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27/10/2011

Italie : les réformes risquent de n’être que virtuelles.

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« Le feu vert européen n’éloigne pas le risque d’élections anticipées » (Massimo Franco, Corriere) : « La ‘lettre d’engagements’ envoyée à la Commission a été en apparence favorablement accueillie à Bruxelles. L’UE ne veut pas s’acharner sur l’Italie de peur de provoquer un effet domino dévastateur au cas où le gouvernement Berlusconi devait tomber. L’appréhension demeure quant à la réaction des marchés et à la froideur envers un président du Conseil porteur de mesures qui semblent surtout servir à gagner du temps. Il n’est pas dit que la majorité tienne longtemps : le double échec du gouvernement hier, à la Chambre et au Sénat, et les ‘niet’ léghistes sont autant de signaux négatifs. Accrue par la croissance inexistante et le poids de la dette, la perplexité européenne envers Berlusconi va au-delà de la contingence : la sensation que l’Italie ‘n’aurait pas la capacité de réagir rapidement en cas d’urgence financière’ (G. Amato), prévaut. La lettre reflète la guerre des vétos : la réforme des retraites se projette dans un futur lointain, faisant exulter la Ligue. Le reste, licenciements facilités et mesures étalées sur 8 mois, représente une éternité pour un gouvernement à l’équilibre précaire. Les réformes risquent de n’être que virtuelles, alors que Draghi, parlant de ‘situation dramatique’, a invité à réellement les mettre en œuvre. Pour Napolitano, ‘aucune force politique ne peut gouverner ou être candidate pour gouverner sans être consciente des décisions, même impopulaires, qu’il faut prendre maintenant’. Avertissement pour le PdL et la Ligue, et pour l’opposition, tentée par la démagogie alors que la fin de la législature s’annonce. La rixe entre léghistes et finiens hier à la Chambre est un autre signe de nervosité pré-électorale. Le centre droit feint de croire que Berlusconi tiendra longtemps mais l’opposition parle ouvertement de crise. Pour Casini, les réformes n’arriveront même pas au Parlement : ‘Nous avons quelques jours pour voir si l’hypothèse d’un nouveau gouvernement est possible. Sinon, il faudra voter’. Scénario de plus en plus vraisemblable pour 2012. »

 

« Le syndrome du scorpion » (Antonio Polito, Corriere) : « La signature du ministre du Trésor n’était pas apposée sur la lettre que Berlusconi a emportée à Bruxelles. Tremonti s’est comporté comme ‘s’il ne l’avait pas vue’ et sa dernière confrontation avec Berlusconi s’est résumée en une invitation réciproque à se retirer. L’invitation à la démission du Président du Conseil pourrait être compréhensible de la part des responsables de l’opposition, mais elle ne l’est pas si c’est son ministre des Finances qui la demande. C’est le syndrome du scorpion : il pique même sachant que cela entraînera sa perte, c’est dans sa nature. C’est ce que fait Bossi avec Draghi. Fini, troisième personnage de l’État, s’en prend à l’épouse de Bossi, ‘baby retraitée’. Alors que le Parlement allemand votait, léghistes et finiens en venaient aux mains au Parlement italien. Les hommes politiques continuent de jouer avec le feu, ils n’ont pas compris que le prix de nos erreurs est un éventuel effondrement de l’euro. L’avenir de l’Europe se joue à Rome, pas à Athènes. Nous devons honorer la parole donnée hier aux dirigeants européens. Dans le cas Tremonti cependant, pour les vrais juges des ‘intentions’ italiennes, ceux qui nous prêtent de l’argent, il y a quelque chose de peu rassurant : la sensation que l’objectif au sein du gouvernement ne soit plus commun. Tremonti a déclaré qu’il faudrait ‘plus de confiance en nous, entre nous et pour nous’. Mais s’il n’y en a pas au gouvernement et s’il y en a si peu au Parlement, on peine à croire que les ‘intentions’ d’hier peuvent se transformer en un plan de réformes, le plus important jamais entrepris par l’Italie. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome.)

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