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26/09/2011

En attendant les élections dans le désert des Tartares.

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« 20% des électeurs PdL veulent la démission de Berlusconi – ils sont 60% à la Ligue. Près d’un Italien sur deux veut des élections immédiates » (Renato Mannheimer, Corriere de dimanche) : « Les Italiens semblent de plus en plus pessimistes face à la situation actuelle et pour l’avenir. Les optimistes sont pour la première fois largement dépassés par ceux qui pensent que la situation ne cesse d’empirer et qui demandent une classe dirigeante politique solide. Aujourd’hui moins d’1 citoyen sur 5 (19%) se dit favorable à ce que l’exécutif actuel poursuive la législature – ils étaient 27% en janvier, 22% en avril. Au sein même du PdL, ils sont 77% à souhaiter que le gouvernement Berlusconi continue – plus de 20% souhaitent donc que le Cavaliere cède la place. Chez les électeurs de la Ligue, la situation est encore plus critique : la majorité absolue (60%) opte pour une solution incluant la démission de Berlusconi. Une hypothèse évidemment plébiscitée par les électeurs des forces d’opposition. L’hypothèse d’élections anticipées est privilégiée par 45% des Italiens (contre 36% en janvier et 39% en avril). L’éventualité d’un gouvernement de transition est peu appréciée (17%). De nouvelles élections sont surtout demandées par les plus jeunes (étudiants principalement). Une opinion exprimée par une nette majorité (76%) de l’électorat PD mais aussi bien présente chez les partisans du centre (59% à l’UdC, 42% pour FLI) mais quasi absente du PdL (un peu plus de 2%). Pour bon nombre d’observateurs, la solution d’élections anticipées n’est pas la plus opportune à ce stade, vu notamment les difficultés de notre économie au niveau international. Reste que la moitié environ des Italiens les réclame à grands cris, indice d’un désir de changement et de coupure nette par rapport au passé. »

 

« En attendant les élections dans le désert des Tartares » (Ilvo Diamanti, La Repubblica) : « Berlusconi répète qu’il n’a nulle intention de démissionner ni d’avancer les élections, à moins d’une censure du Parlement. Mais sa course est terminée : s’il sortait de scène, il aurait grand mal cette fois à y revenir. En même temps, le PdL resterait sans identité ni organisation. Si au sein de la Ligue l’embarras qu’inspire le Cavaliere grandit, Bossi et ses fidèles hésitent à le lâcher. Le destin des deux chefs est lié. Si Berlusconi tombait, Bossi serait menacé : la Ligue risquerait la marginalisation politique et le déclin électoral, impensable pour un parti qui a des postes à défendre, au gouvernement, dans l’administration, la finance, au plan national et local. Donc Berlusconi et la droite ‘résistent’ au Parlement. Ils disposent d’une majorité fragile mais suffisante pour assurer la confiance quand il le faut, même si l’électorat aujourd’hui les ‘censurerait’. Des élections anticipées sont donc improbables. Nul n’en veut, surtout pas la majorité. Une ère est terminée et l’image de Berlusconi – qui jadis excellait en campagne – se ternit et n’attire plus. Sa ‘base sociale’, les patrons petits et grands, l’a abandonné. L’Eglise paraît tiède. Bref, pour Berlusconi et le PdL, c’est le pire moment pour aller au scrutin. Mais à gauche on n’est pas pressé non plus. Le PD ne se sent pas prêt, divisé sur ses alliances. L’idée d’un nouvel Ulivo avec IdV et SeL ne plaît pas à une partie du parti, qui lui préfère une grande coalition avec le 3e Pôle et craint de pousser l’UdC dans les bras de la droite. Et qui dit élections dit primaires, sujet contentieux au sein du PD, où on aime les primaires quand leur résultat est acquis, pas quand elles sont vraiment ‘ouvertes’. Enfin, il y a la question de la réforme du mode de scrutin : voter vite signifierait recourir au ‘porcellum’ alors même que circule le projet de l’abroger par référendum. D’où les propos d’Alfano qui se dit prêt à modifier le mode de scrutin. On est en campagne permanente, rien ne change alors qu’à l’extérieur une tempête politique, monétaire, économique et financière fait rage. On se croirait dans le roman de Buzzati, où dans le désert des Tartares la forteresse attend l’arrivée de l’ennemi, qui ne viendra jamais. Mais la référence est trop noble pour notre pauvre pays. Notre scène politique évoque plutôt un tapis roulant : on marche ou on court, mais on ne bouge pas, sans but ni horizon alors que le monde extérieur est menaçant. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome).

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