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22/03/2011

Italie et Libye.

Le Peuple de la liberté.jpg

« Il est désormais urgent que Berlusconi prenne la parole devant le Parlement » (Stefano Folli, Il Sole 24 Ore) : « L’Italie a un objectif immédiat dans la crise libyenne : remettre l’ensemble des opérations sous le commandement de l’Alliance Atlantique. C’est un point délicat mais essentiel. Rome ne peut observer passivement le poids croissant que la France de Sarkozy est en train de gagner. Ajouter l’OTAN à l’ONU signifie rétablir un certain ordre dans la chaîne de commandement, très fragmentée. Et il est clair que l’Italie, qui est le pays où se trouvent le plus grand nombre de bases mises à disposition de l’offensive aérienne alliée – bases qui font partie de la structure de l’OTAN – aurait un rôle majeur. La question est compliquée mais, en une phrase, le gouvernement de Rome veut compter plus. Il a été quelque peu surpris par l’accélération française et veut éviter de perdre encore du terrain. D’un autre côté, la Ligue du nord est pessimiste, convaincue que les partenaires européens, en premier lieu la France, n’ont aucune intention d’aider l’Italie à gérer le flux important d’immigrés clandestins. Compter plus sur le scénario libyen signifie avoir de meilleurs atouts en main pour Rome, tout de suite, par rapport aux manœuvres militaires et à leurs conséquences humanitaires (lire contrôle des immigrés). En perspective, quand il s’agira de gérer l’après-Kadhafi et de préserver au maximum nos investissements. Ceci dit, la situation est confuse. Pour résumer : l’Italie veut un engagement concret de l’OTAN (comme du reste la Grande-Bretagne) mais elle hésite à utiliser ses avions de chasse comme le font ses alliés, elle ne veut pas rester en arrière par rapport à la France et, mieux, veut obtenir un succès diplomatique, mais elle est freinée par les suggestions de neutralité de la Ligue du nord. Le président du Conseil lui-même est l’image de la prudence, comme s’il était peu convaincu de la ligne occidentale. A ce stade, une séance au Parlement est urgente : c’est là que Berlusconi pourra rendre toute sa cohérence à cette affaire. Il est évident que prendre part à l’opération en Libye est indispensable pour conserver de la crédibilité en politique étrangère mais il faut expliquer aux Italiens ce qui se passe. »

 

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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