04/02/2019
"Procès et TAV, tension Ligue-M5S."
Italie. Revue de presse.
Ligne Lyon-Turin (Tav)/frictions au sein du gouvernement Unes : « Ligue et 5 Etoiles, le règlement des comptes » - ‘’Di Maio attaque : la TAV ne se fera pas’’ (Corriere della Sera), « Procès et TAV, tension Ligue-M5S »- ‘’Salvini : je n’ai pas peur des élections’’ (La Repubblica), « Le dossier secret qui peut sauver la TAV » - ‘’Les fragilités du texte de la commission’’ (Il Messaggero), « Ligue-M5S, la querelle sans fin » - ‘’Dossier TAV, les points critiques’’ (Il Mattino).
ENTRETIEN de Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur et vice-président du Conseil des ministres « Grands travaux, pas d’arrêt. Le Plan Marshall pour la relance », M. Ajello (Il Messaggero de dimanche) : « Les mots sont une chose, les faits en sont une autre. La compréhension est toujours là. C'est comme ça depuis huit mois. La majorité des Italiens sont de notre côté. Si je vous montre mon téléphone portable, vous le trouverez plein de messages de citoyens qui nous complimentent sur le quota 100. Mon ton est celui du pragmatisme. Vous pouvez économiser un milliard en apportant certains changements et vous pouvez examiner le projet en ce sens, comme le dit le contrat du gouvernement. Je ne vois pas de problèmes majeurs. Mais dans une période de ralentissement économique général, de la Chine à l'Allemagne, nous devons relancer un grand plan de travaux publics, qui inclut la LGV ainsi que l'ouverture et le développement de 400 projets, du Nord au Sud. Et pour ce faire, nous devons réduire de moitié le temps bureaucratique nécessaire aux réalisations. En mars, face à la récession, tous les efforts doivent être faits pour aider les particuliers et les entreprises à trouver un emploi, et les investissements publics doivent être relancés. Ils sont également bons pour l'environnement. Tout relancer, avec un grand Plan Marshall sur les travaux publics, sur l'entretien des hôpitaux et des écoles, et sur la libération des contraintes paralysantes de la bureaucratie. « Je le répète, nous avons tous montré ici que nous agissons concrètement et en parfaite harmonie avec les choix ». « Avec le M5S, nous gouvernons bien et nous continuerons à le faire. Concernant le Diciotti, j'ai toujours dit que je l'empêcherai de débarquer, et je l'ai fait. Au 2 février de cette année, les chiffres sont les suivants : les débarquements et expulsions réduits à 202 et à 466. À la même date l'an dernier, il y avait plus de 40 00 débarquements. Au Sénat, j’ai dit : « j'ai défendu mon pays ». Les sénateurs ne devraient pas se focaliser sur la question spécifique de la séquestration, mais se poser la question suivante : Salvini a-t-il bloqué Diciotti en raison de ses fantasmes personnels ou pour la patrie ? Je suis parfaitement calme. Et ce serait un précédent pour l'Italie. Ce serait la première fois qu'un ministre serait jugé non pas pour des crimes, mais pour sa cohérence avec ses promesses électorales. C'est très clair pour les citoyens. Et toutes les 5 étoiles qui ont lu le programme m'ont appelé en me disant : c'est clair que tu es du côté de la raison ».
ARTICLE La Repubblica « La colère du leader de la Ligue : ‘’je n’accepte pas le chantage de la part des 5 Étoiles et je n’ai pas peur d’une crise de gouvernement » : « Di Maio et Di Battista ont décidé de mettre un point final à la TAV. Le message est surtout celui-là : le M5S serait prêt à voter pour l’autorisation de l’enquête contre Salvini [pour l’affaire du navire Diciotti, ndt.]. D’après l’entourage de Savini, il n’a pas parlé avec Luigi hier non plus. Le dernier avertissement du chef du M5S a été le suivant ‘’je ne lui suggère pas d’insister sur des thématiques pouvant provoquer des tensions au gouvernement’’. En revanche, Salvini continue à croire que sur la TAV les 5 Étoiles ne « font pas pour de vrai ». La Ligue a déjà une stratégie une fois que l’analyse coûts-bénéfices sera publiée : La Ligue proposera un référendum, même si la réalisation de la liaison ferroviaire n’a plus le soutien de G. Conte. Le raisonnement du ministre de l’Intérieur est le suivant ‘’s’ils veulent arrêter une œuvre que la majorité des Italiens veut, qu’ils le fassent’’. D’ailleurs, avec les prochaines élections aux Abruzzes de dimanche (et celles du 24 en Sardaigne), Salvini rêve de pouvoir offrir à Di Maio un avant-goût de ce qui se passera aux élections européennes ».
ARTICLE, Corriere della Sera, G. A. Falci : « Duel avec la Ligue, sur le terrain aussi Fico : ‘’ A la place de Salvini, moi, je demanderais d’être jugé ‘’ » : « C’est un affrontement rapproché celui entre Matteo Salvini et Luigi Di Maio et ils sont en train de se battre comme s’ils n’étaient pas alliés de gouvernement. Ce duel entre la Ligue et le M5S a lieu sur la LGV Lyon-Turin mais aussi sur la possibilité d’un procès pour Salvini pour l’affaire Diciotti. Le ministre de l'Intérieur a exhorté le Sénat à rejeter une demande d'ouverture d'un procès contre lui en raison de son refus de laisser des migrants débarquer d'un navire. Cet appel risque d'accentuer des tensions déjà palpables entre les deux alliés. Sur cette question, le président de la Chambre Roberto Fico a fait connaître ses positions et a déclaré qu’à la place de Salvini il demanderait aux parlementaires de donner l’autorisation de procéder « sans si et sans mais »
RETROSCENA (coulisses), Il Messaggero, M. Di Branco « La Ligue veut traiter avec Paris : « On va faire des économies, mais pas d’arrêt » : « En fin de compte, la direction de la Ligue assure que la LGV sera faite. « Nous avons des éléments qui indiquent la nécessité d'achever le corridor européen et le contrat ne précise pas que la LGV ne sera pas réalisée, mais que les travaux doivent être discutés à nouveau et que des changements importants peuvent être apportés à ces travaux qui pourraient réduire le coût de la construction. Le principal moyen est de s'asseoir à table avec la France et l'Europe et de trouver ensemble une médiation commune ». »
ARTICLE, IL Messaggero, D. Pirone « Tous les sondages concordent : au moins 6 Italiens sur 10 veulent le tunnel » : « 54% des Italiens sont favorables à la LGV entre Turin et Lyon, selon SWG. 59% sont pro-Tav, selon Ipsos-Corsera. 60% des Italiens ont répondu « oui » à la question : « Êtes-vous favorables aux grands travaux ? » selon l’Institut Tecné ».
ARTICLE La Stampa F. Capurso et A. Mondo « L’effet TAV au Piémont : La Ligue est tentée de se présenter seule » : « En attente d’établir le destin de la liaison Lyon-Turin, les seuls trains allant l’un contre l’autre sont ceux des deux vice-présidents du Conseil Di Maio (M5S) et Salvini (Ligue). Les deux leaders se retrouvent aux Abruzzes pour faire campagne et séduire les rues. Les deux protagonistes sont conscients du fait que la liaison ferroviaire, avec une mèche de plus en plus courte, risque de faire sauter le gouvernement. Il faut négocier au moins jusqu’aux élections européennes. Ce n’est pas un hasard si Salvini dit ‘’moi je ne me dispute avec personne’’. Puis il ajoute ‘’si quelqu’un a creusé un tunnel 25 kilomètres, il est plus utile de le terminer ou de le laisser comme ça ? Il ne faut pas être titulaire d’une licence pour le comprendre’’. Depuis la Capitale, il semblerait que l’analyse coûts-bénéfices sera adressée à Paris dans la semaine. Toujours dans la semaine, Conte tentera sa dernière tentative de médiation. Des indiscrétions parlent de fortes pressions pour que le ministre des Infrastructures D. Toninelli (M5S) ne perde pas de temps. Le match sur la TAV dépend aussi des élections régionales au Piémont. La Ligue serait tentée de ne pas se présenter avec Forza Italia et de miser sur une personnalité de la société civile ».
ARTICLE La Stampa I. Lombardo « Le tourbillon Di Battista dicte la ligne mais l’effet sur les sondages tarde à arriver » : « Des nationalisations à la politique étrangère, l’ancien député Alessandro Di Battista déploie ses attaques. Il est vrai aussi qu’il s’agit d’une responsabilité titanesque. L’attente était messianique et Di Battista (Dibba) est devenu l’ange rédempteur du M5S. Ses incursions sont rudes, à l’instar d’un corsaire. La cible est presque toujours Salvini. Il frappe et il se cache derrière un de ses collègues qui explique ‘’ce ne sont que des idées personnelles’’. Quand on dit que Di Battista sera prochainement le nouveau leader du Mouvement, prêt à mettre Di Maio dans sa poche et de reporter le parti à ses origines, les 5 Étoiles ont un petit sourire au coin de la bouche. Toutefois, certains reconnaissent ‘’Dibba ne sera jamais comme Di Maio pour une simple raison : il ne se lève pas tôt’’ ».
ENTRETIEN de Frans Timmermans, vice-président [travailliste] de la Commission Européenne « Les socialistes ne peuvent pas dialoguer avec les 5 Etoiles, désormais contaminés par la droite » : « ‘’Je parle de l’expérience que j’ai eu avec les 5 Etoiles au niveau européen : il n’y a aucune unité chez eux. Je discute avec certains et je ne vois pas de différences avec nous. Puis je parle avec d’autres et il est impossible de s’entendre. Du coup, je ne peux pas discuter avec eux car je ne sais pas qui ils sont. Leur expérience avec l’extrême droite risque de les contaminer à jamais. Regardez l’expérience du Brexit : pendant 20 ans les hommes politiques ont attaqué l’UE pour ensuite faire un référendum. Maintenant, ils disent que l’Europe est peut-être une bonne chose. C’est la raison pour laquelle il est important de la manière avec laquelle nous parlons d’Europe’’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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