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18/03/2025

"Duel Meloni-Salvini, coup de frein sur le réarmement européen."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour portent sur l'appel entre Trump et Poutine à venir « Trêve à Kiev, les heures décisives » (Corriere della Sera), « Le jour de vérité » (Repubblica), « Trump : « La paix n'a jamais été aussi proche »» (Stampa), « Un appel pour la paix » (Messaggero), « Ukraine, le jour du jugement » (Giornale) et le plan ReArm EU qui sera examiné au Parlement italien « Duel Meloni-Salvini, coup de frein sur le réarmement européen » (Repubblica).

Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, les frappes israéliennes sur Gazala lettre ouverte du Pape François pour la paix et le désarmement et les faits divers.

La résolution sur le plan RearmEU au Parlement/la majorité. Repubblica : « Il est improbable que la coalition de droite se divise au Parlement sur la politique européenne et sur la hausse des dépenses militaires pour une défense commune. La Ligue tente de négocier la direction de la RAI ou toute autre position haut placée au sein de l’organe public, et ne se prépare donc pas à retirer son parti du gouvernement. M. Salvini fait, comme toujours, plus de bruit qu’autre chose, tentant de tisser des liens avec V. Orban et l’AfD en Allemagne dans l’espoir de créer une masse critique pour se faire remarquer à Washington. Presque plus trumpien que Trump, il joue les porte-drapeaux de l’anti-UE d’Ursula von der Leyen et son plan de réarmement. Mais Matteo Salvini reste au sein de la coalition l’allié avec le moins d’appui électoral, moins que l’atlantiste Forza Italia. Ce ne sera donc pas la Ligue qui imposera la ligne en matière de politique étrangère et de sécurité. La ligne reste celle définie et mise en pratique par la Présidence du Conseil. Ce sera donc à Giorgia Meloni, et non à Salvini, qu’il faudra imputer les ambiguïtés s’il y en a. Et il y en aura, car elle est mue par la volonté légitime de ne pas rompre avec la Maison Blanche mais se rend compte que l’heure est grave. » Sole 24 Ore : « L’unité entre l’UE et les Etats-Unis est au cœur du compromis trouvé au sein du gouvernement. Il n’y aura donc pas de coups de théâtre. L’intervention de Meloni devant les Chambres aura comme base l’importance de garder l’Occident uni, la priorité étant de renforcer la défense ‘’dans le cadre de l’alliance de l’OTAN’’. Dans le texte il n’y aura aucune référence explicite au RearmEU : c’est un « oubli » volontaire, afin de garder unie une coalition de droite qui s’est divisée à Strasbourg ». Corriere della Sera : « L’entente a été trouvée au sein de la majorité : souligner le rôle des Etats-Unis et aucune référence aux initiatives de Paris et de Londres. Hier, un ténor de la Ligue, Armando Siri, faisait savoir ‘’on trouvera un compromis mais pas au prix d’impacter la dette pour la seule raison de s’armer jusqu’aux dents ‘’ ». Giornale : « La majorité a trouvé une solution de compromis après les tensions des derniers jours. Par un jeu d'équilibre avec l’objectif de tenir ensemble des positions en apparence inconciliables, tous les sujets et les expressions controversées ont été évincés du texte. ».  Fatto Quotidiano« Meloni contre Salvini, la menace de la présidente du Conseil “Si tu votes contre le gouvernement, celui-ci va tomber”. La ligne choisie par Fazzolari et Foti est celle de limiter les dégâts, mais ce serait compliqué d’aller au-delà de ces 12 points qui ne mentionnent pas le réarmement ni les aides à l'Ukraine. Hier Crosetto (Frères d’Italie) a fait comprendre que l'idée d’une armée européenne était impossible, mais peu après Gasparri a insisté sur la défense commune européenne ».  Domani : « Meloni, légèrement irritée par Salvini, a néanmoins pris en compte ses revendications et a choisi de faire un pas de côté, sans pour autant reculer. Trois éléments clés ressortent de cette résolution minimaliste : la mise en avant du Made in Italy, le maintien du dialogue avec Trump et une ligne générale visant à préserver la cohésion de la majorité. »

La résolution sur le plan RearmEU au Parlement/les partis d’opposition. Repubblica : « Une longue négociation avec les réformistes. Au sein du PD on cherche une synthèse sur le texte pour éviter d’autres déchirures. Le passage sur l'appel à changer "radicalement" le plan a été adouci. Le point dur est toujours le même : le plan de réarmement proposé par Ursula von der Leyen, sur lequel le PD s’est déjà déchiré à Strasbourg, risquant maintenant un remake dramatique à éviter à tout prix. Schlein met en garde l’aile réformiste : toute prise de distance par rapport à cette position devra être assumée, avec en toile de fond la menace implicite d’un congrès anticipé. L’issue des votes d’aujourd’hui et de demain aux Chambres sera déterminante pour l’avenir du parti. ». Messaggero : « Pd, cinquante nuances pour ne pas se diviser sur l’UE. Mais Schlein reste droite dans ses bottes. Les négociations se poursuivent toute la journée, ce matin se tiendra le sommet décisif entre les groupes parlementaires ». Fatto Quotidiano : « Salvini sera absent au Parlement, mais son parti, la Ligue, est tenté de s’abstenir lors du vote de la motion contre les armes présentes par le M5E. Un passage politiquement très sensible au sein de celle-ci introduit la possibilité de recourir au gaz ruse dans le futur, ce qui pourrait intéresser la Ligue. Le Mouvement 5 étoiles précise : ‘’Nous ne cherchons pas à nous approcher à nouveau de la Ligue mais à diviser la majorité’’ ».

Le plan d’aides pour l’Ukraine proposé par K. Kallas. Il Messaggero : « Bruxelles, 40 milliards à Kiev. Les doutes de Rome sur le plan pour l'Ukraine. Tajani, cependant, reste prudent et demande des « approfondissements ». Sur ce point, l’Italie n’est pas seule mais, d’après ce que l’on sait, serait en compagnie entre autres de la France et de la Grèce. La raison reposerait sur la résistance des gouvernements méditerranéens au critère de répartition des efforts pro-Kiev avancé par Kallas, c’est-à-dire la répartition en fonction du poids économique qui plaît aux États du bloc nord-oriental, baltes et scandinaves en tête. ». La Stampa : « L’euroscepticisme » : « La plupart des gouvernements européens n’est pas prêt à s’endetter pour le réarmement et la proposition des 40 milliards à Kiev de Mme Kallas semble déjà tomber à l’eau ». Il Foglio : « le plan de Mme Kallas rencontre l’opposition de France, Italie et Espagne sur le principe d’une contribution sur la base du PIB de chaque pays. L’Italie temporise et l’alibi avancé par Tajani et d’attendre de voir les résultats de l’appel téléphonique entre Trump et Poutine. La position de la France sur le plan Kallas est mieux comprise à Bruxelles. Paris a des soucis budgétaires et souhaite que les coûts des militaires qu'elle enverra en Ukraine soient comptabilisés dans les garanties de sécurité. ».

Les droits de douaneIl Foglio : « Le ministre de l’Agriculture Francesco Lollobrigida (Frères d’Italie) reconnait que les menaces de Trump sur les droits commerciaux pourraient avoir un impact « insoutenable » pour l’Italie et souhaite que ‘’L'Europe puisse trouver un moyen de réagir en ne faisant pas monter la tension, c'est-à-dire en poursuivant la politique des « tarifs douaniers contre tarifs douaniers ».’’ et qu’il faut répondre ‘’de manière unie, sans accords bilatéraux’’. Selon le ministre, il faut suivre le modèle Draghi sur la compétitivité et rendre l’Europe plus concurrentielle. Lollobrigida reconnait pour le coup que le Mercosur pourrait alors représenter un accord important ‘’mais il faut qu’il n’y ait pas de victimes : par exemple les agriculteurs’’ et explique que ‘’une solution est possible’’ ». Sole 24 Ore : entretien d’Enrico Letta : « ‘’il faut intégrer les marchés afin de cesser d’être une colonie américaine, il faut réduire la fragmentation de l’Europe sur les TLC, l’énergie et la finances afin de devenir un pôle d’attraction pour les investissements’’ ». Repubblica : « "Les droits de douane gèlent l’économie mondiale. Pour l’Italie, le PIB ralentit à 0,7%. L’OCDE sur les effets du protectionnisme de Trump explique que les plus désavantagés sont les États-Unis, le Mexique et le Canada. La Chambre de commerce USA en Europe fait savoir pour sa part : ‘’9.500 milliards d'échanges sont à risque" »

Repubblica, Angelo Bonelli, secrétaire d’Alleanza Verdi Sinistra (AVS) « La manifestation de samedi a exprimé une double préoccupation : l’inquiétude face à la guerre et au réarmement, mais aussi l’espoir d’une union du centre-gauche. Pour y parvenir, nous devons éviter l’erreur des démocrates américains, qui ont adopté une approche belliciste, et rejeter la ligne de Von der Leyen, qui risque de renforcer les souverainistes. Avec le Mouvement 5 Étoiles et le Parti Démocrate, nous avons l’opportunité de bâtir une alternative à la droite autour d’une position commune sur ReArm Europe. Elly Schlein défend une ligne cohérente avec l’opinion publique : au lieu d’augmenter la production d’armements, nous devons mieux coordonner et rationaliser ces dépenses. Plutôt que par le surarmement, l’autonomie stratégique passe par les énergies renouvelables et le gaz russe. Nous voulons être un pont entre ces différentes sensibilités et participerons à la manifestation du Mouvement 5 étoiles le 5 avril’’. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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