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16/09/2024

"Le spectre d’une condamnation pour Matteo Salvini."

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Italie. Revue de presse.

En Une ce matin, le procès contre M. Salvini pour l’affaire « Open Arm » « Les magistrats contre le gouvernement dans l'affaire Salvini » (Corriere della Sera, Domani), « La droite s’en prend aux juges enquêteurs » (Repubblica), « Le gouvernement intensifie sa lutte contre les migrants » (la Stampa), et la tentative d'attentat contre Donald Trump « « Il voulait tuer Trump » » (Il Messaggero).

ARTICLE, La Stampa, F. Olivo « Le spectre d’une condamnation pour Matteo Salvini » : « A part Matteo Salvini, la plus effrayée par le jugement sur l’affaire « Open Arms » est Giorgia Meloni. La mission du Palais Chigi ces jours-ci est claire : le vice-président du Conseil doit être soutenu mais surtout géré. Car le dirigeant de la Ligue ne fait pas mystère de sa volonté d'exploiter au maximum son affaire judiciaire, en axant tout l'agenda des prochains jours sur l'immigration et la justice. Meloni a donné un soutien total à son allié et doit maintenant le poursuivre sur un terrain d'entente. Un durcissement des règles sur l'immigration était déjà à l'ordre du jour, mais elle devient maintenant une urgence. Il s’agit de décider de la nouvelle gestion d’entrées (non plus avec la procédure en ligne dite « click-day » mais par quotas régionaux ou territoriaux, ainsi que de prévoir plus de contrôles auprès des entreprises embauchant ces immigrés car ‘’il y aurait un écart important entre le nombre d’entrées pour des raisons de travail et les contrats réellement signés’’. L’autre pilier de cette stratégie concerne l’Albanie. Les nouveaux centres où placer les migrants secourus en mer près des côtes italiennes sont presque prêts, ‘’il s’agit d’attendre quelques semaines’’ explique-t-on au gouvernement. Fratelli d'Italia est conscient que le fait d'avoir donné un large soutien à Salvini lie en quelque sorte les mains de la Présidente du Conseil. Non seulement il sera difficile, voire impossible, de demander un recul du ministre en cas de condamnation en première instance, mais il sera compliqué de devoir cohabiter avec un Salvini belliqueux. Par ailleurs, la décision des juges sur Salvini pourrait coïncider avec un possible renvoi en justice de la ministre pour le tourisme Santaché pour sa société Visibilia. La ligne de FDI était de demander sa démission en cas de procès. Il sera toutefois difficile de convaincre Santanché si Salvini, condamné, devait rester à sa place. »

ARTICLE, Il Messaggero, par F. Bechis, « Starmer et le modèle italien : visite au centre anti-débarquement » : « Contre toute attente, un premier ministre britannique socialiste consulte la leader de la droite italienne pour savoir quoi faire contre l’immigration illégale. Keir Starmer rencontrera Giorgia Meloni à Rome, à la Villa Doria Pamphilj. Une autre rencontre doit se tenir un peu plus tôt, dans le quartier de l’Eur, au sein du Centre national de coordination pour l’immigration. Il visitera aux côtés du ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi les salles de surveillance scrutant la Méditerranée à la recherche d’embarcations illégales, une première pour un premier ministre étranger. Cette rencontre sera l’occasion pour Meloni de relancer la ligne dure anti-débarquements, au lendemain de la réquisition de 6 ans de prison contre le ministre Salvini. Hier encore, Starmer se disait « intéressé » par l’accord entre l’Italie et l’Albanie, et pourrait être tenté de le répliquer si les conditions le permettent. Pour ce dernier, les flux migratoires illégaux dans la Manche deviennent un problème de plus en plus important. En Méditerranée, le scénario s’est inversé depuis quelques mois. Hier, le Viminal avait annoncé à Meloni qu’aucune embarcation n’avait tenté de gagner les côtes italiennes dans la journée. Les accords avec la Tunisie, l’Algérie, l’Egypte et les autres pays nord-africains pour diminuer les départs portent leurs fruits. La rencontre avec Starmer doit également porter sur la possibilité pour l’Ukraine d’utiliser les armes occidentales en Russie, sujet sur lequel les deux leaders ne sont pas d’accord. ».

ARTICLE, Il Messaggero, par A. Bas, « Moins de dépenses et plus de réformes : le plan pour réduire la dette » : Le Plan structurel du budget, le nouveau document prévu par le Pacte de stabilité, sera approuvé demain en Conseil des ministres. Le document pourrait être approuvé avec la mention « sauf accord préalable », notamment puisque les chiffres cruciaux du document, sur le PIB, le déficit et la dette, ne pourraient être obtenues dans leur version finale qu’après le 23 septembre, à l’occasion de la publication des révisions des données de l’Istat. Le document pourrait donc être approuvé par les ministres le 24 septembre, pour une discussion au Parlement le 25, et enfin transmis à la Commission européenne début octobre. Parmi les réformes que l’Italie présentera à la Commission se trouveront certainement des mesures sur la concurrence, avec une ouverture des marchés, la fonction publique (réforme de la carrière des fonctionnaires) et la justice (une accélération des procédures). Le ministre de l’Economie, G. Giorgetti (Ligue), a déjà fait savoir à ses collègues du gouvernement qu’il ne sera pas possible de financer des mesures en s’appuyant sur le déficit, une logique qui devra aussi s’appliquer aux amendements parlementaires. Le budget se fondera sur une réduction des contributions sociales à hauteur de 11 milliards, et sur une réduction du taux de l’impôt sur le revenu. Pour le reste, 10 milliards doivent encore être trouvés.»

ARTICLE, La Repubblica, C. Tito « Le pari risqué d’U. von der Leyen pour nommer Fitto (Frères d’Italie) vice-président au risque de susciter des frictions » : « Ursula serait prête à jouer son va-tout et à défier les socialistes, les libéraux et les verts. Elle souhaiterait en effet confirmer demain à Strasbourg la vice-présidence de la Commission à Raffaele Fitto. La présentation de l’équipe, prévue pour mardi, pourrait cependant être reportée, la Slovénie devant encore présenter sa candidate. La présidente de la Commission, malgré le fait d’avoir été votée par une majorité composée par le PPE, le PSE, les Libéraux et les Verts, a décidé d’élargir la coalition à droite, en incluant l’ECR. Pour ce faire, elle est décidée à indiquer le nom de Fitto comme un de ses six vice-présidents exécutifs. Elle sait qu’elle peut compter sur le soutien des populaires mais qu’elle doit aussi affronter l’hostilité des trois autres groupes. A part les Verts qui, n’ayant pas de représentants, sont opposés à l’idée d’impliquer l’ECR, les autres partis sont traversés par des divisions et des tensions au niveau national. Au sein des socialistes, par exemple, le PD aurait une position possibiliste sur le ministre mélonien (par crainte d’être accusé ensuite d’antipatriotisme) ainsi que la délégation espagnole, qui veut obtenir le portefeuille de la transition écologique pour Teresa Ribera. La présidente de la Commission, misant sur une implication de l’Italie afin d’augmenter sa centralité dans les dynamiques européennes, serait en train d’envisager de rééquilibrer le rapport avec le PSE et Renew en renforçant les portefeuilles de leurs représentants. En même temps, cette solution provoquerait un déplacement à droite de l’UE. Si ce pari risqué devait être accompagné d’un bras-de-fer, le scrutin final dans l’hémicycle pourrait se révéler plutôt dangereux. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani (Forza Italia), vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, « L’envoi et l’usage de missiles [en Ukraine] est à la discrétion de chaque pays ; il faut maintenant organiser une conférence de paix » : « Chaque pays décide comment ses livraisons d’armements à l’Ukraine peuvent être utilisées, à travers un dialogue bilatéral avec Kiev. Au sein de l’OTAN, il existe une position selon laquelle l’Alliance n’est pas impliquée dans la guerre et les Américains semblent très prudents. L’Italie a fourni à Kiev une aide militaire, civile, financière et ce sans aucune réserve. Nous nous apprêtons à envoyer la deuxième batterie de Samp-T afin de défendre la population ukrainienne. Le président Zelensky n’a jamais demandé plus que ce que nous faisons. J’espère qu’une sérieuse conférence de paix pourra être organisée d’ici la fin de l’année. Un communiqué du G7 condamne fermement les actions de l’Iran et la livraison d’armes à Moscou qui constitue une violation du droit international et une menace pour la sécurité européenne. Nous adressons ce message également à la Chine, lui demandant de ne fournir ni armes ni technologies à la Russie. Concernant la visite à Rome du ministre chinois du Commerce extérieur, nous voulons travailler à un plan commercial égalitaire, nous demandons un accès équitable de nos produits sur leurs marchés, nos entreprises doivent être soumises aux mêmes conditions de concurrence. Nous sommes pour cela favorables aux frais de douanes proposés par la Commission européenne afin de protéger la compétitivité de nos entreprises. Nous voulons une réciprocité réelle et un climat de collaboration positive. Cela n’enlève rien à nos bonnes relations, comme le montrent la visite de Giorgia Meloni en Chine et celle à venir, à la fin de l’année du Président Sergio Mattarella, à laquelle je participerai également. [Aujourd’hui Keir Starmer et Giorgia Meloni évoqueront entre autres les centres pour les migrants en Albanie], les Britanniques ont toujours été intéressés à notre projet qui est sur le point d’être lancé. »

SONDAGES, La Repubblica, d’I. Diamanti, « Sur l’envoi d’armes à l’Ukraine, les plus défavorables sont parmi les électeurs de la Ligue, de Fratelli d’Italia et du Mouvement 5 Etoiles » : « Depuis le début de la guerre en Ukraine il y a plus de deux ans, l’opinion publique a évolué dans le temps, notamment sur l’envoi d’armes par Kiev. Le consensus concernant les aides militaires livrées à l’Ukraine est en recul constant depuis un an et on assiste même à un effondrement de l’opinion ces derniers mois. D’après un sondage Demos, 29% des interrogés se disent aujourd’hui favorables au soutien militaire à l’Ukraine, contre 47% en septembre 2023. A l’inverse, ceux qui se déclarent ‘’contre’’ les aides militaires sont devenus majoritaires, avec plus de 40% d’avis contraires. On observe la même tendance concernant la hausse des dépenses militaires de façon générale, le consensus étant passé de 33% en septembre 2022 à 19% actuellement. Cela s’explique d’abord par la globalisation et l’augmentation des conflits et des tensions dans le monde qui fait que les citoyens, notamment italiens, ne se concentrent plus sur un seul front. Ensuite, les conflits, très médiatisés et montrés, influencent le sentiment des citoyens, y compris sur le plan politique, et il y a une normalisation de la peur. L’opinion favorable à l’envoi d’armes à l’Ukraine est plus forte parmi les électeurs potentiels des partis de ‘’centre-gauche’’ (56 % pour +Europa, Azione, 55% pour Italia Viva et 44% Parti démocrate) mais aussi ceux de Forza Italia (48%). A droite, le consensus est plus bas : avec 40% d’avis favorables parmi l’électorat de la Ligue et de Fratelli d’Italia, et seulement 33% pour le Mouvement 5 Etoiles. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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