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06/09/2024

"Affaire Sangiuliano, le Palais Chigi voit un coup monté : pas de démissions pour des motifs sentimentaux."

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Italie. Revue de presse.

En unes, l’affaire de l’emploi fictif présumé d’une assistante du ministre de la culture G. Sangiuliano « Mme Boccia confirme que le ministre peut faire l’objet d’un chantage » (Corriere della Sera), « Boccia : « ma vérité » » (Stampa) ; la nomination du Premier ministre Michel Barnier « Macron nomme Barnier Premier ministre : Le Pen fait des concessions ; la gauche dit non  » (Corriere, Repubblica), « Barnier, Macron prend de court la gauche » (Domani, Verità); enfin la finalisation de la loi de finances « Le report des départs obligatoires à la retraite fixé à 67 ans » (Messaggero). 

Sur X les hashtags #Sangiuliano et #Boccia font toujours tendance.

ARTICLE, Corriere della sera, par M. Guerzoni, « Affaire Sangiuliano, le Palais Chigi voit un coup monté : pas de démissions pour des motifs sentimentaux » : « Au palais Chigi, la ligne qui émerge est celle de la résistance : protéger le ministre Sangiuliano, repousser la pression de l'opposition, écarter les accusations selon lesquelles le ministre de la Culture serait « sous chantage ». La présidence du Conseil et la direction de Fratelli d’Italia soupçonnent de plus en plus l’action de ‘’responsables occultes" derrière les ruses de Boccia, définies comme "lucide" et "diabolique". Et si certains parmi les dirigeants meloniens pensent qu'elle s'est adressée à une agence de communication de haut niveau, la plupart sont convaincus que Sangiuliano a été victime d'une machination, ourdie par des éléments de l'opposition et relancée par certains médias. ‘’Pourquoi les journaux n'énumèrent-ils pas les maîtresses des anciens ministres ? Et pour quelle raison Sangiuliano devrait-il démissionner ? Pour une affaire extraconjugale ? - C'est une personne honnête et c'est la grande nouveauté par rapport à la façon dont le ministère de la culture était géré jusqu'à notre arrivée.’’ a déclaré Giorgia Meloni. L’idée des dirigeants de FDI est que Sangiuliano se soit fait beaucoup d’ennemis en démantelant le système culturel mis en place pendant des années par le PD. Selon un ministre, Meloni a l’impression ‘’qu’il y a quelque chose d’autres, une sorte d’organisation. C’est la raison pour laquelle elle a voulu soutenir Sangiuliano, contre sa volonté première’’. Le ministre restera donc à son poste, sauf si des faits de malversations doivent se confirmer. Bref, la leader de la majorité estime qu'elle ne peut pas se permettre de céder, non seulement parce que ‘’ce ne peuvent pas être les journaux et la gauche qui dictent mes choix’’, mais aussi pour éviter un remaniement qui pourrait déclencher une avalanche. Elle est déterminée à résister, jusqu'au G7 de la culture et au-delà. » 

PREMIER PLAN, Il Messaggero, de F. Malfetano, « Giorgia Meloni et le test [du Forum de] Cernobbio, le message adressé aux entreprises est ‘’ayez confiance en nous et en nos résultats’’ » : « Alors que le gouvernement semble être à un tournant en ce début d’automne, la Présidente du Conseil a tenu à être à tout prix au Forum Ambrosetti, avec onze ministres. C’est pour elle une opportunité de mettre en œuvre sa volonté de ‘’mieux communiquer sur ce que nous faisons’’, parmi les points formulés lors de la réunion-fleuve du parti qui s’est tenue ce mercredi à Montecitorio [siège du Parlement italien]. Elle fera le bilan des avancées de son gouvernement sur les thèmes-phares identifiés par The European House-Abrosetti - la croissance, les défis pour nos économies, la technologie, l’intelligence artificielle et la paix en Europe - et esquissera les premières lignes directrices de la Loi de finances qui marquera les prochains mois. Pour Giorgia Meloni, face à un auditoire composé des plus importants engrenages du moteur économique et financier de l’Italie, ce sera un véritable test. Elle répétera que les ressources de cette année seront concentrées sur le soutien aux entreprises qui embauchent et créent de l’emploi, outre le pouvoir d’achat des familles, en particulier celles avec des enfants à charge. Des messages rassurants pour contrer le discours que porteront Elly Schlein, Giuseppe Conte et Carlo Calenda également présents au Forum. Du ‘’record absolu de taux d'emploi dans l’histoire de l’Italie’’ qui vient d’émerger des dernières données macroéconomiques ‘’extrêmement positives’’, au rôle que l’Italie semble s’apprêter à jouer en Europe avec une vice-présidence de l’exécutif de Raffaele Fitto, le gouvernement demandera la confiance. Toutefois les principales attentes de ce 50ème Forum Ambrosetti pensé autour du thème de la paix porteront surtout sur les invités internationaux, à commencer par le président ukrainien V. Zelensky mais aussi le premier ministre hongrois V. Orban. On peut également s’attendre à une rencontre entre le président ukrainien et Giorgia Meloni (également attendue demain en milieu de journée à Paris pour rencontrer les athlètes paralympiques italiens). Elle réitèrera la volonté de l’Italie de poursuivre le soutien de l’Ukraine selon les conditions actuelles. C’est-à-dire, dans l’attente de la reconstruction du pays, sans que les armes fournies par Rome puissent être utilisées dans l’offensive au-delà des frontières russes. » 

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ARTICLE, La Repubblica, L. Milella « Le gouvernement s’en prend à la presse, feu vert aux limitations concernant la publication des écoutes » : « Le gouvernement Meloni déterre la hache de guerre contre la liberté de la presse. Cette décision semble ainsi avoir un goût de revanche, puisqu’elle coïncide avec l'affaire Boccia-Sangiuliano. Pas plus tard qu'hier, lors du conseil des ministres, la fameuse norme Costa a été adoptée, il s'agit du décret législatif qui supprime la conquête acquise en 2017 par les journalistes avec la loi sur les écoutes téléphoniques du ministre de l’époque, Andrea Orlando, devenue opérationnelle avec son successeur Alfonso Bonafede. C'est-à-dire la possibilité de publier librement le texte de l'acte par lequel les juges émettent des demandes d'arrestation et annoncent les suspects. Le président de l'Association nationale, Giuseppe Santalucia, s'y oppose fermement, déclarant : "De cette manière, la présomption d'innocence n'est pas du tout assurée, c’est en revanche une barrière injustifiée placée sur le chemin de la connaissance de ce qui se passe dans le procès, qui marque un moment d'une importance indéniable.’’ Le Président de la Fédération nationale des éditeurs (FNSI) Vittorio Di Trapani, pour sa part, déclare ‘’ "c’est un retour en arrière qui n'a rien à voir avec la présomption d’innocence, c’est un cadeau pour les puissants qui veulent demeurer dans l’ombre et pour les cols blancs. Ce gouvernement continue à démanteler l'article 21 de la Constitution, tout en prenant en otage la RAI, enlisée dans la guerre de répartition des sièges". Le nouveau texte prévoit en effet ‘’ La publication des mesures [prises par le juge d’enquête] est interdite jusqu'à la fin de l'enquête préliminaire ou de l'audience préliminaire". Les oppositions s’insurgent : pour le M5S ‘’c’est l’euthanasie de la démocratie’’, pour le PD ‘’le gouvernement a une tendance naturelle à la censure’’. »

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de S. Montefiori, « Emmanuel Macron nomme Michel Barnier premier ministre, ouverture de Marine Le Pen, indignation de la gauche » : « […] En Italie, la Présidente du Conseil Giorgia Meloni a salué ‘’la grande expérience politique’’ de Michel Barnier, qui ‘’représente une valeur ajoutée en vue du travail commun à mener au niveau européen et pour continuer à renforcer les relations bilatérales entre la France et l’Italie’’. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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