19/12/2024
"Le bras de fer entre Giorgia Meloni et les oppositions sur le budget se poursuit."
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur la loi de finances « Etincelles au Sénat » (Corriere della Sera), et l'Ukraine « Le tournant de Zelensky » (Repubblica), « Paix en Ukraine, Zelensky ouvre la porte » (Stampa), « Nous avons perdu la guerre » (Fatto Quotidiano), « Volte-face de Zelensky : « négocions » » (Messaggero).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, l’allocution de G. Meloni devant le Parlement en vue du Conseil Européen et le Moyen-Orient.
Loi de finances. Corriere della Sera : « Le bras de fer entre Giorgia Meloni et les oppositions sur le budget se poursuit et le vote sur la Loi de Finances risque d’être à nouveau repoussé’’. ‘’De nouvelles embuches se profilent sur le chemin de la Loi de Finances au Parlement’’. ‘’Le vote doit avoir lieu demain mais hier soir le gouvernement n’avait pas encore déposé le texte à la Chambre’’. ‘’Après l’échange houleux au Parlement mardi, l’allocution hier de G. Meloni au Sénat a été toute aussi mouvementée, en particulier avec Renzi, Monti, et le Mouvement 5 Etoiles. Au Sénat, Giorgia Meloni a proposé un accord sans devoir recourir au vote de confiance mais les oppositions n’ont pas accepté. La tension monte également au sein du centre-droit, le chef de groupe Fratelli d’Italia s’en prend au gouvernement et à la présidence du Parlement sur l’allongement des délais. La majorité souhaite que la Loi de Finances soit approuvée d’ici demain soir (en direct, lors de la retransmission télévisée) mais il y a un risque concret de retour à la Commission avant le vote au Parlement. La vérification de l’équilibre des dépenses et des recettes aurait en tous cas été plus complexe que d’habitude. Si chaque mesure n’était pas correctement financée, cela nécessiterait un nouveau passage en Commission budgétaire. A ce stade, si tous les délais sont tenus, l’approbation définitive devrait avoir lieu le 28 décembre. ». Repubblica : « Fratelli d’Italia décontenance ses alliés en s’en prenant à ‘la Chambre et au ministère, en retard sur la Loi de Finances’ ‘’. ‘’Le chef des députés Fratelli d’Italia Galleazzo Bignami hausse le ton lors de la réunion des chefs de groupes convoquée pour définir le calendrier du vote du budget, et s’en prend aux fonctionnaires du Parlement. Leur travail est complexe et délicat, chargés de mettre à jours le texte approuvé en Conseil des ministres en fonction des modifications validées par la Commission budgétaire. Mais Bignami se retrouve isolé, les chefs de groupes alliés ne réagissent pas et le Président de la Chambre n’intervient pas. Les oppositions attaquent imputant les retards à la majorité. Le calendrier établi prévoit un examen au Parlement aujourd’hui et le vote final demain soir, qui pourrait toutefois être repoussé à samedi matin, sur demande des oppositions, en cas de passage par la Commission budgétaire. »
Allocution de G. Meloni devant le Parlement en vue du Conseil Européen. Stampa « au-delà des intervenants et de leurs propos, la présidente du Conseil a laissé au Parlement un sentiment de gêne, de nervosité, d’impatience : comme si se présenter devant les députés et les sénateurs n’était pas un devoir institutionnel de la part du gouvernement et de la personne qui le dirige. Une sorte de perte de temps, c’est du moins le sentiment qu’a laissé Mme Meloni. »
E. Musk. Sole 24 Ore: « Le nom revient souvent. Il a été à nouveau évoqué hier au Sénat, lors du débat avec G. Meloni. Il a été indirectement cité par le Président de la République lors de son discours aux institutions, mettant en garde contre les ‘’monopoles de la démocratie’’. Meloni, elle, en a fait une question personnelle, en répondant ‘’j’ai plusieurs amis mais je ne prends d’ordre de personne‘’. Pourtant Mattarella a bien focalisé le problème de ces ‘’usurpateurs de souveraineté’’ . Meloni a souligné que Musk était jadis un ami du PD, mais que ce dernier étant aux côtés de Trump, il a été ajouté à la liste noire des démocrates. A vrai dire, aujourd’hui il n’est plus question uniquement de voitures, mais de chiffres d’affaires dans le secteur Espace, d’Intelligence Artificielle, de données sensibles ou encore de gestion des réseaux sociaux. Bref, des centres névralgiques de pouvoir et des carrefours dans la popularité auprès des gens. Nous nous retrouvons devant un nouveau chapitre de l’histoire entre la politique et le capitalisme ».
Banques. Foglio « Dans son discours devant le Parlement, Meloni se dit favorable à l’Union Bancaire. Or, l’opposition idéologique à la ratification du MES (mécanisme de sauvetage européen) de la part de son gouvernement représente justement un obstacle à cet objectif. Cela fournit même un alibi à l’Allemagne pour s’opposer à l’opération d’Unicredit sur Commerzbank. Certes, ratifier le MES pourrait engendrer des tensions au sein de la majorité (la Ligue de Salvini n’a jamais caché son opposition) mais ne rien faire bloque de fait la réalisation de l’Union Bancaire ».
Ukraine. Corriere : « M. Rutte a organisé hier soir un dîner à Bruxelles pour discuter avec Zelensky et « certains alliés ». Giorgia Meloni était présente”. Stampa : “Derrière la formule unanime de « soutien maximal à l’Ukraine », chacun y appose des nuances différentes. Soutien, certes, mais dans quelle direction ? Une question que Rutte espérait soulever lors du dîner. Or, K. Starmer et E. Macron annoncent leur absence en raison d’engagements urgents dans leurs pays respectifs. Leurs ministres des Affaires étrangères les remplacent, mais sans Starmer et Macron, « il est impossible d’aborder des discussions sur les forces de maintien de la paix ou d’autres questions pratiques ». Par ailleurs, l’Allemagne se dirige vers des élections, et la France s’emploie à former un nouveau gouvernement. Dès lors, il est difficile d’offrir une perspective claire à un engagement commun”. “Giorgia Meloni sait bien que ce contexte d’incertitude politique lui offre une opportunité d’acquérir une place plus centrale en Europe. […] Elle envoie d’ailleurs les premiers signaux : […] Lundi prochain, le Conseil des ministres se réunira pour approuver le décret prolongeant, pour toute l’année à venir, la possibilité d’envoyer de nouveaux paquets d’aides sans passer par un vote parlementaire. Elle évoque également la reconstruction et fait inclure, dans le texte des conclusions du Conseil européen qui se réunit aujourd’hui, une référence à l’organisation, à Rome les 10 et 11 juillet prochains, de la « Conférence sur la reconstruction de l’Ukraine »”. Corriere : “Un autre sujet crucial est celui des garanties de sécurité demandées par les Ukrainiens. Ces derniers jours, l’idée d’un déploiement de militaires européens en tant que force d’interposition a été évoquée. Cette proposition a été avancée par Macron, notamment pour anticiper un éventuel désengagement de Trump. La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, s’est déclarée favorable. De son côté, G. Crosetto, dans Repubblica, a soutenu cette option, à condition que le contingent agisse sous mandat de l’ONU. À la surprise générale, les Polonais s’y opposent ».
Libye-Russie. Messaggero « La Russie change ses plans, abandonne le bourbier syrien pour s’emparer de la Libye. C’est le ministre de la Défense Crosetto qui a lancé l’alarme, il y a quelques jours. ‘’Des navires et des sous-marins russes dans la Méditerranée représentent toujours une source d’inquiétude’’ a-t-il souligné. Les Etats-Unis ont fait plusieurs opérations de contrôle des côtes libyennes. La dernière : un drone parti de la base de Sigonella et qui a observé les mouvements russes en survolant au large de Benghazi »
Corriere della Sera, Mateusz Morawiecki, président du groupe ECR : « Avec moi, l'Ecr soutiendra fermement l'idée de la souveraineté des États-nations. Nous ne pouvons pas aller vers une plus grande centralisation de l'UE. Nous avons besoin d'une réforme profonde de l'Union et nous devons mettre fin au pouvoir judiciaire excessif de l'UE. Nous nous battrons pour protéger la souveraineté nationale, éliminer la bureaucratie, nous opposer à l'accord vert et mettre fin à l'immigration illégale. Nous sommes exactement sur la même longueur d'onde que Meloni ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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