08/11/2019
"L’éloge de la compétition entre les deux Matteo."
Italie. Revue de presse.
ARTICLE Sole 24 Ore M. Perrone « Mattarella : ‘’Des solutions urgentes’’ » : « Ce n’est pas un hasard si Giuseppe Conte s’est rendu hier au Quirinal pour faire part au Président de la République du drame du dossier concernant Ilva. Depuis lundi, le Quirinal suit l’affaire de près et avec la plus vive attention. D’où l’appel au Gouvernement pour trouver des solutions dans des temps courts. Les conséquences sur les travailleurs est la principale préoccupation du Président Mattarella. Conte a fait part du résultat négatif de la rencontre avec ArcelorMittal mais aussi de la volonté de l’exécutif de négocier pour arriver à un accord pouvant permettre la continuité du site sidérurgique. G. Conte est conscient que sur le dossier Ilva c’est le destin même du gouvernement qui est en jeu. Sur les plateaux de Porta a Porta (Rai Uno), le Président du Conseil a confirmé vouloir ‘’revoir dans les prochaines heures’’ les représentants de Mittal, sans exclure la possibilité de l’intervention de la Caisse de Dépôts et de Prêts (CDP) et d’une nationalisation en cas d’échec des négociations ».
SONDAGES, Il Messaggero, M. Ajello: « Le Président du Conseil s’effondre dans les sondages (-11 pts) et mise sur l’Ilva pour reprendre du souffle » : « Selon le sondage de SWG, depuis le mois de septembre, Giuseppe Conte a vu une perte progressive de sa côte de popularité, désormais à 40%. Sur l’affaire Ilva, le Président du Conseil a voulu prendre en main le dossier en se proposant comme modèle d’un pays qui ne veut pas abandonner les travailleurs et qui veut miser encore sur le Sud de l’Italie. D’où l’annonce, sur les plateaux de Porta a Porta (Rai Uno), d’un plan d’investissement ‘’extraordinaire’’ pour le Sud. Ce changement d’attitude s’explique aussi par des raisons politiques : le besoin de tenir uni les partenaires de majorité. Conte est populaire surtout auprès des électeurs du M5S (92%), suivis par ceux du PD (65%), mais aussi encore auprès de l’électorat du centre droit (20%) et de la Ligue (17%) ».
ENTRETIEN de Matteo Renzi, leader d’Italia Viva : « Les élections anticipées, un suicide de masse » (La Repubblica) : « ‘‘ La législature doit arriver jusqu’en 2023 et sans de nouveaux impôts, pour éviter la défaite des régions et des collèges uninominaux. Le PD doit bien réfléchir, les élections anticipées seraient un suicide de masse, il faut travailler ensemble à un pacte pour la croissance et il ne faut pas gâcher l’effet positif de l’accord Etats-Unis-Chine sur les droits de douane. Je suis en train de voyager beaucoup, personne ne se demande s’il y aura une nouvelle récession, mais plutôt quand elle arrivera. Il faut absolument trouver une solution pour l’ILVA, quand j’étais au gouvernement j’ai passé des nuits blanches pour maintenir l’usine sidérurgique ouverte et maintenant on ne peut pas tout arrêter à cause de la cupidité de M. Mittal. La question de l’immunité pénale n’est pas du tout la raison de la décision d’Arcelor- Mittal de résilier son offre d’achat mais, tout simplement, un alibi pour virer 5 000 travailleurs. L’ILVA et l’Alitalia sont des questions du gouvernement précédent mais aujourd’hui la responsabilité est du gouvernement PD-M5S qui doit trouver des solutions et des alternatives à tout ce que les populistes ont fait jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, nous soutenons le président du Conseil Conte et son exécutif, mais demain je ne sais pas ».
EDITORIAL Il Foglio C. Cerasa « L’éloge de la compétition entre les deux Matteo » : « A la fin, les seuls partis qui ont sérieusement pris en compte la concurrence déclenchée par la scission de Renzi ne se trouvent pas à l’intérieur de l’actuelle majorité mais sont dans l’opposition. Berlusconi a annoncé la naissance d’un nouveau parti, Altra Italia, où pourrait naitre ‘’mon successeur’’ dans la perspective d’éviter que le bassin électoral de Forza Italia ne soit aspiré par le mouvement de Renzi. Un autre leader à avoir pris au sérieux Renzi est Salvini. Entre les deux Matteo, il existe en effet une compétition sur une tranche d’électorat du centre droit. Face à Forza Italia en difficulté, la Ligue extrémiste pourrait être tentée par un revirement plus modéré. Cela a été constaté dans les récentes déclarations de Salvini ‘’je ne travaille pas pour sortir de l’euro’’, ‘’je ne pense pas à un Italexit’’, ‘’celui qui remet en doute mon atlantisme mérite ma moquerie’’ et encore ‘’sur le modèle de démocratie entre Moscou et Washington il ne fait aucun doute que je préfère le second’’. Et encore l’ouverture sur la candidature de Draghi comme successeur de Mattarella : ‘’Why not ?’’. Le fait que la confrontation avec l’autre Matteo ait poussé Salvini à changer est une bonne nouvelle. Cela devrait faire réfléchir aussi les partis de la majorité avant qu’ils n’offrent le témoin et les pleins pouvoirs à Salvini ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
13:01 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.