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13/01/2012

"Au sein de la Ligue, trop de contradictions nuisent à tout le monde."

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« Au sein de la Ligue, trop de contradictions nuisent à tout le monde » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Dans cette Ligue du Nord qui sauve Cosentino de l’arrestation, tout le monde est perdant. Et les tenants de la ligne dure (Maroni), et ceux qui sont restés fidèles à la vieille alliance avec Berlusconi (Bossi) et ceux qui ont oscillé au dernier moment. Le destin politique de la Ligue pourrait en être changé. Grand gagnant : Berlusconi ; le sauvetage de Cosentino est aussi celui de son leadership, de retour comme toujours dans les passes difficiles. Le désir de rebâtir une identité léghiste après la longue ère berlusconienne et le dessein de Maroni de donner à la Ligue un avenir autonome ont échoué. Les applaudissements et l’enthousiasme qui ont suivi l’issue du vote ne font pas honneur au Parlement – et la Ligue y a eu sa part. Si Maroni avait songé devenir à bref délai le maître de la Ligue, il doit se raviser. Quant à Bossi, il confirme s’être engagé de façon irréversible sur la voie du déclin – tout en restant plus fort que son rival Maroni, étant toujours capable de voler au secours de Berlusconi. Mais la ‘base’, qui était naguère le ‘peuple de Bossi’, est de plus en plus perplexe de certains choix. Et quel stupéfiant vide politique que celui d’un Parlement qu’on ne voit s’enflammer que dans la lutte pour ou contre Cosentino, alors que les Italiens tremblent face à la perspective de la récession et de la fin de l’euro. Les rumeurs évoquant un pacte Bossi-Berlusconi en vue d’élections anticipées en 2012 sont peu crédibles. Si cela se produisait, par exemple en cas d’incident de parcours, ce serait le triomphe du corporatisme démagogique. Un acte contre l’Europe, qu’elle nous ferait payer. En vérité, le rêve d’élections anticipées sert à rassurer un secteur politique encore nombreux au Parlement, qui reste essentiel au maintien du gouvernement Monti mais qui n’a pas de cartes significatives à jouer. Une auto-illusion, en d’autres termes. »

 

« Un double ‘non’ contesté dont tire bénéfice l’exécutif Monti » (Massimo Franco, Corriere) : « Il est probable que le ‘non’ de la Chambre à l’arrestation du député Cosentino et celui de la Cour constitutionnelle aux référendums électoraux réduisent la crédibilité de ces institutions auprès de l’opinion. Pour Mario Monti, toutefois, ces décisions pourraient valoir assurance-vie pour la stabilité du gouvernement. Un Parlement qui vient de gifler la justice pour défendre son autonomie aura du mal à se dissoudre à court terme pour retourner devant les électeurs. Et l’annulation du rendez-vous référendaire du printemps réduit la tentation d’interrompre la législature pour l’éviter. Le PdL parle de ‘juste choix’ sur l’affaire Cosentino et le vrai vainqueur du vote d’hier est Berlusconi, qui a réussi à récupérer Bossi – prouvant qu’il a pour le convaincre des armes plus puissantes que les fureurs léghistes. Maroni, lui, a officialisé son ‘oui’, fût-ce à bulletins secrets, à l’arrestation de Cosentino, en soulignant que ‘peu nombreux’ étaient ceux qui avaient voté contre à la Ligue. Quoi qu’il en soit, prévaut l’image d’une Ligue divisée et à la remorque de Berlusconi – plus encore que le constat que les 6 votes des Radicaux ont été décisifs. Résultat : 309 à 298. On évoque un échange Bossi-Berlusconi, avec la promesse d’élections à court terme, mais une nomenklatura qui sauve un dirigeant accusé de délits aussi graves est mal partie. Selon Casini, la classe politique a donné une preuve de faiblesse et non de force – ‘les applaudissements à la fin ont été l’euthanasie du Parlement, un suicide en direct’, dit-il. Mais le ‘non’ de la Consulte aux référendums a un impact institutionnel plus important. Di Pietro (IdV), l’un des promoteurs de la consultation, y voit ‘un verdict politique’ rendu ‘pour faire plaisir au chef de l’Etat’, obligeant le Quirinal à réagir nettement contre ‘les insinuations vulgaires sur la Cour constitutionnelle’. Napolitano et les présidents du Sénat et de la Chambre, Schifani et Fini, invitent les partis et le Parlement à réviser les règles électorales. Mais Ligue et IdV veulent voter au printemps, avec l’actuel mode de scrutin – et Berlusconi partage le jugement positif de Bossi sur le ‘Porcellum’. Mais rien d’autre : à ce stade, du moins, les élections restent un mirage. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome.)

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