciennes et efficaces dans le combat pour la survie, comme les virus. »

ANALYSE, Repubblica, I. Diamanti : « Europe et Italie forcées de vivre ensemble » : « Le coronavirus est une menace sérieuse pour la santé, la société, mais aussi pour l'Europe. En Italie, une attitude ambivalente s'est installée, et elle n’est pas récente. Les Italiens ont rapidement abandonné l'euro-enthousiasme. Sans jamais prendre le chemin de l'Italexit. Ainsi, depuis 2000, en une décennie, la confiance dans l'UE a chuté de 20 points. Elle est tombée à 37 % en 2011. Mais aujourd'hui, à l'époque du coronavirus, elle a encore chuté à 30%. En réaction à l'attitude de nombreux gouvernements européens, en particulier de ceux du centre-nord. Le coronavirus a également contaminé l'Europe politique et monétaire. Il reste cependant difficile d'imaginer que l'Italie, avec ses “voisins méditerranéens”, puisse supporter le poids de la crise, aujourd'hui sanitaire et demain économique, sans le soutien de l'UE. Sa dette est trop importante. Et le coût de cette urgence est très lourd. C'est un problème dont les Italiens sont conscients. Pour ce qui est d’une large majorité. Ils ont longtemps été des Européens “malgré eux” : c’est-à-dire “malgré leur manque de confiance dans l'Union européenne”. Et aujourd'hui, dans l'euro. Opinion diffusée surtout parmi les électeurs de droite. Tout d'abord, la Ligue seuls 13 % des léguistes ont confiance dans l'UE. Alors que 2 électeurs du PD sur 3 se disent « européistes ». Environ deux tiers des Italiens voteraient cependant contre la sortie de l’UE, en cas de référendum. Les Italiens n'ont donc pas confiance en l'UE, ni dans l'euro. Mais ils préfèrent y rester, par “sécurité” ou “insécurité”.  Mais le problème est réciproque, c’est aussi celui de l’Allemagne, de la Belgique, des Pays-Bas, réticents face à une Italie “dissipatrice”. A tel point que Romano Prodi, chez Fazio (à “Che tempo che fa” sur la Rai), a demandé, de manière un peu polémique : “Mais les Néerlandais, si une grande crise se produit, à qui vont-ils vendre leurs tulipes ?”. Sans solidarité européenne, l'Italie ne peut pas tenir le coup en cas d’élargissement de la crise, mais l'Union européenne elle-même perdrait tout son sens sans l'Italie (et ses voisins).  Ce n'est pas un hasard si l'image de la “guerre mondiale” revient aujourd'hui, de façon parfois instrumentale. Nous serons certainement en mesure de faire face au coronavirus. Mais un virus européen rôde depuis un certain temps et il risque de dégénérer si nous ne décidons pas de le guérir. En construisant réellement l'Union. Politique et économique ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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