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26/11/2008

Haut-Adige ou Tyrol du Sud: six partis nationalistes obtiennent des élus.

article non paru

 

par Lionel Baland

Six partis appartenant à notre mouvance politique ont obtenu des élus lors des élections qui ont eu lieu ce 26 octobre 2008 au Haut-Adige. Ils iront siéger au parlement de la région du Trentin-Haut-Adige. (1)

Ce résultat exceptionnel s’explique, avant tout, par la situation géographique du Haut-Adige. Situés en Italie, où deux partis de notre mouvance siègent au gouvernement, et à la frontière de l’Autriche où, il y a un mois, deux partis nationalistes ont obtenu ensemble presqu’un vote sur trois, les habitants de cette région peuvent apprécier l’application du nationalisme dans leur entourage géographique immédiat.

Tensions entre germanophones et italophones

En 1919, le Tyrol est dépecé par les traités qui gèrent l’après Première guerre mondiale. Deux morceaux du Tyrol restent en Autriche alors que la partie sud est donnée à l’Italie, pour la remercier de sa participation au conflit au côté des Alliés. Cette partie sud est constituée du Tyrol du Sud ou Haut-Adige, région germanophone, et du Trentin, région italophone.

Á l’époque, le Tyrol du Sud est peuplé presque exclusivement de germanophones. Sous le régime fasciste, des personnes vont être amenées de différentes régions d’Italie afin d’italianiser le Haut-Adige ou Tyrol du Sud. Des monuments de l’époque fasciste existent toujours dans cette région.

Après la Seconde guerre mondiale, le Tyrol du Sud est à nouveau attribué à l’Italie, mais avec un traité de protection de la province imposé par les Alliés. Au cours des années soixante, un mouvement terroriste se développe dans les milieux germanophones. La région obtient un statut de très large autonomie et la situation devient plus calme.

Outre une large autarcie politique par rapport au gouvernement de Rome, la région possède un bilinguisme dans l’administration et l’enseignement est séparé. Des écoles germanophones côtoient des écoles de langue italienne. Septante pourcents des habitants sont germanophones, vingt-cinq pourcents de langue italienne et cinq pourcents de langue ladine (une langue latine).

Le SVP

Le principal parti est le Südtiroler Volkspartei (SVP, à ne pas confondre avec le SVP suisse qui est le parti de Chritoph Blocher ou UCD en français). Ce mouvement politique a été fondé en 1945 par Erich Amonn. Il a obtenu, dés cette époque, une majorité absolue des voix et des sièges. Il représente les intérêts des germanophones et est de tendance démocrate-chrétienne.

Lors des élections du 26 octobre 2008, le SVP tombe pour la première fois en dessous des cinquante pourcents. Il perd sa majorité absolue en nombre de voix, mais conserve sa majorité absolue en nombre de sièges.

Six partis identitaires obtiennent des élus.

Die Freiheitlichen est un parti fondé en 1992. Son modèle de l'époque est Joerg Haider. Die Freiheitlichen sont soutenus par le FPÖ (Autriche) de Hans-Christian Strache. Ils obtiennent 14,3% des suffrages et 5 élus.

Le Peuple de la liberté obtient, avec 8,4% des voix, 3 députés. C’est le parti de Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini. Ce mouvement politique regroupe différentes formations politiques dont Forza Italia (de Silvio Berlusconi) et l’Alliance nationale (de Gianfranco Fini ), héritière du M.S.I. Les habitants de langue italienne de la région ont été très liés politiquement au M.S.I, puis à l’Alliance nationale qui défendent l’idée d’une grande Italie. Le Peuple de la liberté a des ministres dans le gouvernement italien.

La Ligue du Nord, parti autonomiste du Nord de l’Italie passe de 0 à 1 élu. Fondé par Umberto Bossi, influencé par l’Union valdôtaine qui défend les francophones du Val d’Aoste italien, ce parti défend l’autonomie du Nord de l’Italie qu’il appelle Padanie (en référence au fleuve qui coule dans le Nord de l’Italie: le Pô). La Ligue du Nord a des ministres dans le gouvernent italien.

L’Union pour le Tyrol du Sud nait en 1989. Il a pour programme : plus de démocratie, la protection de la famille et des paysages de la région, la lutte contre le népotisme et le clientélisme. Il est favorable au droit à l’autodétermination du Tyrol du Sud et au rattachement de la région au Tyrol autrichien. Il veut diminuer l’influence italienne au Tyrol du Sud. Il obtient un élu.

Süd-Tiroler Freiheit est un parti né en mai 2007 d’une scission de l’Union pour le Tyrol du Sud. La partie centrale du programme de ce mouvement est le retrait du Tyrol du Sud d’Italie et le rattachement de la région à l’Autriche. Il exige la protection des habitants germanophones et ladins du Tyrol du Sud. Il s’oppose à l’italianisation de noms de lieu réalisée sous le fascisme. Le parti s’est fait connaître par des affiches sur fond de drapeau autrichien : « Le Tyrol du Sud n’est pas italien ». Le parti  obtient deux sièges avec 4,9% des voix.

Unitalia (Une Italie, Italie unie), une scission de l’Alliance nationale depuis 1996, obtient un siège. Le parti est dirigé par Donato Seppi et son sigle est une flamme tricolore.

Le bastion des Alpes

Les Alpes sont traversées par un tourbillon politique nationaliste. L’UCD est le premier parti de Suisse. En Autriche, un électeur sur trois vote nationaliste. (Et en Carinthie, un sur deux). L’Italie du Nord est un bastion de la Ligue d’Umberto Bossi. Différents ministres nationalistes siègent dans le gouvernement italien. Des municipalités italiennes sont dirigées par des maires patriotes. Maintenant, c’est le Tyrol du Sud qui est atteint par la vague nationale.

Victor Hugo disait: « on résiste à l’invasion d’une armée, mais on ne résiste pas à l’invasion des idées. »

(1) Les élections au Trentin pour le même parlement sont différées, suite à des problèmes juridiques. C’est la première fois que les élections pour ce parlement n’ont pas lieu en même temps au Haut-Adige et au Trentin.

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