13/01/2025
"Nordio libère Abedin."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur la libération de l'ingénieur iranien détenu en Italie « Affaire Sala, Abedini libéré » (Corriere della Sera), « Nordio (Frères d’Italie) libère Abedini » (Repubblica), « Abedini libre, les sombres secrets nucléaires » (Stampa), « Abedini relâché et déjà en Iran » (Messaggero) et les faits divers « Vérité pour Ramy, pas de vengeance » (Repubblica).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, le décès du photographe Oliviero Toscani, et les incendies à Los Angeles.
La libération de l’ingénieur iranien. Repubblica : « Le gouvernement décide d’accélérer et après la libération de la journaliste Cecilia Sala de l’Iran, Mohammad Najafabadi Abedini a également quitté la prison hier. Trois jours avant la décision de la Cour d’appel de Milan, fixée au 15 janvier, Carlo Nordio a ordonné la libération immédiate de l’ingénieur iranien, détenu depuis le 16 décembre à la demande des États-Unis. Une fois la demande de révocation reçue, un collège de la cinquième cour d’appel s’est réuni en urgence à l’aube et a ratifié l’acte, comme le prévoit la loi »." Corriere della Sera : « Le ministre Nordio clôture l’affaire Sala car, selon lui, ‘’les conditions n’étaient pas réunies pour permettre l’extradition aux Etats-Unis’’. Pour la première fois, un ministre décide de libérer un détenu étranger faisant l’objet d’une demande d’extradition. Les inconnues au sujet de la décision qui serait prise par les juges de la Cour d’Appel de Milan, les mêmes qui s’étaient vus visés par une inspection au lendemain de la polémique autour de la libération du magnat russe Urs, ont poussé Carlo Nordio à intervenir ». Il Messaggero : « Une éventuelle décision des juges de confirmer l’arrestation de l’Iranien aurait confirmé les soupçons des Etats-Unis. Raison pour laquelle, entre le ministère de la Justice et le Palais Chigi il y a eu la volonté de faire vite et de justifier la décision sur la base d’une motivation juridique. Le mot d’ordre du gouvernement est ‘’il est interdit de parler d’échange de détenus’’ ». Corriere della Sera : « Washington a choisi la solution du consentement tacite, au moment du « grand déménagement » en vue de l’investiture de D. Trump du 20 janvier. Quant à Téhéran, pour les autorités iraniennes ‘’c’est un malentendu qui a été résolu’’. Les Ayatollahs sont satisfaits de cette nouvelle ; les dissidents hurlent en revanche leur colère et considèrent Abedini un véritable « terroriste » ». Il Foglio : « L’Iran n’a pas gagné : le régime des ayatollahs demeure fragile même avec la libération d’Abedini. L’affaire Sala a dévoilé que le responsable initial du conflit au MO a été l’Iran, qui a voulu transformer sa guerre contre Israël en un conflit global. »
Carlo Nordio
La libération de la journaliste Cecilia Sala. Sondage paru samedi 11 janvier dans La Stampa : ‘’La libération de la journaliste Cecilia Sala profite à la popularité de Giorgia Meloni mais les relations avec Elon Musk inquiètent les Italiens’’. ‘’60% des Italiens estiment que la Présidente du Conseil a joué un rôle décisif dans les négociations pour la libération de la journaliste Cecilia Sala qui était détenue en Iran. 32% pensait que l’ingénieur iranien Mohammed Abedini [arrêté et détenu en Italie] serait libéré aussi [ndlr : il a été libéré et a regagné l’Iran dimanche]. 47% des Italiens ne sont pas favorables à une alliance entre le gouvernement et Elon Musk pour déployer la technologie satellite Starlink en Italie pour les communications sensibles. 31% se disent favorables. 51% des citoyens voit son ingérence dans les affaires nationales d’un mauvais œil’’. ‘’L’affaire Cecilia Sala a montré à l’international l’action diplomatique et l’engagement du gouvernement italien, dirigé par Giorgia Meloni, pour la protection de ses concitoyens à l’étranger, soulignant sa capacité à agir rapidement et dans une situation de forte tension internationale. La détention de Cecilia Sala a attiré l’attention sur les risques auxquels les journalistes font face dans les théâtres de conflits et de répression, sa libération représentant une petite victoire pour la liberté de la presse. 47% d’Italiens soupçonnent toutefois qu’il y a eu un prix encore inconnu à payer en échange’’. ‘’Les quatre réformes prioritaires émergeant de ce sondage sont : la réforme fiscale (souhaitée par 36%) et la réforme de la justice (30%) au détriment de l’autonomie régionale différenciée (7%) et du premierato (5%). »
Mort de Ramy Elgaml/ violences à Bologne. Repubblica : « La ville de Bologne est sous le choc suite aux violences qui ont éclatées ces derniers jours, la communauté hébraïque a également été visée’’. ‘’Le bilan des affrontements urbains entre les forces de l’ordre et les manifestants demandant justice pour Ramy Elgmal, jeune égyptien de 19 ans décédé à Milan en novembre dernier à l’issue d’une course poursuite avec la police, est lourd’’. ‘’Le préfet dénonce des ‘violences gratuites’. On déplore également des heurts, avec une cinquantaine de jeunes, aux abords des lieux de la communauté hébraïque de Bologne, qui suscitent la polémique. Des tags ‘’Ramy Justice’’ et ‘’Free Gaza’’ sont apparus sur les murs, dans le centre des vitrines ont été saccagées et des poubelles ont été incendiées. Deux Italiens ont été arrêtés et libérés, tous deux déjà identifiés lors de précédentes manifestations. Le maire de Bologne a condamné la violence et exprimé sa solidarité envers les forces de l’ordre, les commerçants et la communauté juive pour ‘les actes de vandalisme et les menaces contre la Synagogue’. Le représentant de la communauté juive demande au maire de retirer le drapeau palestinien hissé sur la mairie. Matteo Salvini évoque des ‘criminels d’extrême-gauche s’en prenant aux forces de l’ordre et à la Synagogue’, la secrétaire du Parti démocrate Elly Schlein s’est dit ‘opposée à toute forme de violence’, alors que le réseau des Patriotes annonce déjà la bataille, déclarant qu’ils seraient ‘’samedi prochain dans les rues de Bologne pour empêcher que certains épisodes se répètent’. »
La limite du troisième mandat. Repubblica : « Le dernier sondage réservé de la Ligue en Vénétie table la liste de Luca Zaia à 40% des intentions de vote pour les prochaines élections régionales. Ce sont des chiffres qui d’une part consolent les léguistes mais ne font d’autre part qu’alimenter leur colère. Ils ne peuvent plus supporter les convoitises de la présidente du Conseil Meloni sur la Vénétie. Ils reprochent également à Salvini de ne pas avoir fait entendre sa voix et d’avoir déserté le dernier conseil des ministres qui a de fait sonné le glas pour le troisième mandat des présidents de région. Du coup, la Ligue vénitienne, la « Liga », menace de se présenter seule aux élections régionales. »
Ingérences d’E. Musk en Europe/Starlink. Stampa : « Meloni-Musk, Paris vaut-il encore une messe ?’’. ‘’Forts d’une agressivité hypnotique, Donald Trump et Elon Musk incarnent une tendance à succès : la fin des inhibitions du pouvoir. Et donc le contraire de la démocratie. C’est le grand moment de Giorgia Meloni mais aussi le plus périlleux. Le coup de maître de la libération de Cecilia Sala risque d’être anéanti pour les nouveaux équilibres internationaux à partir du 20 janvier. Dans quelle mesure la nouvelle Amérique derrière ‘MAGA’ (Make America Great Again) et la Veille Europe, contrainte de s’aligner ou de devenir un obstacle à abattre, sont-elles compatibles ? G. Meloni tentera-t-elle de maintenir les liens entre les deux rives de l’Atlantique ou éloignera-t-elle l’Italie de l’Europe pour embrasser Mar-a-Lago ? Mais est-on sûr que ’Paris’ vaille cette messe satellitaire ?’’. ‘’Donald Trump ne peut pas tout contrôler mais il peut en tous cas contrôler beaucoup de choses. Et pour ce qui est hors de sa portée, c’est Elon Musk qui entre en scène. Nous sommes dans une phase où les règles sont tombées et où les peuples s’en remettent à des personnes qui sont au-dessus des règles. La démocratie remplacée par la domination virile qui fascine la droite depuis toujours, le contraire de la civilisation occidentale, européenne et plus particulièrement post-guerres mondiales, et le début du chaos. Sur les satellites, dont il a pour ainsi dire le monopole en Occident, Meloni lui fait confiance, Crosetto lui fait confiance. Dans le doute, il a passé un rapide coup de fil à Roberto Cingolani, le PDG de Leonardo qui raisonne ainsi : ’il n’y a pas d’accord à l’heure actuelle car Leonardo le saurait, les satellites sont nécessaires, Musk en a alors que l’Europe est en retard à cause de procédures complexes’ (ce qui signifie ‘nous avons des capacités mais n’investissons pas assez et sommes étouffés par la bureaucratie’) et ‘l’alternative serait renoncer à relever le défi’. Il serait donc possible d’utiliser les satellites de Musk le temps nécessaire, préparer nos constellations et qu’ensuite chacun suive sa route. Mais que fera Meloni dans la pratique, jusqu’où poussera-t-elle l’accord et nous livrera-t-elle, de quel côté nous placera-t-elle ? »
La Verità, Giovanni Donzelli, coordinateur national de Frères d’Italie « Starlink ? non n’acceptons pas de leçons de la part des démocrates [Parti démocrate, PD], qui sont toujours prêts à vendre l’intérêt national au plus offrant. Au contraire, c’est pour le bien du pays [« nation » dans le texte] qu’il faut discuter des nouvelles technologies et comprendre ce dont l’Italie a vraiment besoin, sans avoir de préjugés idéologiques. Dire qu’il y a des accords secrets avec Musk est de la désinformation. C’est une fausse nouvelle qui a déjà été démentie. Si Musk est prêt à vendre ses satellites à l’Italie, nous devons évaluer de manière sereine la meilleure des offres, en gardant en tête l’intérêt national. La gauche est nerveuse en raison de son approche trop idéologique et peu pragmatique. Sur plusieurs aspects, je ne suis pas d’accord avec Musk, comme sur son style de vie. Il exprime tout simplement ses idées, ne cache rien, et sur sa plateforme X il refuse toute sorte de censure. La vraie « ingérence » est celle de Soros qui soutient des campagnes électorales et des politiciens de manière incorrecte. Quant aux bonnes relations entre Meloni et D.Trump, comme ailleurs dans le monde, cela représente une ressource précieuse pour l’Italie et pour l’Europe. Comme par exemple sur le front ukrainien, l’Europe a pu prendre des décisions importantes grâce au canal de dialogue ouvert entre Orban et Giorgia Meloni ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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