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15/11/2011

Mario Monti : non à un gouvernement à durée déterminée.

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« Le Président du Conseil désigné exorcise le fantasme de l’exécutif a durée déterminée » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « Monti devrait former son gouvernement demain et le présenter jeudi devant le Sénat. La perspective d’une durée trop longue des négociations avec les partis inquiète et l’incertitude se reflète sur les Bourses. Le spread est remonté – faisant dire aux partisans de Berlusconi qu’il n’était pas le problème puisque toutes les bourses européennes sont en baisse – ce qui confirme l’hypothèse d’une offensive contre l’euro – aidée par l’absence de gouvernement en Italie. Cette phase d’interrègne fait resurgir les résistances du PdL, tandis que s’accentue la ‘stratégie du pire’ de la Ligue. Bossi ne s’est pas rendu aux consultations et a envoyé à Monti un ultimatum : ou ce dernier accepte la réouverture du ‘parlement padan’ le 4 décembre ou c’est ‘l’ autodétermination’ qui se déclenche. La Ligue est affaiblie et divisée : attaquer Rome et ‘super-Mario’ est un moyen de se réconcilier avec sa base. Elle mise sur des élections au printemps 2012 – une perspective que nul ne peut exclure, Berlusconi ayant dit que le centre droit pouvait retirer son soutien à Monti à n’importe quel moment. En outre, si la Cour Constitutionnelle validait (chose peu probable en réalité) le référendum sur le système électoral, le contrecoup serait fatal au gouvernement. Le scrutin anticipé ne semble pas du tout inévitable. Quant à lui, Monti a répété que l’ampleur de la tâche nécessite que le gouvernement tienne jusqu’à la fin de la législature, ce qu’a également dit Napolitano en rappelant que l’Italie devait renouveler 200 Md€ d’obligations d’ici à avril. Une campagne électorale à ce moment-là rendrait vains les sacrifices demandés les premiers mois. Pour Monti, une partie de la crise est due aux querelles qui ont déchiré la classe politique. Cet héritage explique pourquoi le centre droit et l’opposition hésitent à s’allier au sein de son gouvernement. Mais leur soutien est ‘indispensable’ et leur unité nécessaire, non pas tant à Monti qu’à l’Italie. »

 

« L’erreur du PdL et du PD qui ne veulent pas d’une base politique pour le gouvernement Monti » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « Si le gouvernement obtient la confiance du Parlement, ce sera le début d’un parcours qui durera jusqu’en 2013. Monti a dit qu’il ne s’en irait que si les forces politiques lui offraient un appui à durée déterminée, ce qui n’est pas plausible, quelles que soient les réserves mentales. Faire tomber un gouvernement quand ça semble avantageux est une chose mais le dire à l’avance en est une autre – seul Di Pietro est aussi sincère. D’autre part, l’opinion publique apprécie d’instinct l’image de compétence et de rigueur morale qui émane de Monti, ce qui est capital pour un homme qui ne dispose pas d’une force politique. Autre avantage, le soutien assidu de Napolitano et sa pression, continue et discrète, sur les partis, afin qu’ils agissent ensemble en ce moment ‘crucial’. Monti jouit également de la sympathie de toutes les chancelleries occidentales qui souhaitent le voir au plus vite à la tête de l’exécutif. Des points faibles existent cependant, comme le manque d’un élan vers l’unité nationale. Monti fait face à la contradiction d’être à la tête d’un gouvernement d’urgence – donc d’unité – sans que les partis le suivent sur ce terrain. Il voudrait dans son équipe des représentants des principales forces politiques afin de renforcer les liens de l’exécutif ‘technique’ avec le Parlement. Mais le PdL et le PD sont d’accord sur un seul point : le refus. L’effort collectif serait pourtant ainsi défini et les forces politiques seraient obligées de donner un soutien qui ne soit pas seulement rhétorique. Tout est parti du véto du PD à G. Letta, grand connaisseur de la machine de l’État, au nom de la ‘discontinuité’. Il faudrait qu’aujourd’hui, lors de ses rencontres avec PD et PdL, Monti réclame fermement la participation de représentants des forces politiques – également parce que la confiance des marchés envers la ‘nouveauté’ italienne ne sera pas éternelle. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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