05/12/2024
"Le décret sur les flux migratoires a été définitivement approuvé au Sénat."
Italie. Revue de presse.
Les Unes sont majoritairement consacrées à la chute du gouvernement français « Chaos en France, le gouvernement tombe » (Corriere della Sera), « France, la gifle pour Macron » (Repubblica), « La France otage des populistes » (Stampa), « Le gouvernement tombe, la France craque » (Messaggero), « Barnier saute, Macron dans un cul de sac » (Domani), « Crise à l’italienne » (Avvenire).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, la visite à Rome de V. Orban, l’adoption du décret sur les flux migratoires, l’arrestation d’un groupe néonazi en Italie.
Les retombées en Italie de la chute du gouvernement français : Corriere : « C’est la fin du macronisme tout comme la fin d’une certaine idée d’Europe car c’est l’alliance brune-rouge, l’alliance entre deux populismes opposés, qui a gagné. Cela pourrait représenter une bonne nouvelle pour Meloni, qui n’a jamais eu de bons rapports avec le président français. Toutefois, penser d’affronter Trump et ses menaces protectionnistes avec la solution du « chacun pour soi » serait un suicide européen. »
Décret sur les flux migratoires. Repubblica : « Le décret sur les flux migratoires a été définitivement approuvé au Sénat, au milieu des polémiques, avec 99 voix pour et 65 contre. Et ce malgré l’avis négatif émis par le Conseil supérieur de la magistrature estimant que les Cours d’appel crouleront sous les procédures pour les transferts de migrants, provoquant des retards sur les autres procédures civiles’’. ‘’Au point même de porter préjudice à la bonne mise en œuvre des objectifs du PNRR en matière de justice’’. ‘’Le décret contient entre autres la liste des pays de provenance des migrants jugés sûrs, qui comprend notamment l’Egypte, le Maroc et le Bengladesh, contrairement à ce qu’estime l’Europe’’. ‘’Le point le plus controversé porte sur la rétention des demandeurs d’asile dont le transfert sera décidé par les Cours d’appel et non plus par les sections spécialisées des tribunaux’’. ‘’Toutefois, une proposition de modification du texte sera présentée bientôt afin de repousser d’un an ce transfert de compétences’’. ‘’L’opposition critique en outre le durcissement des conditions du rassemblement familial souhaité par la Ligue et la violation de la vie privée en cas de saisie des appareils électroniques pour vérifier l’identité des migrants’’. ‘’Les ONG assurant le secours en mer dénoncent une norme punitive, en particulier avec le durcissement des délais et des amendes à leur encontre. » Corriere della Sera : « Sur la route des Balkans, les villes se trouvant le long de l’autoroute A4 lancent l’alerte : ‘il y a urgence’ ‘’. ‘’Dans une lettre signée par neuf communes italiennes, toutes situées dans l’axe de l’autoroute A4 [de Trieste, au Nord-Est de la Péninsule, à Milan en Lombardie], les autorités locales lancent l’alerte en s’adressant aux députés mais n’ont pas encore obtenu de réponse’’. ‘’Elles demandent de l’aide et une action concrète, ‘faire semblant de ne pas voir la situation n’efface pas la présence effective des migrants’ malgré un recensement très lacunaire, souligne une députée du Parti démocrate‘’. ‘’Il s’agit d’un flux continu bien que moins flagrant que les naufrages en mer’’. ‘’Les assesseurs chargés de l’aide sociale, pour la première fois issue de partis de droite comme de gauche, demandent une ‘réponse structurée’. »
La rencontre entre G. Meloni et V. Orbán. Foglio : « Meloni-Orban, presque amis ». Corriere : « Le communiqué conjoint diffusé hier est un compromis afin de ne pas se contredire dans les déclarations publiques, au vu de la distance politique qui sépare les deux dirigeants sur certains dossiers ». Foglio : « Avant tout, la guerre en Ukraine ». Messaggero : « Avec le leader hongrois déclarant une guerre sans merci à Ursula von der Leyen, tandis que les conservateurs dirigés par Meloni célèbrent encore l'entrée de Raffaele Fitto (Frères d'Italie) à la Commission ». A. Tajani (Forza Italia) : "Les Hongrois ne veulent pas continuer à envoyer des armes, […] nous avons une position différente". Corriere : « Toutefois, on constate un rapprochement […] avec la formule "pour une paix juste et durable" ». Domani : « Les politiques migratoires ont été au centre de la rencontre ». « Tous deux souhaitent créer un axe à Bruxelles autour des pays sûrs et répliquer le modèle albanais. Les deux dirigeants, selon le Palais Chigi, “ont partagé l’urgence de définir un cadre juridique actualisé pour faciliter les rapatriements depuis l’UE” ». Sole : « Toutefois, sans la "clarification" de Bruxelles, cet accord [albanais] est destiné à rester pratiquement sans effets concrets ». « Mais il y a du mouvement et cela pourrait déjà se matérialiser dans quelques semaines lors du prochain Conseil européen ». Messaggero : « La cheffe de Fratelli d’Italia ne peut ni ne souhaite immédiatement s’aligner sur l’axe souverainiste qui se consolide autour de Trump, avec le soutien du Hongrois ». « Hier, Milei a inauguré cette nouvelle alliance en présidant à Buenos Aires la CPAC, la conférence des conservateurs américains. Sur scène, on retrouvait Bolsonaro, Santiago Abascal et Lara Trump. […] Pour l’instant, Meloni ne se précipite pas ». Mais « Javier Milei […] sera l'invité d'honneur d'Atreju ».
Ukraine. Il Foglio : « Face au retour de Donald Trump à la Maison Blanche, alors que les membres de l'OTAN sont divisés sur l'opportunité d'offrir une invitation à Kiev à rejoindre l'alliance, certains pays européens ont commencé à discuter de la possibilité d'envoyer des soldats sur le terrain en Ukraine dans le cadre de garanties de sécurité visant à dissuader une nouvelle agression de la part de la Russie en cas de cessez-le-feu. La France et le Royaume-Uni sont les deux principaux pays à avoir intensifié les discussions confidentielles sur une forme d'engagement direct sur le terrain par une coalition européenne au cours des dernières semaines. Enfin, la ministre Allemande Baerbock a fait des concessions sur l’hypothèse d’une présence internationale comme arme de dissuasion ». Corriere : « Le ministre Tajani (Forza Italia) a imprimé un changement de cap du gouvernement en déclarant hier soir au micro de Rai Uno. Le ministre des Affaires étrangères a fait des ouvertures à un possible changement de cap : ‘’si les Russes continuent à avancer, Zelensky devra accepter certaines conditions s’il ne veut pas que les choses empirent’’. Des paroles et un ton différents qui tiennent compte de l’arrivée de Trump en janvier ».
Commission Européenne. La Stampa : « Raffaele Fitto conservera les portefeuilles des politiques de Cohésion et aux Réformes, mais perdra la direction générale des Réformes, appelée à devenir de plus en plus cruciale en vue de la possible réforme du budget de l’UE qui vise à lier la distribution des fonds européens à la réalisation effective des réformes par les États membres ». « La structure, qui compte plus de 200 employés, a été fusionnée avec la task force pour la mise en œuvre du plan de relance, mais sera placée sous le contrôle direct de Von der Leyen. Aucun Italien dans les cabinets qui s'occuperont de Concurrence et de Compétitivité ». « Un autre critère important pour mesurer l'influence d'un pays au sein du collège des commissaires est la présence de compatriotes dans les cabinets, et en particulier ceux qui occupent les postes de chef de cabinet ou d’adjoint. […] Les résultats montrent que, pour l'Italie, ça ne s’est pas bien passé, surtout si l'on compare avec l'Allemagne et la France, qui confirment leur domination aux postes clés ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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