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24/04/2013

Napolitano gronde les partis.

Le Peuple de la liberté.jpg

Le discours prononcé hier par Giorgio Napolitano, qui a prêté serment devant le Parlement, est largement commenté par les directeurs de quotidiens et les éditorialistes italiens. Pour le Corriere (A. Polito), c’est un condensé des « vertus républicaines » et le Président a « surtout expliqué à tous, spécialement aux nouveaux députés qui semblent ne pas le savoir, que la politique démocratique consiste à prendre en compte la réalité du résultat électoral, et que cette ‘’sorte d’horreur pour toute hypothèse d’accords, d’alliances, de négociations et convergences’’ est insupportable, dans la mesure où aucun parti n’a remporté les élections et que dans tous les pays européens des coalitions gouvernent ensemble », à moins de ne vouloir « prendre acte de l’ingouvernabilité ». Pour A. Polito, la « phrase clé de son discours a été : ‘’ce n’est pas pour prendre acte de cela que j’ai accepté l’invitation à prêter serment de nouveau comme Président de la République’’ ». E. Mauro, directeur de Repubblica, rappelant que « le cadre de ce discours a été plus dramatique que solennel » et que « le Président s’est montré ému à plusieurs reprises », souligne qu’il a « choisi de donner à son second mandat un ton de ‘’plainte’’ explicite, avec un acte d’accusation précis envers les partis, leurs dirigeants, les gouvernements, les parlementaires, appelé à rendre compte aux citoyens d’une ‘’longue série d’omissions et de dégâts, de fermetures et d’irresponsabilité’’ », tout en rappelant que l’opinion publique a ses contraintes (sentiments identitaires, d’incompatibilités de certaines alliances) qu’un discours adressé aux partis seuls risque de ne pas prendre suffisamment en compte. Le directeur de la Stampa, M. Calabresi, évoque « l’arme de la démission » (cf. infra). Pour S. Folli au Sole, qui salue « la République du Président », c’est « la fin de l’ère des vétos ». Le directeur du Foglio titre : « la mascarade est terminée » estimant que le discours du chef de l’Etat est « un chef-d’œuvre ».

Les réactions de Bersani – « Il ne manquerait plus qu’on ne réponde pas positivement aux demandes de Napolitano » – et de Berlusconi - « un discours extraordinaire » - sont reprises par l’ensemble des quotidiens. Pour Repubblica, et d’autres quotidiens, le maire de Florence Matteo Renzi « se tient prêt pour mener le gouvernement de large coalition : ‘’que le PD le demande’’ dit-il », selon le quotidien, qui pronostique que « Renzi et Amato sont en pole position pour prendre la tête du prochain gouvernement ». Pour F. Verderami, au Corriere, « la justice est le premier obstacle pour l’accord : si Berlusconi était condamné dans les mois à venir, les deux partis devraient changer de stratégie ». Le Corriere et la Stampa ironisent sur les députés « qui applaudissent comme si les reproches de Napolitano s’adressaient à d’autres » : « ‘’Vous êtes sourds’’, et ils applaudissent. ‘’Inconcluants’’, nouveaux applaudissements nourris. ‘’Irresponsables’’, délire d’applaudis- sements. On dirait une séance de thérapie psychiatrique ». De même, la Stampa consacre un article aux « masochistes » et « aux parlementaires prenant des gifles et applaudissant », précisant que l’hémicycle « a fait une ovation au Président » et que « seul le M5S est resté de glace ou presque ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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