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04/03/2011

Italie. Fédéralisme : OK à la confiance, mais révolte des régions.

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« Le destin du président du Conseil est entre les mains de Fini » (Marcello Sorgi, La Stampa) : « Il sera beaucoup plus difficile que prévu pour Berlusconi d’obtenir que la Chambre invoque le conflit d’attribution contre les magistrats milanais dans l’affaire Ruby. Hier, Fini a illustré la procédure, complexe, prévue par les règlements. Avant de soumettre le problème au bureau de présidence, et l’ayant déjà présenté à la commission pour les autorisations à procéder, il souhaite également un avis de la commission pour le règlement. Etant donné la composition de cette dernière, l’avis pourrait être négatif. Sur la table des membres du bureau de présidence arriveraient donc – pas avant une dizaine de jours – deux avis opposés : plutôt pour invoquer le conflit d’attribution de la part de la commission pour les autorisations à procéder et un avis plutôt négatif de la commission pour le règlement, qui suggèrera probablement que le bureau de présidence se prononce au final à cet égard. Mais même la composition de ce bureau est défavorable à Berlusconi : actuellement, en effet, les oppositions sont à 10 membres contre 8. Et même si l’on décidait de faire entrer un membre du nouveau groupe des ‘responsables’, les deux formations seraient à égalité, 9 à 9. Si, en outre, Fini, qui le préside, décidait de ne pas se prononcer, comme il est d’usage, l’organisme ne serait pas en mesure de décider et, sans intervention dans l’hémicycle – où, là, Berlusconi a la majorité – la discussion devrait être close. La position de Fini ressemble à s’y méprendre à une manière de se protéger en avertissant Berlusconi que le chemin vers la Cour constitutionnelle est très tortueux. Mais, naturellement, si les choses se passaient comme écrit ici, le conflit entre majorité et président de la Chambre repartirait de plus belle. Fini donc a laissé entendre qu’il se réserve la décision finale, qui lui revient d’ailleurs. Le destin de Berlusconi est plus que jamais dans les mains de son plus farouche adversaire. » 

« Fédéralisme : OK à la confiance avec 314 oui. Bossi : ‘Législature sûre ? Nous verrons’ » (Silvio Buzzanca, La Repubblica) : « S. Berlusconi avec un mouchoir vert (aux couleurs de la Ligue) dans sa poche exulte parmi les députés léghistes qui fêtent le oui au fédéralisme fiscal municipal, agitant leur drapeau au cri ‘Bossi, Bossi’. Une image significative du pacte de fer entre le président du Conseil et le leader de la Ligue. ‘Si les choses continuent ainsi, l’axe tient. Berlusconi a été le seul à nous donner les voix pour le fédéralisme’, confirme U. Bossi. Mais il ne se prononce pas vraiment sur l’avenir de la législature : ‘nous voulons mettre en place le fédéralisme, ensuite nous verrons. Nous sommes réalistes’, dit-il. Ce qui lui tient vraiment à cœur c’est avoir des pierres supplémentaires à poser : ‘nous en sommes presque au toit’. La Chambre vient d’approuver la confiance, avec 314 oui, 291 non, et 2 abstentions, sur une résolution approuvant la relation du Ministre Calderoli. Berlusconi exulte, Bossi voit plus loin : ‘la partie difficile doit encore commencer : le fédéralisme régional et provincial’. Durs obstacles à surmonter, au point que Calderoli a annoncé la demande de proroger de 4 mois la loi sur le fédéralisme qui expire le 21 mai. Du côté du PD, Bersani a défini le décret un ‘imbroglio’ et a invité de nouveau la Ligue à ‘laisser tomber’ Berlusconi et à faire un véritable fédéralisme avec le PD, lançant une attaque dure au parti du nord. La réplique de Bossi ne s’est pas faite attendre : ‘Chacun a le droit de dire ce qu’il pense, mais si j’avais été à gauche, j’aurais participé. De toutes façons, nous l’approuverons quand même’. » 

« La révolte dans les Régions risque de mettre à mal l’entente Berlusconi-Bossi » (Massimo Franco, Corriere della Sera) : « U. Bossi avait prévu que la partie la plus difficile serait après l’adoption de la première loi sur le fédéralisme fiscal communal. Le ‘non’ hier des régions à la loi successive remet en cause l’accord stipulé l’an passé avec le gouvernement : les régions l’accusent de ne pas garantir des aspects essentiels comme le financement des transports publics locaux. Malgré les assurances du Ministre Calderoli, le problème est là. D’autre part, la tension monte entre centre gauche et majorité et l’ouverture du PD à Bossi a été brève. Si une longue campagne électorale est réellement en train de commencer, nul doute que la réforme du fédéralisme en sera l’étendard. Les adversaires du PdL et de la Ligue la voit comme un ‘spot’ dont l’effet principal sera l’augmentation des impôts. La tenue de l’alliance Berlusconi-Bossi semble devoir passer par un ‘mur contre mur’ avec leurs opposants. L’objectif de Fini – dépasser cette alliance – ayant échoué, le défi porte maintenant sur l’usure progressive du centre droit et les difficultés qu’il rencontrera dans la gestion des réfugiés en provenance du Maghreb. Les oppositions (du PD à Casini) se préparent à un règlement de comptes à long terme entre fédéralisme, procès contre le président du Conseil, ‘non’ du ministère de l’Intérieur à ‘l’election day’ mêlant administratives (prévues le 15 mai) et référendum sur l’empêchement légitime notamment (12 juin) – qui coûteront des millions d’euros. La Ligue se rend compte que le report du terme pour l’adoption des décrets sur le fédéralisme au 21 mai, est interprété comme signe de faiblesse. Calderoli s’adresse depuis le quotidien La Padania aux militants de la Ligue – qui après les messages triomphants assistent à la révolte des régions – pour préciser que cette échéance permettrait de rendre les rapports plus sereins avec l’opposition, lançant le dernier appel à cette dernière. Mais l’espoir est mince : Bossi est conscient qu’une alliance avec la gauche équivaut à rompre le pacte, plus que jamais essentiel, avec Berlusconi. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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