13/12/2024
"Autonomie régionale, le oui de la cour de cassation au référendum" et "La nationalité italienne pour Milei".
Italie. Revue de presse.
Les Unes du jour portent sur l'autonomie régionale « Autonomie régionale, le oui de la cour de cassation au référendum » (Corriere della Sera), « Oui au référendum » (Repubblica), « Autonomie régionale et grève » (la Stampa), « Autonomie régionale, premier oui au référendum » (Messaggero), la Syrie « L’horreur des fosses communes » (Repubblica), « L'abîme » (Stampa) et la visite à Rome du président argentin J. Milei « La nationalité italienne pour Milei » (Messaggero).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, la baisse des taux directeurs par la BCE, la baisse du chômage en Italie, les négociations en vue d’une trêve à Gaza, les illuminations du Jardin des Plantes de Paris, ainsi que les faits divers.
Référendum sur la réforme de l’autonomie régionale différenciée. Corriere della Sera : « la décision des juges pourrait provoquer un séisme tout au long de cette législature compte tenu du manque d’homogénéité des réactions des différents partis, y compris de la majorité. La Ligue craint que le référendum puisse se retourner contre elle en termes de popularité dans le Nord ; Fratelli d’Italia craint que cela puisse ternir l’image du gouvernement. Luca Zaia (Ligue, président de la région Vénétie) appelle les électeurs à ne pas aller voter, le démocrate De Pascale, président de la région Emilie-Romagne, met en garde sur une bataille de la gauche pouvant cependant ne pas atteindre le quorum nécessaire pour que le référendum soit valable.’’
Repubblica : ‘’De la réforme sur l’autonomie différenciée des régions, à l’obtention de la nationalité italienne, à la réforme du travail, on peut s’attendre à un printemps des référendums’’. ‘’Après les pétitions records ayant obtenu près d’1,3 millions de signatures pour renoncer totalement à l’autonomie régionale, la Cour de Cassation donne son feu vert sur la tenue des consultations populaires, la Cour constitutionnelle examinera le projet de réforme sur l’autonomie des régions d’ici février’’. ‘’Les oppositions (PD et M5S) très critiques, restent mobilisées, de même que Maurizio Landini, président du syndicat CGIL.’’
Stampa : “En mars prochain, six référendums pourraient avoir lieu : Outre l’autonomie, il y en a deux contre le Jobs Act voulu par Matteo Renzi, un visant à supprimer le plafond des indemnités pour les travailleurs licenciés injustement par des petites entreprises. Un pour abolir la norme excluant la "responsabilité solidaire" des entreprises donneuses d'ordre dans les cas d'accidents ou de maladies professionnelles. Enfin, un autre pour réduire de 10 à 5 ans la durée de résidence requise en Italie pour demander la citoyenneté”.
Fatto Quotidiano : “Tout le gouvernement avait célébré le rejet cinglant par la Cour constitutionnelle de plusieurs points essentiels de la loi sur l'Autonomie Différenciée, convaincu que cette décision permettrait d'éviter le référendum. Toutefois, hier, le bureau central de la Cour de cassation a donné son feu vert au référendum”.
Stampa : “La Ligue est en réalité satisfaite, convaincue que, de cette manière, Forza Italia (FI) et Fratelli d’Italia (FdI) – peu enthousiastes à l'égard de la réforme – seront contraints d'intervenir rapidement au Parlement pour tenter d’éviter le référendum”. “Le parti de Meloni se prépare à relever le défi du référendum avec l’esprit de ceux qui pensent qu’il pourrait représenter le moindre mal”. “La stratégie du désengagement, aux yeux de Meloni, est la seule voie possible pour faire dérailler une réforme qu’elle a promis, à contrecœur, au secrétaire de la Ligue, Matteo Salvini, et qui est inscrite dans l’accord de gouvernement”. “Son objectif est d’éviter à tout prix que le référendum prenne une valeur politique trop marquée. Rester froide, détachée, presque indifférente face au sort d’une loi que la Ligue a liée à son propre destin”.
Piersilvio Berlusconi. Repubblica : ‘’Berlusconi Junior (patron de Mediaset, chaîne concurrentielle privée) veut que la diffusion du festival de musique italienne Sanremo soit maintenue sur la RAI et affirme qu’il faut ‘davantage de service public’ ’’. ‘’Il est très critique concernant la proposition de Matteo Salvini de réduire la redevance pour l’audiovisuel public, qu’il taxe de ‘mesure de propagande’ apostrophant le leader de la Ligue ‘les taxes sont utiles’.’’. ‘’Il répète par ailleurs qu’il n’a aucune intention d’entrer en politique.’’
L’affaire autour d’Ernesto Maria Ruffini, actuel directeur de l’Agenzia della Entrate [Agence publique rattachée au Ministère de l’Economie, chargée des contrôles fiscaux et du contrôle des impôts] ayant remis sa démission, selon certaines rumeurs pour se lancer en politique afin de fédérer le centre. Corriere della Sera : ‘’Le possible fédérateur des différentes sensibilités centristes suscite la polémique, les modérés se divisent, les ténors de la politique Beppe Sala et Romano Prodi sont perplexes mais il a le soutien de Bruno Tabacci (Centro Democratico) et Matteo Renzi (Italia Viva).’’
Corriere della Sera : ‘’Il sera demandé aux banques de reporter la compensation des crédits d'impôt. Cette opération, qui n'affecte pas les actifs des établissements de crédit, permettrait de dégager au moins 200 millions d'euros supplémentaires en 2025. Un montant similaire devrait être garanti par les compagnies d'assurance, mais la formule de contribution n'est pas encore claire. Les amendements du gouvernement sur l'IRES, l'impôt forfaitaire de 5% sur les heures supplémentaires des infirmières, les 500 euros de plus par mois pour les internes non médicaux, le chiffre d'affaires complet dans les autorités locales et le secteur de la sécurité, ne seront présentés qu'aujourd'hui. Le temps d'examen sera très court, car le budget est attendu à la Chambre le 19 et doit encore passer par le Sénat.’’
Sole 24 Ore : ‘’Depuis le grand meeting de Fratelli d’Italia « Atreju », Giancarlo Giorgetti renonce officiellement aux ambitions de croissance du pays de 1% et annonce également le chiffre, certainement peu enthousiasmant, de la hausse du PIB pour 2024 : 0,7%. Un résultat que l'Italie a obtenu grâce aux quatre jours ouvrables supplémentaires qui valent à eux seuls deux décimales de PIB et qui, surtout, confirme le coup de frein de la croissance au quatrième trimestre, après un troisième trimestre déjà stagnant ».
Visite de Javier Milei en Italie. Messaggero : “Sous l’impulsion de Palazzo Chigi, le président argentin a obtenu la citoyenneté du pays d’origine de trois de ses quatre grands-parents. Une surprise à laquelle Giorgia Meloni travaille depuis plusieurs mois. Milei lors de sa première visite en Italie : « Je suis Italien à 75 % ». “La visite de Milei aujourd’hui à Palazzo Chigi et dans la capitale semble conçue pour célébrer ses racines, sinon italiennes, du moins souverainistes. Un peu comme Meloni à Buenos Aires s’était montrée sur le balcon du palais présidentiel dans un style Evita Perón, samedi, le président argentin montera sur la scène d’Atreju, le rassemblement des jeunes de Fratelli d’Italia. Il y renforcera son lien avec la Première ministre, qui l’écoutera depuis le public, une relation qui reste solide malgré des divergences sur l’avenir des relations entre l’Europe et le Mercosur. Lors de son récent voyage en Amérique du Sud, Milei a proposé à Meloni de créer une « internationale souverainiste ». Une alliance qui pourrait voir le jour l’année prochaine, une fois Donald Trump réinstallé à la Maison Blanche. Bien que la participation de Meloni à cet événement reste incertaine, il est pratiquement certain que Milei y sera, à la fois comme ami de l’ex-président américain et observateur engagé”.
Ukraine. Repubblica : ‘’L’hypothèse de l’envoi de troupes de paix en Ukraine est sur la table de l’UE. Le ministre italien de la Défense Guido Crosetto (Frères d’Italie) montre des signes d’ouverture’’. ‘’Les positions sont diverses, y compris en Italie. A Varsovie, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre Donald Tusk en ont discuté et ce dernier a immédiatement freiné : ‘les décisions en la matière seront prises par la capitale, seulement par la capitale, et pour le moment rien de tout cela est au programme’. Guido Crosetto dit souhaiter ‘parler du maintien de la paix dès que possible en Ukraine, mais aussi à Gaza et au Liban’, ajoutant que Rome est “prête à jouer ce rôle”. Deux heures plus tard, cependant, le ministre des affaires étrangères Antonio Tajani a qualifié la discussion de ‘prématurée’, ‘les chefs d'État et de gouvernement décideront. Pour le moment, nous devons avant tout parvenir à une paix juste, qui ne soit pas une capitulation de Kiev’’, des propos partagés par Giorgia Meloni, selon des sources proches de Fratelli d’Italia’’. ‘’A. Baerbock en Allemagne et K. Kallas pour l’UE se montrent très prudentes également mais le débat est en tous cas ouvert’’. ‘’Mark Rutte réitère quant à lui sa demande d’augmenter les dépenses pour la Défense dans le cadre de l’OTAN.’’
OTAN. Foglio (éditorial de C. Cerasa) : ‘’Un pacte transversal entre le ministre italien de la Défense Crosetto (FDI) et son prédécesseur Guerini (PD) pour donner plus d’argent à l’Otan. Guido Crosetto est favorable à l'augmentation des dépenses de défense de notre pays à condition toutefois qu'il y ait deux innovations au sein de l'Europe. La première bataille ‘’bipartisane », selon Guido Crosetto, devrait concerner la séparation totale des dépenses de défense du Pacte de stabilité. La deuxième bataille toujours transversale entre les partis, poursuit le ministre, devrait concerner un autre projet : créer un mécanisme européen capable de garantir des taux plus bas pour tous les pays qui utilisent la dette publique pour augmenter leurs dépenses militaires. Guerini partage cette vision.
Corriere della Sera, Ernesto Maria Ruffini, directeur démissionnaire de l’Agenzia delle Entrate : ‘’Je démissionne de mon poste de responsable de l’Agenzia delle Entrate, j’ai déjà prévenu le ministre italien de l’Economie. Toutefois, je ne descends pas dans l’arène politique. Je revendique simplement mon droit à m’exprimer, en tant que citoyen libre. C’est la seule façon de pouvoir être moi-même, car je devais sois me taire sur certains sujets jugés trop tranchés politiquement, soit démissionner. J’exercerai la profession d’avocat. Quant aux relations avec le gouvernement, c’est la première fois que je voyais des fonctionnaires être qualifiés de ’rançonneurs pour le compte de l’Etat’. On a parfois l’impression que lutter contre la fraude fiscale serait une faute et que l’on s’inquiète plus de cela que des écoles et des hôpitaux qui ferment.‘’
La Stampa, Matteo Renzi, ancien Président du Conseil, leader d’Italia Viva : « Étant donné qu’il est évident que les centres pour migrants ne verront pas le jour, plaçons les 2 000 détenus albanais présents en Italie dans ces structures en Albanie. Cela libérera 400 agents de police et améliorera la condition des prisons surpeuplées, en évitant de gaspiller l’argent des contribuables ». « Meloni est la plus puissante d'Europe, sur ce point, je suis d’accord. Mais ce n’est pas grâce à ses succès, c’est à cause de la faiblesse des autres ». « Je suis convaincu que Meloni ne tombera pas à cause de Salvini ou Tajani, mais seulement en cas d’affaire de fraude ». « Sans nous, la victoire [de l’opposition] est impossible. Préférer la défaite à cause d’une antipathie personnelle est puéril. Finissons-en avec ces enfantillages et faisons de la politique ». “Ruffini doit avant tout se démettre de ses fonctions de directeur du fisc et éviter de prendre Rosy Bindi comme porte-parole”. “Ils veulent tous prendre la tête du centre : tant mieux, vu que je suis le seul qui ne veut pas être leader, je peux donner des conseils désintéressés”. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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