14/01/2025
"L’agenda international de Meloni au lendemain de la prise de pouvoirs de Trump sera de plus en plus chargé."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur Gaza « Trêve à Gaza, le plan Qatar/États-Unis : l'heure de l'accord » (Corriere della Sera), « Gaza vers la trêve » (Repubblica), « Guerre à Gaza, l'heure de la trêve » (Stampa), « Gaza, l'accord pour une trêve n'a jamais été aussi proche » (Messaggero), « Gaza, le miracle Trump : à un pas du cessez-le-feu » (Giornale) et le décès du photographe O. Toscani (Corriere, Repubblica, Stampa, Giornale).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, la réforme de la justice, les incendies en Californie et les intempéries dans le sud de l’Italie.
Sur X le hashtag #OlivieroToscani, au sujet du décès du photographe O. Toscani, fait encore tendance.
Décret-loi sur la sécurité. Messaggero : « Le décret-loi Sécurité évolue, un ‘bouclier pénal’ est envisagé pour les forces de l’ordre’’. ‘’Le gouvernement italien opère un tour de vis sur les manifestations et les violences urbaines, notamment avec la modification du décret-loi Sécurité. Des peines plus lourdes et des limitations pour les manifestations devraient être introduites mais aussi davantage de garanties pénales pour les agents et les forces de l’ordre’’. ‘’Suite aux récents heurts autour de l’affaire Ramy Elgaml, la Présidente du Conseil a décidé de s’emparer du dossier sécurité et a mandaté Alfredo Mantovano (indépendant, autrefois Alliance nationale), secrétaire d’Etat à la Présidence du Conseil, en coordination avec le ministre de la Justice Carlo Nordio (Frères d’Italie) et le ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi (indépendant), pour élaborer un ‘bouclier’ pénal pour les agents qui interviennent lors des manifestations et qui sont souvent visés par des accusations à la suite des affrontements’’. ‘’Cette piste reste à l’étude car une telle mesure pourrait être sanctionnée par la Cour constitutionnelle’’. ‘’Le ministre de l’Intérieur entend quant à lui convoquer un vaste sommet à Rome dédié au maintien de l’ordre public, réunissant les préfets des principaux centres urbains’’. ‘’Il travaille aussi à l’accélération des rapatriements pour les migrants en situation irrégulière impliqués dans des actes de violence.’’ ‘’Lors de la réunion des leaders de la coalition hier, la Ligue a insisté pour une approbation rapide et en l’état du décret-loi Sécurité alors que Giorgia Meloni freine nettement, bien décidée à tenir compte des observations de la Présidence de la République, en particulier sur l’incarcération des mères ayant des enfants de moins d’un an et sur l’interdiction aux migrants sans permis de séjour d’acheter une carte SIM. »
Loi électorale. Messaggero : « Le Parti démocrate concède une ouverture à Fratelli d’Italia sur la loi électorale mais à condition d’introduire le système des préférences [pour les listes]’’. ‘’Giorgia Meloni ne veut pas d’un retour aux urnes avec le système mixte dit du ‘Rosellatum’ [loi électorale italienne de 2017] et le PD est prêt à un compromis, à condition de recourir au système des préférences afin de rendre aux citoyens le pouvoir d’élire les parlementaires. Certains, notamment au sein de Fratelli d’Italia, préféreraient une loi électorale s’inspirant d’un système utilisé pour les élections locales, basé sur des collèges uninominaux et une répartition proportionnelle, laissant les partis décider du candidat dans chaque collège. Dans tous les cas, la réforme de la loi électorale devra tenir compte de points chers à Frères d'Italie, comme une part de proportionnelle et la prime de majorité. Pour le PD, l’important est de tenir compte du vote des citoyens pour déterminer les noms des élus, avant même la question de la répartition des sièges. Il est encore tôt pour parler de la formule exacte à appliquer ».
L’administration Trump et l’Italie. Corriere della Sera : « L’agenda international de Meloni au lendemain de la prise de pouvoirs de Trump sera de plus en plus chargé, malgré le souhait de lever un peu le pied. Toutefois, c’est l’opportunité de profiter de la visibilité que lui offre le rapport exclusif avec Trump et Musk – outre la faiblesse de la France et de l’Allemagne – qui lui impose de continuer afin de consolider son image internationale. Selon le Guardian, Mme Meloni pourrait être invitée à la Maison Blanche, après l’inauguration day, avant même le PM Britannique Starmer. Des sources diplomatiques se montrent sceptiques à ce regard car aux Etats-Unis il existe des « liturgies impérissables ». L’important, pour Meloni, est de positionner l’Italie devant la France. ». Il Foglio : « Selon les objectifs de Trump concernant l’OTAN, les dépenses militaires de l’Italie devraient passer de 1,5 à 2,5% de son PIB, soit 18 milliards. Rome s’y était engagée dès 2014 au sommet de Newport. Trump demande à l’Italie de faire un effort, et de le faire rapidement. Ce ne sont donc pas les droits de douane à représenter le problème le plus pressant que le retour de Trump à la Maison Blanche impose à l’Italie à l’égard de ses finances publiques. Au ministère de l’Economie, personne ne sait où trouver cet argent. Ce n'est pas un hasard si le ministre de la Défense Crosetto insiste depuis un certain temps pour que les dépenses liées aux investissements militaires soient déduites du calcul de la dette afin de se conformer aux règles du pacte de stabilité de l'UE ». Sole 24 Ore : « Le Président de la République Sergio Mattarella a partagé ses considérations avec les lauréats du concours diplomatique (premier échelon de la carrière à la Farnesina), en soulignant : ‘’ C'est une période de grande incertitude et de tensions internationales, dues à des conflits et à des retours à une politique de puissance du XIXe siècle : une vision d'une politique de puissance étrangère à notre époque et à la conscience commune mûrie par la civilisation de notre temps. C'est un contraste évident avec les besoins auxquels le monde est confronté, de la santé mondiale au changement climatique, qui nécessiteraient des réponses communes et partagées. Au lieu de cela, il y a la guerre, l'agression, la volonté d'imposer sa volonté à d'autres États par la force : c'est une contradiction singulière. Face à cette dérive internationale de la violence et du refus du dialogue, notre diplomatie s'est toujours attachée à trouver des solutions partagées’’».
L’administration Trump et l’Union Européenne. Foglio : « La tension sur la dette du Royaume-Uni est aussi un problème occidental. Les marchés sont redevenus sceptiques à l'égard des politiques budgétaires des gouvernements occidentaux et craignent désormais un retour de l'inflation, en raison des droits de douane imposés par Trump ». Corriere della Sera : « Le mystère autour à l’état de santé d’Ursula von der Leyen repropose un problème ancien et irrésolu du rapport entre le pouvoir et la maladie. L’histoire est pleine d’exemples excellents. Il s’agit bien sûr de cas bien plus graves par rapport à la pneumonie de von der Leyen, toutefois, son silence face aux déclarations menaçantes de Trump et d’Elon Musk semble presque confirmer de manière concrète le raisonnement de l’auteur américain David Owen ‘’les mauvaises décisions des leaders sont souvent liées à leurs pathologies’’ ». Domani :« Mercredi, l’ancien premier ministre Mateusz Morawiecki s’apprête à être nommé président du groupe des Conservateurs européens. Sa prédécesseuse, Meloni, interviendra uniquement en visioconférence, et pense désormais à un groupe conservateur au niveau international, avec Trump et Milei. Morawiecki a toujours poussé à l'union avec Orbán, auquel une dette le lie désormais aussi par un double fil : Budapest a accordé sa protection à Marcin Romanowski, ancien vice-ministre du PiS, sur lequel pèse un mandat d'arrêt. En tant que président de l'ECR, l'ancien premier ministre polonais devra et voudra dialoguer avec le PPE ; mais son cœur bat plutôt à droite, et à l'ère Trump, il bat la mesure »
Affaire Cecilia Sala/Iran/Etats-Unis. La Stampa « Les secrets de l’ingénieur Abedini restent, à ce stade, en Italie. L’ensemble du matériel est séquestré et se trouve dans un coffre-fort du Parquet de Milan. Les Etats-Unis pourraient en demander une copie. Selon le FBI, dans les disques durs des PC de l’Iranien se trouveraient les clés technologiques pour fabriquer des armes nucléaires. Dans un des trois disques durs se trouveraient notamment les plans d’une bombe artisanale pouvant être utilisée pour des attentats contre des objectifs civils. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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