07/01/2025
"Affrontement sur les satellites de Musk ; Musk-Meloni, tension au sein de l'UE."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur l'éventuel contrat signé par le gouvernement italien avec Musk au sujet de satellites « Affrontement sur les satellites de Musk » (Corriere della Sera), « Tous contre Musk » (Repubblica), « Musk-Meloni, tension au sein de l'UE » (Stampa), « Tensions autour des satellites de Musk » (Messaggero), « Musk rend la gauche folle » (Giornale) et la journaliste italienne emprisonnée en Iran « Abedini, le gouvernement vers un refus d'extradition aux États-Unis » (Fatto Quotidiano).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, le Proche-Orient, avec le début du retrait de l’armée israélienne du Liban, le séisme au Tibet, la démission de J. Trudeau et les intempéries aux Etats-Unis.
Sur X le hashtag #Musk fait tendance au sujet des discussions entre l’Italie et la société SpaceX d’Elon Musk sur un contrat visant à fournir des télécommunications sécurisées au gouvernement italien.
Le voyage de G. Meloni à Mir-à-Lago (Floride), résidence de D. Trump est largement repris par la presse italienne. Corriere della Sera : « Les alliés de Meloni se sentent pris de court par ce voyage-surprise de Meloni aux Etats-Unis pour dîner avec le président élu des Etats-Unis. Cela a agité les partis d’opposition mais aussi les deux vice-présidents du Conseil, A. Tajani (Forza Italia) et M. Salvini. Ce dernier a caché son mécontentement en se félicitant sur les réseaux sociaux de ce voyage. Toutefois, il se sent en quelque sorte « désarçonné » en pleine course, lui qui voulait s’accréditer à la cour de Trump. Quant à Tajani, selon des sources de la Farnesina, il serait « furieux car il n’a pas été informé au préalable de ce voyage de Meloni à Palm Beach » et « déçu, car il tenait à monter à bord ». Ses alliés constatent que Meloni agit de manière de plus en plus indépendante ». Sole 24 Ore : « Il faut tenter de comprendre quels sont les objectifs de Trump et de Musk quand ils indiquent Meloni comme un pont vers l’Europe qu’elle ‘’a pris d’assaut’’ : Beaucoup d’encre a coulé sur la volonté de désarticuler l’UE mais l’objectif n’apparait pas comme exclusivement politique. Car la stratégie trumpienne des droits de douane, si accompagnée du soutien envers les partis « souverainistes » comme l’AfD, après l’endorsement de Musk, provoquerait un risque de déclin pour le marché unique et pour l’industrie européenne, ce qui se retordrait également contre l’Italie. »
Donald Trump et Giorgia Meloni à Mir-à-Lago
L’accord présumé entre le gouvernement Italien et la société SpaceX pour la fourniture de services de connexion par le biais de satellites. Repubblica : « Les rumeurs sur cet accord pourrait soulever des problèmes pour la sécurité nationale. C’est la raison pour laquelle les oppositions demandent à la présidente du Conseil de se présenter devant les Chambres pour faire un état des lieux. Il s’agit du rapport de plus en plus étroit entre Meloni et le patron de X, présent à la rencontre entre elle et le président élu Trump. Selon Renzi (Italia Viva, libéraux) ‘’un accord avec Musk serait impossible car il existe en Italie des lois et le Parlement n’a pas été aboli’’ par conséquent ‘’le gouvernement ne peut pas verser un milliard d’euros à une entreprise privée sans un appel d’offre’’. Selon Calenda (Azione, libéraux) ‘’je trouve très dangereux le fait que l’on signe des contrats avec Starlink en mettant en danger notre sécurité dans les mains d’un fou de plus en plus hors de contrôle qui commet des ingérences régulièrement et brutalement dans les questions européennes de politique intérieure’’. Selon R. Magi (+ Europa, libéraux) ‘’Meloni dément l’existence de l’accord alors que Musk le confirme. C’est une affaire grotesque, le gouvernement a le devoir de faire lumière devant le Parlement et les Italiens’’ ». Il Messaggero : « Le gouvernement qualifie le plan de Starlink d’« intéressant » mais prend du temps pour évaluer le projet avec les institutions compétentes : le Parlement, les commissions impliquées et le Copasir. Bref, l’accord avec Musk va de l’avant, et si cela devait arriver, le Parlement devra se prononcer. Les contacts ont déjà commencé depuis 2024, avec une rencontre entre les hommes de Musk et Infratel, la société du Ministère des entreprises, pour une possible collaboration. L’entente avec SpaceX concernerait l’espace militaire et diplomatique et les services satellitaires pour l’accès à Internet dans des zones isolées. »
L’affaire Cecilia Sala. Messaggero : « Les ministères de la Justice et des Affaires étrangères à l'œuvre pour libérer l'ingénieur Abedini avant l’investiture de Trump. Pour ce faire, il envisage sérieusement la libération d’Abedini car l'Iran considère la libération de Sala comme une contrepartie à celle de Mohammed Abedini. Une autre option serait de lui accorder d'abord une assignation à domicile puis de refuser l'extradition demandée par les Américains. Les deux actions sont entre les mains du ministre de la Justice Carlo Nordio, qui ne prendra évidemment aucune décision sans une indication définitive de la part de la présidente du Conseil. Des sources confirment que la présidente du Conseil a parlé de ce dossier avec le président-élu Trump. Bien que ce soit encore l'administration Biden, en place, qui a le pouvoir de négocier avec le Palais Chigi. Autrement dit, donner son accord tacite à la libération d’Abedini pour permettre à Sala de sortir de sa cellule en Iran. Meloni va jouer toutes ses cartes et garde un œil sur le sommet bilatéral qu'elle aura avec le président sortant Joe Biden jeudi après-midi à Rome ».
Les ingérences d’Elon Musk en Europe. Repubblica : « L'Europe contre Mister X : "Non aux ingérences", l'axe Macron-Starmer”. “La Commission met en garde le magnat américain contre l’utilisation inappropriée des réseaux sociaux : "Des élections libres et équitables sont cruciales pour nos démocraties"”. “La Commission a déjà ouvert une procédure contre X en décembre 2024 pour des « violations présumées dans des domaines relatifs aux processus électoraux ». Le live de jeudi sur X avec Alice Weidel (AfD) pourrait également entrer dans le cadre de l'enquête ». Stampa : « Actuellement, Musk représente l'une des menaces les plus redoutées en Europe ». Repubblica : « Les dirigeants européens se montrent aussi exaspérés par les ingérences constantes et les venins distillés par Musk. Le chancelier allemand Olaf Scholz, déjà qualifié de « crétin » par le patron de SpaceX, a déclaré hier être « davantage préoccupé par le soutien de Musk à l'AfD que par ses insultes ». Hier encore, le président français Emmanuel Macron a ouvertement accusé Musk de « conduire une nouvelle internationale réactionnaire » et de s’être immiscé dans des élections étrangères, notamment en Allemagne. Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a également exprimé son inquiétude”. “Mais la coupe a débordé aussi pour Keir Starmer. Jusqu’à présent, le Premier ministre britannique avait tenté d’ignorer les attaques et insultes quotidiennes de Musk, qui réclame sa destitution depuis des mois, après la réponse ferme de Starmer face aux émeutes racistes de l’été. Musk est allé jusqu'à publier un sondage délirant sur X : « Les Américains doivent-ils libérer les Britanniques de leur gouvernement tyrannique ? ». « Assez de mensonges et de désinformation », a fulminé Starmer. « Ceux qui les diffusent ne pensent qu’à eux-mêmes et cherchent désespérément l'attention ». Musk continue de publier chaque jour des dizaines de messages accusant et insultant Starmer ».
Le départ anticipé d’Elisabetta Belloni à la tête de la structure de coordination des services secrets DIS. Il Foglio : « C’est un autre nom de l’ancienne équipe de Mario Draghi qui part, en désaccord plutôt évident avec le gouvernement sur Starlink et en pleine crise internationale pour l’affaire de la journaliste Cecilia Sala. Belloni aurait subi par ailleurs le véto de Tajani sur sa candidature au ministère des Affaires Européennes, après le départ de Fitto (Frères d’Italie) à Bruxelles » Corriere della Sera : « L’affaire Cecila Sala aura sans doute été la goutte en trop, car Belloni n’a pas eu accès à ce dossier, monopolisé par le Palais Chigi et géré par l’agence d’information et la sécurité extérieure (AISE) de Giovanni Caravelli. Quelque chose pourtant n’a pas marché dans les dynamiques institutionnelles. Belloni, qui quitte son poste 5 mois plus tôt que prévu, assure n’avoir aucun nouveau poste proposé. Ce départ apparait pour plusieurs comme une « rupture diplomatique » ou bien un « acte inévitable au vu de la détérioration des rapports avec plusieurs de ses contreparties. A commencer par Giorgia Meloni dont elle s’attendait à son soutien, notamment dans la course à la succession de Fitto aux affaires européennes »
10e anniversaire de l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo.
(Traduction : ambassade de France à Rome)
12:19 | Lien permanent | Commentaires (0)
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