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17/03/2025

"Réarmement national, la majorité a trouvé un accord."

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Italie. Revue de presse.

Les Unes du jour portent sur l'appel à venir entre Trump et Poutine « Trump et Poutine, prêts à se parler » (Corriere della Sera), « Ukraine : un accord se rapproche » (Messaggero), le plan de réarmement de l'UE « UE, réarmement national » (Repubblica), « Défense : un devoir de la renforcer » (La Stampa), « Réarmement national, la majorité a trouvé un accord » (Giornale) et l'état de santé du Pape.

Résolution au Parlement sur le réarmementCorriere della Sera : « Meloni lance un appel à l’unité à la coalition de droite et convoque une réunion de majorité avant la séance devant les Chambres. Ce n’est pas facile de mettre par écrit les points fondamentaux de la politique étrangère du gouvernement en ces temps de ruptures causées par les conflits et par l’arrivée de Trump. Demain au Sénat, la Présidente du Conseil s’exprimera en vu du Conseil Européen formel et important. Il n’est pas permis de faire de faux pas et de se diviser au Parlement. La Présidente du Conseil soulignera que « les soldats italiens n’iront pas en Ukraine » et indiquera les priorités : « la priorité d’un cessez-le-feu et l’unité du front occidental ». Or, la position de la Ligue s’opposant au plan de réarmement de la Commission Ursula pousse Meloni à jouer les funambules ». Messaggero« Les lignes rouges de Meloni sur le réarmement, en vue de sa visite à Washington. Semaine intense pour G. Meloni, tiraillée entre la nécessité de renforcer la cohésion interne de la majorité et les défis internationaux. Pour son double rendez-vous aux Chambres, où elle consacrera un passage clé à l’Ukraine, elle cherchera à reconnaître les efforts de l'administration Trump tout en réaffirmant son opposition à une mission européenne de maintien de la paix, comme elle l’a souligné lors de l’appel vidéo organisé samedi par Keir Starmer. G. Meloni espère parvenir aujourd'hui à un accord sur la motion de la majorité, sans références explicites au réarmement, tout en insistant sur l'importance de la préservation de l'unité transatlantique. Elle abordera également la compétitivité européenne, thématique centrale du Conseil européen ; critiquant les politiques écologiques européennes qu'elle juge responsables de l’effondrement du secteur automobile. Sur la question du réarmement, Meloni exprimera ses doutes. Bien qu'elle reconnaisse la nécessité d’un « saut quantique » dans la défense, elle plaidera pour une approche plus « holistique ». Les réticences italiennes face au plan ReArm Europe ne tiennent pas uniquement à une opinion publique frileuse face au vocabulaire de la guerre — un sentiment confirmé par les sondages. L’exécutif, avec Giancarlo Giorgetti en tête, redoute que pour un pays lourdement endetté comme l’Italie, donner son feu vert à un financement par emprunt soit trop risqué, d’autant plus si l’Europe agit en ordre dispersé. Enfin, Meloni conclura son intervention par un passage sur le nouveau règlement européen sur l’immigration, qui pourrait relancer le pacte entre l’Italie et l’Albanie. Consensus, tactique et diplomatie seront au cœur de sa stratégie, en particulier en vue de sa visite aux États-Unis, prévue peut-être pour le 2 avril, sur laquelle la Présidente du Conseil travaille activement. »

Sondages sur le réarmement. Messaggero. « Les sondages influencent fortement la position des leaders politiques italiens sur l’augmentation des dépenses militaires. Conscients de l’érosion progressive du soutien des Italiens à l’Ukraine — selon Ipsos, ce soutien est passé de 57 % au début du conflit à moins d’un tiers aujourd’hui — et de l’impopularité du réarmement, les dirigeants adoptent une approche prudente. D’après Euromedia Research, seuls 33,5 % des Italiens sont favorables à une augmentation des dépenses militaires (28 % selon Ipsos), tandis que 54,6 % y sont opposés (39 % pour Ipsos). L’électorat le plus divisé sur cette question est celui du Parti démocrate, reflet des tensions internes entre ceux qui soutiennent le réarmement et ceux qui se rapprochent des positions du M5S et d’AVS, exprimées récemment à Strasbourg. Chez Fratelli d’Italia, le soutien au réarmement est à peine majoritaire — environ 48 % contre 39,3 % d’opposants (Euromedia Research), voire 32 % selon Ipsos —, tout comme chez les électeurs de Forza Italia. En revanche, les partisans de la Ligue, du M5S et d’AVS rejettent massivement cette politique (70%). Cependant, près de la moitié des sondés expriment un soutien accru à l’augmentation des dépenses militaires. Ce constat souligne la nécessité, pour les leaders politiques, de contextualiser et de justifier toute évolution en la matière. Par ailleurs, à l’exception des électeurs de la Ligue, ceux de tous les autres partis se montrent favorables à l'idée d'une défense européenne. Toutefois, celle-ci semble difficilement réalisable sans une hausse parallèle des dépenses militaires. L’incertitude domine toujours au sein de l’opinion publique, d’autant que la question du réarmement reste hautement sensible et susceptible de mobiliser les électeurs autour d’un discours pacifiste. Une dynamique qui pourrait rendre la défense du réarmement politiquement risquée. »

La manifestation pour l’Europe à RomeRepubblica : « Au lendemain de la manifestation qui a vu la participation de 50 000 personnes à Rome à la Place du Peuple, l’organisateur, le journaliste de Repubblica Michele Serra, est intervenu à la télévision pour expliquer ‘’la valeur de la démocratie est mise en danger, nous sommes en train de redécouvrir à quoi sert l’Union Européenne. Une manifestation pour l’indépendance européenne’’. Ce n’est pas un hasard si ont participé des dirigeants avec des positions différentes, comme Carlo Calenda (Azione) et Nicola Frattoianni (AVS), et surtout, étaient présent les trois principaux syndicats nationaux : la CGIL, la CISL et l’UIL. Les maires ont également participé. Le président de l’association des maires ANCI Gaetano Manfreti a expliqué que ‘’l’intention est de continuer cet engagement renouvelé pour la valorisation et la cohésion de l’Europe et faire pression pour un rôle majeur des villes dans les politiques européennes de développement’’ »

La posture des partis d’oppositionMessaggero: «  Le Parti démocrate, confronté au risque de divisions au Parlement, est en quête d’une dernière médiation. Une réunion décisive des représentants parlementaires du parti est prévue mardi matin, au cours de laquelle la direction réaffirmera sa ligne : le plan ReArm Europe « ne va pas dans la bonne direction ». Elly Schlein défendra une approche qui associe le renforcement de la défense européenne à des investissements sociaux, refusant une augmentation des dépenses militaires isolée et non coordonnée entre les États membres. Dans son entourage, l'idée d’un congrès pour consulter la base du parti, à mi-mandat de la secrétaire, sera envisagée en fonction de l’issue de la réunion de mardi. D’ici là, un groupe de médiateurs se réunira cet après-midi, espérant parvenir à un compromis, notamment en raison du consensus qui a toujours prévalu au sein du parti sur les résolutions liées au conflit en Ukraine. Reste à définir la position du PD face aux propositions des autres forces d’opposition : le M5S exigera du gouvernement qu’il s’oppose au réarmement européen, tandis que l’Alliance des Verts et de la Gauche (AVS) plaidera pour une « Europe de la paix ». Selon Angelo Bonelli (AVS), « l’alternative à la majorité de droite peut émerger du rejet du plan ReArm Europe ». » Il Foglio, entretien de Pina Picierno (PD) vice-présidente du Parlement Européen : « le plan RearmEU était nécessaire face à Trump et à Poutine et ne représente pas uniquement une course aux armes comme veut le faire croire Schlein. Nous sommes opposés à l’idée d’une femme seule au pouvoir du Parti démocrate. C’est vrai, le PD est divisé, il y a des frictions sur des principes, il est inutile de faire semblant de rien. Le soutien de l’Ukraine est la base des valeurs des progressistes ». Corriere della Sera, entretien de Carlo Calenda, dirigeant d’Azione : « la politique étrangère finira par occuper 90% du débat politique italien, il faut donc arriver à une coalition de centre, isolant les positions pro-russes du M5S et de la Ligue. La formation de cette coalition sera favorisée par un système électoral proportionnel, prévoyant aussi l’apport Forza Italia et des libéraux du PD. Car Schlein n’arrivera plus à contrôler le PD, qui se divisera inévitablement ». Stampa, entretien de Stefano Patuanelli (M5S) « La manifestation de samedi pour l’Europe était trop ambiguë, raison pour laquelle nous n’y avons pas participé. Le M5S organise une manifestation en avril qui sera beaucoup plus claire. Ce sera l’occasion pour dire que ce réarmement est une folie et que ce gouvernement se trompe sur toute la ligne. Concernant les mécontentements au sein du PD, ce qui compte est la ligne de leur dirigeante E. Schlein »

Données sur l’emploi de l’Eurostat. Repubblica : « Le taux d’emploi est en hause (+0,2% au cours du dernier semestre de 2024) mais l’Italie reste à la dernière place du classement européen et l’écart se creuse avec les autres pays (+0,1 point). Les chiffres récemment publiés par Eurostat ne sont pas bons concernant l’emploi des jeunes et des femmes’’. ‘’Le taux global est de 62,2% mais n’est que de 53,1% chez les femmes contre une moyenne européenne de 66,3% et loin derrière l’Allemagne qui compte 74,2% de femmes actives. Le taux d’emploi des 15-24 ans est de 19,2% en Italie, contre 34,8% pour la moyenne européenne. Si le Parti démocrate y voit ‘l’échec des politiques pour l’emploi du gouvernement Meloni’, Fratelli d’Italia souligne qu’un million de personnes sont ainsi sorties du chômage. »

La Stampa, Antonio Tajani, ministre des affaires étrangères et vice-président du Conseil : « Nous nous sommes toujours engagés à aider l'Ukraine, mais nous devons bien évaluer les coûts, car nous devrons également investir beaucoup de ressources pour nous conformer aux paramètres de l'OTAN et au plan ReArm Europe de Mme von der Leyen. Nous avons lancé onze programmes d'aide à l'Ukraine et nous avons donné tout ce que nous pouvions donner. Au sein du Conseil des affaires étrangères, il y aura encore une discussion, à l'issue de laquelle nous examinerons ce qu'il convient de faire, mais ce, après avoir procédé à une évaluation globale en collaboration avec le ministre de la défense. Comme je l’ai déjà dit à Marco Rubio au G7, nous sommes disposés à envoyer nos soldats en Ukraine dans une mission de maintien de la paix uniquement dans le cadre d’une mission ONU. Et en tout cas il faudra au préalable arriver à la paix une fois parvenus à un cessez-le-feu. Nous avons toujours soutenu les positions de l’Europe mais nous avons aussi répété qu’il faut continuer de travailler avec les Etats-Unis. Sans eux, il est impossible d’assurer la sécurité de l’Europe ou de l’Ukraine. L’Europe doit rester unie et trouver des positions concertées. Vous verrez qu’à l’occasion du vote au Parlement italien, les partis de majorité auront une position unitaire. Nous avons une industrie de la Défense très importante. Investir dans la Défense signifie aussi créer des emplois. Concernant les perplexités du ministre de l’Economie G. Giorgetti (Ligue) sur le plan de réarmement von der Leyen, ses préoccupations sont légitimes du point de vue de la tenue des comptes publics et j’ai apprécié sa proposition de mobiliser des investissements privés majeurs. Il y a toutefois des priorités qu’il faut prendre en considération et c’est la sécurité nationale qui est en jeu. »

La Repubblica, Antonio Costa, président  [socialiste] du Conseil Européen : « ‘’L’Europe doit se réarmer en achetant à ses industries nationales’’. ‘’Prendre dès maintenant nos responsabilités quant à notre propre défense ne signifie pas rompre avec les Etats-Unis. Mais nous devons privilégier les industries des pays membres’’. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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