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17/05/2010

Italie : pour la Ligue, le seul objectif du moment est le fédéralisme fiscal.

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« Bossi rejette l’ouverture à Casini : que Berlusconi fasse attention, il est comme Fini » (Claudio Del Frate, Corriere della Sera) :

« C’est à l’occasion d’un simple rendez-vous de son mouvement (un concours de tir à la corde entre Lombards et Piémontais sur les rives du Tessin) que Bossi s’est dit opposé au retour dans la majorité de Casini, allié peu fiable selon lui. Le chef de la Ligue a lancé un vrai appel à serrer les rangs et fermé la porte à tout accord avec Casini : ‘dans l’autre gouvernement, il combinait une embrouille par jour ; mieux vaut rester avec celui qui tient parole pour réaliser les engagements pris envers les électeurs’. Réplique du leader de l’UdC : ‘le renard disait que le raisin n’était pas bon parce qu’il n’arrivait pas à le cueillir.’ Pour la Ligue, le seul objectif du moment est le fédéralisme fiscal. ‘Cette fois, nous y sommes, dans la semaine, le premier acte concret passera au Conseil des ministres’ a déclaré Bossi, enflammant la foule : ‘la classe politique méridionale devra tenir compte de la réalité ; si au lieu d’investir ils continuent à gaspiller, mieux vaut ne plus leur donner d’argent’. Il ne veut pas entendre parler de ralentissement de la feuille de route du fédéralisme à cause de la crise financière : ‘L’Europe va forcer Tremonti à une correction budgétaire lourde mais le fédéralisme fera économiser de l’argent à l’Etat et les délais devront être respectés’. Hier, on a vu un Bossi prêt à montrer ses muscles, comme au tir à la corde. »

« Berlusconi face au thème de la légalité » (Il Sole 24 Ore de dimanche) :

« Qui a pu approcher Berlusconi ces dernières heures le décrit toujours plus furieux et déçu. L’amertume est grande envers Scajola, Verdini, Bertolaso : ils avaient sa confiance et l’ont trahie. Non, pas Bondi ! Envers le ministre-poète, le Cavaliere se montre serein, sûr que le fidèle Sandro réussira à démontrer son innocence. Mais Berlusconi est inquiet et craint que ce ne soit que le début. L’appréhension grandit, accrue par les rumeurs sur Gianni Letta. Il ne sait ce que l’avenir lui réserve. Pour l’instant, pas question de repartir de zéro ni d’aller à des élections : le moment n’est pas propice. ‘Maintenant, il faut regagner du terrain face aux électeurs en leur apportant des résultats’. Il s’est hâté d’envoyer ses hommes démentir l’hypothèse d’un ‘nettoyage’ général. Une de ses craintes est de se faire ‘doubler’ par la Ligue sur le front de la légalité. Il va répétant ‘nous ne pouvons pas nous faire donner de leçons’, désorienté par l’activisme de la Ligue qui marque ses distances face aux malversations révélées par les enquêtes. Sans compter que sur le terrain de la légalité, le Cavaliere est aussi confronté à l’offensive des finiens. Hier, Bocchino, ex-n°2 du groupe PdL à la Chambre, a mis la majorité au pied du mur : ‘Que le PdL démontre par des faits qu’il est vraiment le parti de la légalité en isolant les responsables éventuels des épisodes nuisant à son image’. Schifani, président du Sénat, a rejoint les finiens pour demander l’accélération du projet de loi anti-corruption. Tel sera donc le premier test de la possibilité d’un dégel entre les deux co-fondateurs du PdL. L’issue est incertaine, mais face à la Ligue, le Cavaliere sait qu’il a aussi besoin de Fini. »

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« Le gouvernement Tremonti – vrai président du Conseil de salut public » (Stefano Cappellini, Il Riformista de dimanche) :

« Il y a quelques jours, un député PdL, se voulant l’interprète de tout le groupe, finiens compris, ironisait : ‘Le seul à ne s’être pas rendu compte que nous avons déjà un gouvernement Tremonti, c’est Berlusconi’. C’est lui que Bossi a désigné comme l’ultime rempart inexpugnable d’un exécutif acéphale et ébranlé par les scandales et à qui il a confié le dossier le plus cher à la Ligue : le fédéralisme fiscal. Engagé sur une ligne de restriction de la dépense, Tremonti a pour mission de protéger l’Italie des risques de contagion et de défaut. Calderoli, comme tout l’état-major de la Ligue, n’admettra jamais qu’une partie des ‘sacrifices’ anticipés servent à rendre financièrement praticable la route vers le fédéralisme – une route pavée d’or, qui contraindra Tremonti à serrer les cordons de la bourse au risque à la fois de faire trembler les comptes publics et de rendre beaucoup moins digeste la rigueur imposée aux autres. Gianfranco Fini l’a bien compris, lui qui a choisi de mettre au sommet des priorités la bataille contre le passage au fédéralisme fiscal. »

 

(Traduction : Ambassade de France à Rome)

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