Le MIEP est de retour : deux députés du Jobbik le rejoignent.

Un correspondant nous envoie ces informations :

Hongrie. Au cours des années 1990 et jusqu’en 2002, le nationalisme hongrois est incarné par le MIÉP, d’István Csurka, qui obtient des députés qui siègent entre 1998 et 2002 au sein du Parlement national. Lors des élections législatives de 2002, le MIÉP échoue de peu face à la fatidique barre des 5% nécessaires à l’obtention d’une représentation parlementaire.

Le parti se dégonfle progressivement : de nombreux cadres partent les uns après les autres, rejetant les tendances autocratiques d'István Csurka (et de sa compagne), pour rejoindre le Jobbik qui se structure en parti politique en 2003.

Lors des élections législatives de 2006, le Jobbik et le MIÉP forment une coalition électorale, qui ne rencontre pas le succès escompté (2% des voix). Un peu plus tard, les émeutes de l’automne 2006 replacent le nationalisme sur le devant de la scène politique et le Jobbik en profite (grâce en particulier au retentissement de la création de la Garde Hongroise).

Dès lors, le MIÉP sombre dans un état groupusculaire. Il ne parvient pas à collecter les signatures de citoyens nécessaires à la constitution de listes pour les élections européennes de 2009 et les législatives de 2010. De plus, la maladie d’István Csurka (décédé en 2012) prive le parti d’une réelle direction. Le MIÉP s’étant fortement rapproché du Parti conservateur hongrois, le Fidesz, appelle à voter pour ce dernier lors des élections législatives de 2010 (István Csurka obtient des responsabilités au sein du monde du théâtre en Hongrie : en plus d’être un politicien, il est également un brillant dramaturge).

Suite au décès d’István Csurka, en février 2012, le MIÉP disparaît, n’existant plus que  sur le papier.

Cependant, il semble que le Fidesz cherche activement à réactiver le MIÉP dans le but de détacher quelques voix du Jobbik lors des prochaines élections législatives du printemps 2014. C’est ainsi que de façon assez surprenante, deux députés du Jobbik annoncent rejoindre le MIÉP : il s’agit d’Ernő Rozgonyi et Endrésik Zsolt. Les vraies raisons de leur départ vers le MIÉP sont probablement liées à des questions d’argent ou de pressions diverses, tant les possibilités de voir le MIÉP obtenir 5% lors des prochaines élections législatives sont inexistantes.

Gábor Vona affirme dans un article qu’il est au courant depuis plus de deux mois de la tentative du Fidesz de réanimer le MIÉP : il en a été informé par un député du Fidesz qui est proche du Jobbik. (http://szentkoronaradio.com/belfold/2013_01_18_vona-gabor...)

Le président du HVIM László Toroczkai, qui a été un très proche collaborateur d’István Csurka avant de quitter la politique électorale en 2001 et de fonder le HVIM, a fermement condamné ces deux députés félons, faisant remarquer de surcroît qu’il n’a pas eu le loisir de les apercevoir à l’enterrement d’István Csurka en février 2012.

István Csurka

Ernő Rozgonyi

Endrésik Zsolt