03/12/2024
"Nomination de Tommaso Foti au ministère des affaires européennes en remplacement de Raffaele Fitto."
Italie. Revue de presse.
En Unes ce matin : Stellantis et la démission de Carlos Tavares « Stellantis, chute et tensions » (Corriere della Sera), « Stellantis, le changement c'est maintenant » (Repubblica), « Automobile, le nouveau plan de l'UE » (Stampa), « Meloni sur le terrain pour Stellantis » (Messaggero), « Stellantis tombe sur l'affaire Tavares » (Sole 24 ore) et la situation politique en France « France: le gouvernement de Barnier en danger. Le Pen et Melanchon : « Macron dehors » » (Domani), « France, le gouvernement suspendu à un fil. Double motion de censure » (Sole 24 ore), « France: crise ouverte. La censure est prête pour Barnier » (Messaggero).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, les tensions au Moyen-Orient et la nomination de Tommaso Foti au ministère des affaires européennes en remplacement de Raffaele Fitto.
La presse italienne consacre encore ses Unes et ses premières pages au groupe automobile Stellantis et au départ de son PDG Carlos Tavares. Corriere della Sera, éditorial : « une crise dans la crise : le drame de Stellantis s’insère dans un contexte de crise de l’automobile européenne et avec des retombées complexes, sur le social, l’emploi, l’absence de richesse créée : des aspects qui contribueront à créer des nuages noirs qui planent sur l’horizon européen et national ». La Stampa, éditorial : « la crise de Stellantis n’est pas juste une crise franco-italienne mais une crise globale touchant l’Europe, les Etats-Unis et le Japon. Il faut que la BCE intervienne car cette crise requiert une grande injection d’argent comme pendant la pandémie. Mais c’est une solution qui a aussi des risques, notamment de provoquer l’inflation ». Sole 24 Ore : « six ans après la disparition de Marchionne, Elkann doit à nouveau faire face à une crise mais entretemps le groupe a changé. D’autres actionnaires sont arrivés, la famille Peugeot et l’Etat français. La situation est davantage complexe et Elkann a des marges de manœuvre plus réduites. Les familles Peugeot et Agnelli-Elkann devront nécessairement dialoguer et les décisions prises devront être concertées au préalable ». Les retombées en Italie font aussi l’objet d’analyses. Corriere della Sera : « le successeur de Tavares devra faire des choix cruciaux sur les politiques pour chaque modèle et freiner l’hémorragie des ventes. Tavares s’est mis à dos les fournisseurs jugés trop couteux, les syndicats et les responsables politiques italiens. La relance se base sur un nombre exigu de modèles. Les oppositions critiquent le gouvernement d’avoir été inaudible mais le PD aussi fait de l’autocritique Schlein ‘’nous savions très bien que le plan industriel de Stellantis était inexistant et pourtant nous n’avons rien fait, sur quoi voulons-nous proposer une alternative à ce gouvernement ?’’ ». Sole 24 Ore : « Meloni assure que le gouvernement défendra l’emploi et la filière de l’automobile, ‘’sans toutefois s’ingérer dans les décisions internes d’une multinationale’’ expliquant qu’elle parle régulièrement à John Elkann. Une rencontre au ministère des entreprises est prévue le 17 décembre entre les représentants de Stellantis, du gouvernement, des syndicats et de la filière. On perçoit une ouverture de la part du groupe Stellantis à présenter une sorte de « Plan industriel pour Italie ». Le Ministère des entreprises est optimiste, le départ de Tavares, figé sur ses positions concernant l’électrique, pourrait faciliter le dialogue ». Il Foglio : « après le départ de Tavares, Meloni cherche un dialogue direct avec John Elkann en tentant d’isoler les syndicats. L’impression est aussi que Elkann souhaite tendre la main à Meloni, après l’éviction de l’‘’hostile’’ Molinari de la direction de Repubblica, c’est le tour de Tavares. Serait-ce une tentative de la famille Elkann baisser le ton vis-à-vis du gouvernement ? ». La Stampa : appel le maire de Turin Stefano Lo Russo et le président de la région Piémont Alberto Cirio lancent un appel pour que Stellantis respecte ses engagements pris sur le territoire, concernant l’usine Mirafiori. Invité au 75 anniversaire de l’Api Torino, le ministre Tajani s’est exprimé : ‘’je crois que la politique ne doit pas intervenir sur les affaires internes d’une société mais j’espère que ce changement à la tête du groupe se traduira par de nouveaux investissements en Italie et la relance de la présence de l’industrie de l’automobile dans notre pays’’. »
La nomination de T. Foti (Frères d'Italie) au ministère des affaires européennes. Corriere della Sera : « La présidente du Conseil n’a pas voulu séparer les différents portefeuilles de Fitto (Frères d'Italie), la tâche de Foti étant très délicate, et cela aussi pour ne pas heurter les alliés et les équilibres dans la majorité. Foti est qualifié par Meloni de ‘’partisan passionné et cohérent, un homme politique de grande expérience et une des meilleures ressources dont dispose Fratelli d’Italia’’ ». Repubblica : « Foti est appelé à diriger un ministère-clé, celui du PNRR, et devra dialoguer avec son prédécesseur, devenu commissaire européen. Meloni mise sur un ancien militant qui a été nourri et a grandi dans le Movimento Sociale Italiano, un fidèle de la cheffe de FDI. Même histoire pour la personne qui le remplacera en tant que chef de groupe à la Chambre, Bignami, lui aussi faisant partie du ‘’cercle magique’’ mélonien et qui n’est pas un proche de Donzelli, de La Russa ou de Fazzolari ». « Foti est le visage gentil du FDI, n’est pas agressif comme Delmastro, mais a fait toutefois l’objet de gaffes, comme quand il a pris les distances de la Fête de la Libération ‘’ce n’est pas ma fête’’ ou quand il a cité dans son discours un extrait du manifeste du Futurisme, considéré comme le berceau du fascisme ». Il Messaggero : « Le PNRR a déjà provoqué des soucis à Foti. En effet, en décembre 2023, il avait présenté un projet de loi visant à limiter les pouvoirs de contrôle préventif de la Cour des comptes sur les actes illégaux présumés des administrations publiques concernant les projets contenus dans le PNR. L'intention était de faciliter les projets pour compléter le Plan, mais beaucoup l'ont interprété comme une mesure de rétorsion contre les juges. Un débat ouvert à ce jour. ». Il Foglio : « La présidente du Conseil dispose d’une liste de noms très courtes, montrant les limites de sa classe dirigeante ». Corriere della Sera : « « le tour de passe passe de Meloni afin d’éviter le remaniement, sans changer les équilibres au sein de la majorité avec une nomination éclair. Cela donne l’impression qu’il s’agit d’une véritable méthode du Palais Chigi, afin d’effectuer des micro-changements sans douleurs en regardant droit devant. Contrairement à l’Europe, où les gouvernements allemand et français vacillent, l’Italie peut revendiquer une stabilité inédite et des données encourageantes sur l’emploi ». Il Giornale : « contrairement à Fitto, originaire des Pouilles, Foti est né à Piacenza, dans le nord, et s’occupera aussi du portefeuille pour le Mezzogiorno. En tous cas, Meloni garde un ministère délicat dans les mains d’un de ses proches les plus fidèles ». Fatto Quotidiano : « Foti reçoit en héritage de Fitto les retards des projets du PNRR. A 18 mois de l’échéance prévue, la dépense totale s’arrête à 33% des fonds. Bref, d’ici un an et demi, le ministère de Foti devra dépenser quelques 130 milliards. Début 2025, plusieurs projets devront être revus. Sans doute sacrifier les infrastructures pour les canaliser vers les projets énergétiques. »
Daniela Santanchè, Tommaso Foti et Giorgia Meloni
(Traduction : ambassade de France à Rome)
13:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.