Crise interne au PdL.

Italie. Le vote de confiance de mercredi remporté par l’exécutif Letta fait la Une de tous les quotidiens italiens. « Reddition de Berlusconi, maintenant le gouvernement est plus fort » (Corriere della Sera, Sole 24 Ore), « La défaite de Berlusconi » (La Repubblica), « Confiance à Letta et le PdL se divise » (La Stampa), « Confiance, Berlusconi se rend » (Il Messaggero). Le Giornale, quotidien berlusconien, ne cache pas son amertume (« Chasse aux berlusconiens – la trahison a payé »). 

Vote de confiance au Gouvernement : L’ensemble des quotidiens nationaux parle à l’unanimité du succès politique d’Enrico Letta, de la défaite de Silvio Berlusconi, de la crise interne du PdL et du renforcement de l’exécutif. Pour Repubblica « Letta mise sur le pacte avec Alfano (PdL) : Berlusconi hors-jeu, le gouvernement va de l’avant jusqu’en 2015 ». Le directeur du Sole 24 Ore, Roberto Napoletano, dans son édito « Sans alibi » explique : « ‘’le dernier volte-face de Berlusconi avec l’annonce surprise de voter la confiance au gouvernement Letta vise à cacher une défaite politique brûlante … avec l’espoir que cette débâcle mette fin à la farce (très italienne) … Pour E. Letta la difficulté commence maintenant. Que l’on reprenne le chemin du ‘décret du faire’ et qu’on se salisse les mains pour affronter deux questions fondamentales : la réforme fiscale et la réduction de la dépense de l’Etat et des municipalités improductive… Président Letta, sur la partie importante qui se joue vous n’avez maintenant plus d’alibi, faites ce que vous avez dit.’’ » Massimo Franco (Corriere) titre « Le courage des modérés » : « ‘’L’ère de Silvio Berlusconi se termine avec un dernier, mélancolique bluff […] avec le vote d’hier une vraie majorité politique des larges ententes est née’’ ». Pour l’éditorialiste de La Stampa, M. Sorgi, c’est la « fin du leader charismatique » : « ‘’la crise du gouvernement a été évitée non pas grâce ou malgré Berlusconi mais dans l’absolue indifférence à ce que le Cavaliere a fait ou pas fait dans une spirale névrotique’’ ». Plus prudent, Folli (Sole) – « Les vainqueurs et les vaincus » : « ‘’Letta gagne mais ne triomphe pas, Berlusconi perd mais freine sa chute. Letta juge désormais être plus libre des conditionnements du vieux PdL. Nous verrons si cela mènera à un saut de qualité dans l’action du gouvernement, comme cela est souhaitable’’ ». N.B. : Au Sénat, la motion de confiance au gouvernement a été approuvée à majorité de 235 voix (la majorité absolue étant atteinte à 153) et seulement 70 votes contre. A la Chambre des Députés, la motion a été approuvée avec une majorité très large de 435 voix (contre 162 contre). 

La crise interne au PdL : pour la presse en général, le PdL sort malmené de la journée parlementaire de mercredi mais la scission n’est pas encore actée. « Alfano, Lupi, Quagliariello ont réuni hier soir les ‘dissidents du PdL, soixante-dix entre députés et sénateurs, avec l’idée de congeler, pour l’instant, la formation de groupes autonomes aux deux Chambres. Une chose est sûre, Berlusconi a perdu son défi et n’est plus le patron de la scène’’ » (Corriere). Entretien de Graziano Del Rio, ministre des affaires régionales, dans La Repubblica « Nous nous sommes libérés des diktats de Silvio mais attention à ne pas rêver d’un Grand Centre ». 

Réaction du Chef de l’Etat sur la journée de mercredi : « Napolitano prévient : maintenant stop au jeu au massacre » (La Stampa), « Napolitano : défi gagné, il n’est plus tolérable de rouvrir un jeu de massacre ». Le chef de l’Etat fait également l’éloge d’Enrico Letta, ‘‘son sérieux et sa fermeté’’ (La Stampa) 

La presse souligne la réponse positive des bourses et des marchés au vote de confiance du Gouvernement « Bourse et Spread fêtent la confiance » (Sole), souligne le quotidien économique qui mentionne la baisse du spread à 255 points, la clôture hier de Milan en hausse de 0,68% (seule bourse européenne à clôturer en hausse) et aussi la hausse du titre Mediaset à 1,95%. 

L’hebdomadaire berlusconien Panorama publie en Une « Exclusif ! Gouvernement, économie, justice – Silvio Berlusconi parle : ‘’Mes raisons’’ » : « J’ai été contraint de secouer le gouvernement. En faisant payer l’Imu et en augmentant l’Iva, ils m’ont fait un sale coup à moi et à tous les Italiens. Je ne suis pas obsédé par la justice, c’est l’inverse. J’ai fait mienne une phrase de Guareschi : ‘’je ne meurs pas même s’ils me tuent’’ ». 

FN : Polémique, le Foglio (conservateur) intitule son entretien avec Florian Philippot du FN : « La face gentille du FN a une carte prête pour Valls ». Le Manifesto (extrême gauche), s’intéresse aux perspectives pour le FN lors des élections municipales de 2014 (« Elections municipales : le Front National de Le Pen gagne des points »).

(Traduction : ambassade de France à Rome)