15/11/2024
"Autonomie, 7 non de la part de la Cour constitutionnelle."
Italie. Revue de presse.
Les Unes aujourd'hui portent sur la loi sur l'autonomie régionale différenciée « Autonomie, coup porté à la loi » (Corriere della Sera), « Autonomie, la réforme démontée » (Repubblica), « La cour constitutionnelle démonte l'autonomie » (Stampa), « Autonomie, 7 non de la part de la cour constitutionnelle » (Messaggero), « La cour constitutionnelle met l'autonomie en pièces, choc à la Ligue, référendum en jeu » (Domani); les Etats-Unis avec les nominations annoncées par Trump « Tous les méchants de Trump » (Repubblica), « Trump, fronde au Sénat sur les nominations » (Messaggero) et le rôle de E. Musk « Pleins pouvoirs à Musk, il traite avec Téhéran » (Stampa); les nominations des commissaires européens « Mattarella soutient Fitto (Frères d’Italie) et envoie un message au PD » (Messaggero), « UE: majorité divisée, Mattarella reçoit Fitto » (Repubblica), « Mattarella sur le terrain pour pousser Fitto » (Stampa).
Les JT couvrent essentiellement, outre les sujets traités par les quotidiens, les faits divers et l’affaire d’un hôtel italien refusant la réservation à un couple israélien.
L’ensemble des quotidiens consacre les unes et les premières pages à la réponse de la Cour Constitutionnelle à la saisine de quatre régions au sujet de la réforme du gouvernement sur l’autonomie différenciée. Stampa, P. Grignetti : « C’est un revers de la Cour constitutionnelle aux points fondamentaux de la réforme, les LEP (les niveaux essentiels de prestations des régions) ne pourront plus être établis par un simple décret de la présidence du Conseil. De fait, la décision de la Cour retoque les accélérations et le passage en force du ministre pour les Réformes Roberto Calderoli (Ligue) mais sauve néanmoins le principe même de la réforme ». Corriere, M. Franco « C’est l’effet boomerang de la précipitation idéologique de la Ligue sur l’une des trois réformes phares de la majorité qui aura désormais des délais bien plus longs que prévu. C’est un véritable échec pour le parti de Salvini et notamment pour les présidents des régions du Nord. C’est maintenant aux Chambres de corriger les parties manquantes de la réforme. ». Toujours dans le Corriere : « Le message de la Cour Constitutionnelle à la classe politique est que la réforme doit être pensée pour les citoyens et pas pour les partis. La réforme doit respecter l’unité de la République et surtout la solidarité et l’égalité (et la garantie) des droits des citoyens » Foglio : « la réforme a été touchée mais n’est pas coulée. La Cour Constitutionnelle rejette une partie importante de la loi Calderoli, à savoir le transfert essentiellement indiscriminé de fonctions aux régions, et impose des règles plus strictes. Pour le gouvernement, c'est un coup dur, et surtout pour la Ligue de Matteo Salvini. Mais c'est aussi un coup dur pour l'opposition qui, une fois qu'elle aura lu l'intégralité de la décision, devra se demander si l'organisation d'un référendum d’abrogation après la décision de la Consulta a encore un sens ou non ». Messaggero « La réforme a été démontée, l’Etat central ne pourra plus renoncer à des secteurs entiers de ses prérogatives, comme la Santé. Toutefois, les partis de droite ne jettent pas l’éponge. La décision de la Cour Constitutionnelle n’est pas un drame, le verre est encore à moitié plein, car la structure de base de la réforme a passé le test de constitutionnalité ». Suivent des entretiens de représentants politiques : Corriere : Roberto Calderoli, ministre pour les réformes « nous tiendrons compte de toutes indications de la Cour Constitutionnelle, il n’y a pas de vainqueurs ou de perdants (la gauche voulait un rejet total de la réforme, ce qui n’est pas le cas). Le Parlement contribuera rapidement à définir les LEP (niveaux essentiels de prestations) » La Stampa : Eugenio Giani (Parti démocrate), président de la région Toscane : « tous nos doutes ont été confirmés, cette réforme telle que conçue était une menace pour l’unité nationale. Le principe de solidarité et d’équité doit être respecté ». Il Mattino, Roberto Occhiuto (Forza Italia), président de la région Calabre « ‘’J’avais invité le gouvernement à une réflexion majeure après le feu vert de la Chambre. J’avais informé mes collègues de Forza Italia sur les risques d’accélérer sur la définition des matières non essentielles pour les régions. On s'est trop concentré sur la satisfaction des exigences de certains présidents de région et pas assez sur la mise en œuvre des obligations prévues’’ ».
La finalisation du budget Repubblica : « Coup de force de Fratelli d’Italia sur le projet de Loi de Finances pour introduire un chèque de 1500€ pour les familles mettant leurs enfants dans des établissements scolaires privés conventionnés’’. ‘’Le Parti démocrate dénonce une mesure ‘honteuse’ alors que le ministre de l’éducation Giuseppe Valditara (Ligue) affirme qu’il est ‘’juste de garantir le droit à l’école pour tous’’ et souligne la réflexion du gouvernement en ce sens’’. ‘’Le Mouvement 5 Etoiles accuse le ‘’gouvernement Meloni de privilégier le privé au détriment des établissements publics‘’. ‘’Les syndicats évoquent une ‘annonce déconcertante pour les familles qui connaissent des difficultés économiques’, suggérant plutôt des aides pour l’achat des livres et le transport scolaire’’. ‘Le chèque proposé par Frères d’Italie coûterait 65 millions par an alors que jusqu’à présent 2,15 milliards ont pu être alloués en tout à l’éducation, essentiellement pour le renouvellement des contrats des enseignants et du personnel.’’
La rencontre entre les syndicats et le ministre des entreprises sur l’automobile et les projets de Stellantis en Italie. Corriere della Sera : « ‘Nous ne fermerons pas de sites en Italie et nous ne licencierons pas’’ a assuré hier Stellantis lors de la rencontre avec le ministre italien des Entreprises et les syndicats. Ces derniers demandent à ce que le dialogue passe au niveau de la Présidence du Conseil, ce que n’exclut pas le ministre Adolfo Urso (Frères d’Italie), surtout en cas d’accord démontrant que ‘’Stellantis veut investir en Italie de manière concrète et significative’’. Il a également évoqué un ‘’effondrement’’ au niveau européen du secteur automobile ne permettant pas d’attendre jusqu’en 2026 pour revoir les règles du Pacte vert’’. ‘’Un ‘non paper’ sur l’automobile sera présenté conjointement avec la République Tchèque est discuté lors du Conseil Compétitivité le 28 novembre’’. ‘’Le sujet sera abordé d’ici-là lors de la trilatérale Italie-France-Allemagne des syndicats nationaux d’entreprises. »
Les nominations des commissaires européens. La presse italienne traite largement le communiqué du Quirinal à l’issue de la rencontre entre Sergio Mattarella et Roberto Fitto. Corriere della Sera, M. Breda « afin de surmonter l’impasse sur R. Fitto, pouvant pénaliser la majorité Ursula, le Président de la République est intervenu par le biais d’un communiqué de quelques lignes exprimant ‘’ tous les vœux pour la charge de Fitto, assignée par la présidente von der Leyen et importante pour l’Italie’’. C’est donc l’intérêt national qui est en jeu pour l’Italie. Le message adressé aux députés européens du PD est sous-entendu ». Stampa, U. Magri « le Président a évité de faire des ingérences dans les dynamiques européennes. L’enjeu l’a toutefois poussé à intervenir. Le soutien de Mattarella à Fitto est aussi un coup de pouce pour le PD d’Elly Schlein : un soutien plus déterminé des démocrates à Fitto serait vu comme la réponse naturelle, logique, raisonnable à l'appel présidentiel dans l'intérêt, précisément, de l'Italie et non pas comme une soumission. En général, le message que le Quirinal veut faire passer est que Rome paierait un prix fort en cas de chaos à Bruxelles ». Sole 24 Ore : le Patronat aussi défend la candidature de Raffaele Fitto et envoie un signal au PD pour qu’il surmonte l’impasse. Le patron de Confindustria, Emanuele Orsini, a précisé hier que ‘’l’Italie doit être représentée au plus haut niveau en Europe’’. Car ‘’l’Italie doit devoir jouer un rôle dans un match économique et politique délicat entre l’Europe, les Etats-Unis et la Chine’’ ». L’autre aspect abordé est le sort de l’équipe de la nouvelle Commission européenne. Repubblica : ‘’L’alliance d’Ursula von der Leyen continue à s’étioler’’. ‘’La majorité dite ‘Ursula’ s’évapore à l’ombre de la déforestation et sur la vérification de la provenance des produits, le Parti populaire européen vote avec les forces de droite, y compris l’AfD’’. ‘’C’est un nouveau coup porté par le PPE à l’alliance avec les socialistes’’. ‘’Le risque de voir toute la Commission von der Leyen exploser sous le feu des vetos inquiète tout le monde, en particulier le PPE. Une tentative de médiation a été lancée par Antonio Tajani et les premiers ministres polonais et grec, Tusk et Mitsotakis pour tenter de réparer les pots cassés suite au choix de leur chef de groupe, Manfred Weber. De nombreux membres du PPE commencent en effet à reprocher au leader allemand d'avoir mis les socialistes dos au mur en permettant aux populaires espagnols de sacrifier Teresa Ribera. Aujourd’hui le ministre italien des Affaires étrangères s’entretiendra avec M. Weber à Munich’’. ‘’Mais depuis le vote sur la déforestation la confiance est brisée, Renew aussi s’est divisée face aux Socialistes et aux Verts’’. ‘’Or faire tomber la Commission affaiblirait encore plus l’UE alors que l’élection de D. Trump est un problème pour presque tous les pays européens. Et en effet, la semaine prochaine, un sommet se tiendra à Varsovie entre les ministres des affaires étrangères de Pologne, Italie, France, Allemagne et Royaume-Uni pour discuter de comment réagir si les États-Unis cessent d'aider l'Ukraine à partir de janvier et imposent à nouveau des droits de douane.’’ Foglio : « l’entente nécessaire entre Meloni et Sanchez » : « les deux dirigeants sont distants du point de vue politique mais unis sous Ursula. C’est autour d’eux que se joue la candidature (à l’arrêt) de Fitto et de Ribera. Les deux ministres, appartenant à des gouvernements politiquement différents, ont toutefois un intérêt commun. Voici la carte pour débloquer l’impasse. Il faudrait un peu plus de fantaisie et de courage pour mettre fin à cet obstacle ». Stampa « La vendetta espagnole » : « tous reconnaissent désormais que le chaos actuel est le fruit des tensions politiques internes à l’Espagne, explosées après les inondations en Valence et qui retombent sur la vice-présidente Ribera » Foglio, D. Carretta : « les élections anticipées en Allemagne représentent pour Ursula une garantie de gouvernabilité dans l’UE, avec la probable victoire de Merz. La crise européenne attend la main tendue de Berlin »
Stampa, Maurizio Landini, secrétaire du syndicat CGIL « ‘’Sur la loi de finances, et notamment sur la baisse des charges salariales, le gouvernement est en train de mentir. Il n’y aura même pas une augmentation d’un euro pour les employés ayant un revenu annuel ne dépassant pas les 35 000€. Même histoire sur l’augmentation des retraites : il s’agit de 30 centimes par jour, ce qui représente une vraie misère. C’est une tentative de distraire les gens face aux coupes sur système sanitaire et sur les services. La CGIL critique également d'autres interventions telles que la loi sur le travail « collegato » [la possibilité de rendre plus flexible la proposition de charges de la part de l’employeur au travailleur en cas de pénibilité du travail, ndt.], qui accroît la précarité, et le décret sur la sécurité, qui fait de la manifestation, de l'occupation d'usines ou de l'organisation de protestations un délit. Nous sommes confrontés à une régression généralisée très dangereuse. C'est pourquoi, avec le syndicat UIL, nous avons décidé d'appeler à une grève générale le 29 novembre’’ ».
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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