31/03/2010
Le nouveau visage de la Ligue : populaire et bourgeoise.
« Berlusconi : ‘le vote récompense le gouvernement’ » (Luca Ostellino, Il Sole 24 Ore) :
« S. Berlusconi a donné son évaluation – satisfaite – du vote régional : ‘ce résultat est la meilleure reconnaissance qui soit pour l’action du gouvernement, les perspectives de stabilité du système politique et la possibilité de réaliser les réformes nécessaires pour moderniser et développer le pays’. Un test à mi-législature largement gagné, au-delà sans doute des attentes du PdL : en particulier, même si les Pouilles restent un regret, la satisfaction pour avoir gagné dans le Latium est palpable. Les résultats, en un sens, ont ‘isolé’ Fini, l’obligeant à baisser d’un ton et à composer. Les réformes pourraient servir de trait d’union dans la majorité ; dans le viseur de Berlusconi, d’abord, la réforme de la justice, du fisc et l’inflexion présidentialiste des insitutions. La Ligue est prête à l’appuyer en échange du fédéralisme, pour rassurer son électorat. Calderoli, en son nom, a dit souhaiter un dialogue avec l’opposition, précisant qu’il devait avoir lieu au Parlement ‘et non par voie de presse’. Berlusconi, pour sa part, ne se fait guère d’illusions à ce sujet et compte peu sur les chances d’un dialogue avec Bersani. »
« La trêve de Fini avec l’objectif des réformes » (Barbara Fiammeri, Il Sole 24 Ore) :
« Satisfait et convaincu : deux adjectifs résumant l’état d’esprit de Fini, qui a appelé hier Berlusconi pour se féliciter du résultat des régionales – ils se verront après Pâques. Malgré les dissensions passées, les co-fondateurs du PdL semblent aujourd’hui sur la même longueur d’onde. ‘Nous avons devant nous 3 ans de législature et, si nous voulons réaliser les réformes, il faut commencer tout de suite’ : ainsi raisonne le président de la Chambre. Le 8 avril, une table ronde de sa fondation Farefuturo évoquera le présidentialisme introduit par De Gaulle en France : l’ancien chef d’AN n’a jamais caché sa sympathie pour le modèle transalpin, tout en insistant pour que soit aussi renforcée ‘la centralité du Parlement’ et ‘garanti le contrôle institutionnel nécessaire sur l’action politique et administrative de l’exécutif’. Fini attend son tête-à-tête avec Berlusconi pour saisir quelle voie le Cavaliere compte prendre – y compris au-delà des réformes institutionnelles. La concurrence avec la Ligue pèse au sein du PdL, par-delà la volonté de Bossi de rassurer Berlusconi. Fini ne souhaite pas la guerre, encore moins avec Bossi, mais il veut qu’une ‘sérieuse réflexion’ débute au sein du PdL. »
« Le nouveau visage de la Ligue : populaire et bourgeoise » (Angelo Panebianco, Corriere Della Sera) :
« Le gouvernement est assurément sorti vainqueur des régionales, dont certains rêvaient qu’elles seraient un référendum anti-Berlusconi. On peut épiloguer longuement sur l’abstention mais, logiquement, les régionales mobilisent moins. En tout cas, Berlusconi président du Conseil a plus de motifs de sourire que Berlusconi chef du PdL – qui a de sérieux problèmes face à l’avancée de la Ligue dans le Nord ; un enjeu important va être son aptitude à résister au sein du centre droit dans le Nord. La progression de la Ligue dans les bastions de gauche devrait inquiéter tant le PdL que le PD. Elle prouve que la Ligue peut rivaliser aussi bien avec les partis dits ‘bourgeois’ (PdL) peu enracinés localement qu’avec les forces populaires bien implantées (le PD dans les zones rouges). Il faudra surtout saisir de quelle façon le mouvement de Bossi s’est transformé et va continuer de le faire sous l’effet de son expansion. Le capital politique de Casini perd de sa valeur du fait du glissement à gauche du barycentre de l’opposition. A gauche, une radicalisation accrue semble l’issue probable. L’IdV consolide ses positions et devient un interlocuteur/concurrent/allié de poids dont le PD ne peut se passer ; et il y a le phénomène mal prévu des listes de Beppe Grillo, ainsi que le sacre de N. Vendola, qui pourrait devenir un leader national. La composante réformiste du PD, qui devait en être l’âme et le moteur, sort mal en point du scrutin. Aujourd’hui comme hier, cela se confirme, le maximalisme paye plus que la modération et que les réformistes sont destinés à rester minoritaires – comme les libéraux à droite, du reste. »
(Traduction : ambassade de France à Rome.)
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