Mario Monti devrait annoncer son choix après le vote de la loi des finances.

Italie. Mario Monti annoncera, très probablement ce dimanche 23 décembre 2012, qu'il s'engage dans la campagne électorale. Il attend que la loi des finances soit approuvée.

Les leaders centristes l'incite à prendre la tête de leur rassemblement. Ils se sont rendus en délégation mercredi 19 décembre 2012 au Palais Chigi pour lui arracher une approbation. Fidèle à lui-même, Mario Monti est resté hermétique.

« Président du Conseil insondable, sondages indéchiffrables. La trouille de Montezemolo et de Casini » (Salvatore Merlo, Il Foglio) : « Le professeur prend surtout des rendez-vous, fronce les sourcils, pose quelques questions précises mais offre peu de réponses à ses nombreux interlocuteurs pragmatiques, qui restent de manière compréhensible déçus (même s’ils le cachent). Après l’avoir rencontré au Palais Chigi, Pier Ferdinando Casini, Luca Cordero di Montezemolo et Andrea Riccardi sont revenus à leurs engagements professionnels respectifs avec une seule, mais insuffisante, certitude : Mario Monti fera une conférence de presse pour présenter son agenda, un Mémorandum ‘des réformes qui sont encore à faire et de celles qui doivent être consolidées’, une sorte de programme que le Premier veut offrir au pays. Mais cela ne suffit pas. Le point de départ était en effet tout autre. La convocation de Casini, Montezemolo et Riccardi au Palais Chigi avait sonné à leurs oreilles comme un signal définitif : ‘Il a finalement décidé’. De fait tous les trois, hier, se sont présentés pleins d’espérances, prêts à soumettre à Monti un vaste catalogue de problématiques à résoudre, certains de trouver les réponses du premier technique qui veut se transformer en politique. D’après les malveillants, il parcourt les sondages, un peu comme le Cavaliere, et n’a guère la volonté de réduire son profil très élevé à des pourcentages électoraux peut-être modestes. Mais aucun relevé ne le conforte, aucun n’est intelligible, les résultats sont trop éloignés : d’un maigre 10% à un 30% stratosphérique. Scénario indéchiffrable pour un professeur insondable, avec une seule, et ingrate, certitude : la liste Monti nuit au PD (qui perdrait 7 points) mais pas à Silvio Berlusconi (qui en perdrait seulement un). Un bien mauvais cadeau pour le Quirinal qui l’a promu et protégé. Cela en vaut-il la peine ? Le silence du professeur inquiète ses partisans, qui toutefois se sont mis d’accord sur une ligne de principe : allons de l’avant de toute façon, quoi qu’il se passe, il est désormais trop tard. La fondation de Montezemolo, ItaliaFutura, ne pouvant pas recueillir des signatures parce qu’on ne sait même pas s’il existe une liste, depuis hier a commencé à recueillir en ligne des « pré-signatures ». Casini, Montezemolo, et Riccardi auraient voulu savoir si le professeur entendait prêter son nom à une seule liste ou à plusieurs listes alliées, et auraient voulu savoir – ce qui est loin d’être d’un détail – si le professeur entendait faire campagne, si en somme il serait possible de compter sur lui pour parcourir l’Italie et aller dans les studios de télévision. Rien. Personne ne l’admet, mais un doute les étreint tous : ‘et si, au lieu de nous offrir son nom, il nous offrait seulement le titre de son agenda ?’ ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)