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05/11/2024

"L'affaire des migrants devant le conseil supérieur de la magistrature, tensions entre Mattarella et Meloni."

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Italie. Revue de presse.

En Unes ce matin : les élections américaines « Harris-Trump, l'Amérique décide » (Corriere della Sera), « L'Amérique en jeu » (Repubblica), « Le monde suspendu à l'Amérique » (Stampa), « Jusqu'au dernier vote » (Messaggero), l'immigration « Nouveau coup d'arrêt des juges au décret sur les migrants » (Repubblica), « L'affaire des migrants devant le conseil supérieur de la magistrature, tensions entre Mattarella et Meloni » (Stampa), et la loi de finances « « Trop de coupes »: tous contre la loi de finances » (Domani).

L’ensemble des quotidiens consacre les unes et les premières pages à la veille des élections présidentielles aux Etats-UnisCorriere : « Aujourd'hui, dans l'élection la plus disputée de l'après-guerre, les Etats-Unis mettent en jeu non seulement la Maison Blanche et le contrôle du Congrès, mais aussi une part importante de la stabilité de leurs institutions et de la crédibilité de leur démocratie. Quelle que soit l'issue du scrutin, pour autant qu'elle soit claire et incontestée, les Américains et l'Occident devront s'habituer à une superpuissance qui peine à jouer son rôle dans le monde jusqu'à présent ou qui pourrait même changer radicalement de cap. » Messaggero : « Jamais auparavant les instituts de sondage ne s'étaient mis d'accord sur un face-à-face substantiel entre les deux candidats. Un défi à relever jusqu'au dernier vote, voire jusqu'au dernier État ». Suivent des analyses sur les relations avec l’Union Européenne politique étrangère : Sole 24 Ore « une Europe, contrainte de "militariser" ses ressources économiques, finirait par priver ses citoyens d'investissements dans des domaines clés tels que l'éducation et la santé. Tout cela pour tenir la promesse trumpienne d'un protectionnisme américain.» ; et enfin les conséquences sur l’Italie Sole 24 Ore : « (avec une victoire de Trump) L'Italie, déjà épuisée par la crise économique, pourrait subir un choc direct, les droits de douane américains sur les produits européens devant encore augmenter. Ainsi, le Made in Italy, des vins aux produits de luxe, serait pénalisé, ce qui obligerait le pays à chercher d'autres marchés dans un contexte géopolitique de plus en plus difficile ». Corriere « La prudence (nécessaire) de Meloni représente une sorte de point d’équilibre entre le soutien inconditionnel de Salvini (Ligue) à Trump, le fort espoir d’Elly Schlein (PD) pour Harris et l’ambiguïté Conte (M5S) qui voit en Trump un possible tournant sur la crise humanitaire à Gaza et l’envoi d’armes en Ukraine. Pour le Palais Chigi, qui ne veut pas compromettre ‘’les liens très forts’’ avec les Etats-Unis, Trump et Harris sont interchangeables : quoiqu’il en soit, l’Italie travaillerait ‘’très bien’’ avec la Maison Blanche  ». Repubblica : « Meloni ne peut pas l’avouer et elle ne le fera pas. Toutefois, dans son for intérieur, elle espère que Kamala Harris l’emporte, car une victoire de Trump galvaniserait son allié Salvini avec une poussée de l’ultra-droite. Par ailleurs, les droits commerciaux et l’augmentation des dépenses militaires imposés par une administration Trump massacreraient les caisses publiques italiennes déjà mises à mal. Prudence, donc, et silence jusqu’au résultat des élections. Tajani non plus ne se prononce pas. Il ne peut pas en tant que chef de la diplomatie, mais à l’instar de Meloni, il préfèrerait Mme Harris surtout parce qu’il est pro-européen, puisqu’il est le seul dirigeant du gouvernement à appartenir à la famille des populaires ».   

La presse italienne traite de la loi de finances dont l’examen a commencé au Parlement. Repubblica « C’est une loi de finances sans âme, peu ambitieuse et pleine de coupes. Pour une fois, l’avis du patronat et des syndicats convergent. Pour le monde entrepreneurial, ce budget n’offre pas les réponses adéquates aux problèmes des entreprises et ne perçoit pas une croissance à minima. Pour le syndicat CGIL ‘’le PIB croit d’un zéro virgule et le budget n’est qu’une foire de coupes aux investissements et aux services’’ ». Sole 24 Ore : « concordat fiscal, l’opération permettra à l’Etat d’encaisser environ 1,3 milliards d’euros. 500 000 professions libérales ont adhéré au concordat. Selon le vice-ministre de l’Economie Leo, ‘’ 160 000 personnes sont passées d’un statut de fraudeurs du fisc à celui de contribuables auxquels il est possible de faire confiance. »

L’autre sujet abordé par la presse est la politique migratoireCorriere : « Pour le tribunal de Catane, l’Egypte n’est pas un pays sûr, n’appliquant pas le dernier décret du Gouvernement. C’est là une décision prise de manière autonome, sans saisir la Cour de justice européenne car, selon le président de la section immigration M. Escher ‘’l’interprétation correcte du droit de l’UE s’impose avec une telle évidence qu'il ne laisse aucune place au doute raisonnable’’». Messaggero : « Le modèle albanais "va de l'avant avec encore plus de conviction". Pas d'arrêt, donc, "aussi parce que ce qui se passe confirme ce que nous disons depuis le début : le problème n'est pas le Mémorandum signé avec Tirana, le vrai problème est que, selon les déclarations de certains juges, les rapatriements ne seraient plus justifiés, nous devrions selon eux garder tous les immigrés clandestins en Italie. Et ce n'est pas possible", ont expliqué des sources gouvernementales ».  A signaler le commentaire du Corriere (M. Franco) « il est possible que les journalistes fassent ‘’une fixette’’ comme le dit sèchement G. Meloni à la question si les centres en Albanie sont ou non un flop. Toutefois, il y a plutôt la sensation que le Palais Chigi et ses alliés ne subissent pas mais cherchent l’affrontement direct avec une magistrature encline à exagérer les raisons du "non" aux transferts avec un vocabulaire parfois teinté de considérations politiques. D'autre part, sur le plan juridique, le recours à la Cour de justice de l’Union européenne semble difficilement contestable ». Sole 24 Ore : « hier Meloni a fait savoir qu’elle a invité le vice-président du CSM (conseil supérieur de la magistrature) au Palais Chigi. Il est difficile de ne pas y voir une coïncidence, au vu des tensions en cours entre la politique et la magistrature sur la question migratoire. Cette rencontre inhabituelle, qui n’a pas été agréée avec Mattarella qui est pourtant président du Conseil Supérieur de la Magistrature, a surpris voire irrité le Quirinal, comme le laissent filtrer les sources de la Présidence de la République. »

Le coup d’envoi des auditions des candidats commissaires est également cité par certains quotidiens : Corriere « Le PPE fait pression sur les Socialistes afin d’élargir le nombre de voix en soutien de Fitto, soit les deux tiers nécessaires pour le faire élire. Les négociations sont en cours. ». Domani : « Le test de résistance pour les commissaires européens a commencé. Fitto est le plus menacé par ce vote, mais il évitera le rejet. L'attribution de la vice-présidence exécutive à un Melonien incarne en soi le glissement vers l'extrême droite, c'est donc un sujet politique. Mais l'ancien démocrate-chrétien Fitto devrait néanmoins réussir le test. Bien sûr, il y a ceux qui affirment "jamais de vice-présidence à l'extrême droite", comme le Français Raphaël Glucksmann ; mais la dirigeante des sociaux-démocrates, Iratxe García Pérez, a pour priorité l'approbation de l'autre vice-président, Ribera, un fidèle de Sanchez comme elle, et jusqu'à présent, elle a montré qu'elle n'aimait pas prendre de risque. »

Il Giornale, Edi Rama, premier ministre albanais : « Concernant le bras de fer entre le gouvernement italien et la magistrature, nous n'avons aucune responsabilité dans l'exécution de l'accord, sauf celle de donner une pleine disponibilité en accordant la juridiction italienne au territoire des deux centres. Les chiffres témoignent des efforts épuisants déployés par Mme Meloni sur de nombreux fronts. Mais à mon avis, le fait est que ce problème majeur ne peut être abordé de manière durable que si l'Europe s'unit autour d'une conception stratégique claire, qui doit répondre à la fois à la forte nécessité de contrôler la frontière commune et à la très forte demande d'enrayer le déclin démographique des pays européens. Nous devons lutter contre l'immigration illégale en combattant les trafiquants pour assurer la sécurité commune et ouvrir de larges canaux d'immigration régulière pour garantir la main-d'œuvre nécessaire à l'économie commune. »

Corriere della Sera, Tommaso Foti, chef de groupe de Fratelli d’Italia à la Chambre : « Nous savons que pour 97/98%, la loi de finances est telle qu'elle est et qu'elle ne peut être modifiée. Pour le reste, il est possible de changer ou d'améliorer quelque chose. Mais justement, nous nous donnons une limite. Le véritable test qui nous attend en tant que majorité est de rester unis, et non pas de chercher de la visibilité auprès des électeurs. Notre capital, notre chiffre d'affaires politique est de ramener un budget sérieux. Un budget qui aide les Italiens. Il ne s'agit pas de se battre pour telle ou telle catégorie spécifique. La réduction des charges salariales concerne, je vous le rappelle, 11 millions d'Italiens. »

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Tommaso Foti

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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