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03/09/2024

Giorgia Meloni : "Les retraites minimales seront augmentées."

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Italie. Revue de presse.

En unes, les tensions au Proche-Orient « Haute tension entre les Etats-Unis et Israël » (Corriere della Sera), « Netanyahou encerclé » (Avvenire, Messaggero) ; l’entretien de la dirigeante de l’AfD Alice Weidel « « Nous sommes prêts à sortir de l’UE » » (La Repubblica) ; la politique migratoire du gouvernement « Les dépenses folles du centre de détention et de rapatriement en Albanie »; et enfin les propos de Giorgia Meloni lors de son entretien télévisé sur la chaîne Rete4 ce lundi soir « « Les retraites minimales seront augmentées » » (Messaggero).

Sur X, le hashtag #Sangiuliano fait tendance, en référence à l’affaire de l’emploi fictif présumé d’une assistante du ministre de la Culture G. Sangiulia.

ARTICLE, Corriere della Sera, P. Di Caro « Meloni : « économiquement, l’Italie fait mieux que d’autres pays, maintenant nous donnerons la priorité à la sécurité et aux retraites minimales » » : « Nous avons assisté à un entretien ou plutôt à une conversation entre amis ("Comme vous êtes élégante, jolie robe") entre le journaliste Paolo Del Debbio et Giorgia Meloni, d'où ressortent néanmoins quelques points fermes de ce que sera l'engagement du gouvernement dans les mois à venir. La présidente du Conseil affirme que la "sécurité" sera la priorité après la loi de finances, avec la lutte contre l'immigration clandestine, et bien sûr l'amélioration des conditions de vie des Italiens, qui sont déjà - selon les données de l'Istat - en hausse. Ainsi que les aides aux familles, la réduction des charges salariales, les aides aux entreprises qui embauchent des jeunes. Et aussi l'indexation des pensions minimales, qui est "l’une de nos priorités", assure-t-elle : "Au cours de ces deux années, nous avons travaillé à la revalorisation complète des retraites jusqu'à 2.270 euros et à la revalorisation de 120% des retraites minimales", en faisant en sorte que "les retraites très élevées augmentent moins", une "opération juste que nous continuerons à mettre en œuvre". La dirigeante de Frères d’Italie ne donne pas de détails, mais revendique les mérites de son gouvernement : "La loi de finances sera inspirée par le bon sens et le sérieux. La saison de l'argent jeté par la fenêtre et des bonus est terminée". Et donc "toutes les ressources disponibles doivent être concentrées sur le soutien aux entreprises qui embauchent et créent des emplois et sur le renforcement du pouvoir d'achat des familles et des travailleurs". Sur l’économie, elle souligne ‘’ l’'Italie, qui a toujours été la lanterne rouge de l'Europe, connaît aujourd'hui une croissance supérieure à la moyenne de la zone euro, supérieure à celle de la France et de l'Allemagne, le taux d'emploi est le plus élevé depuis l'époque de Garibaldi, le taux de chômage est le plus bas". Du côté des migrations, Mme Meloni assure que les arrivées sont en baisse "de 64 % par rapport à l'année dernière" en raison de la nouvelle approche que l'Italie adopte également à l'égard de l'Europe. Et elle réaffirme que la loi en vigueur dite « Bossi-Fini » sera modifiée parce que trop d'étrangers sont admis "par les mafias" en profitant des décrets sur les flux et ne sont ensuite pas embauchés : ‘’c'est une escroquerie’’, selon Meloni. »

ARTICLE, La Repubblica, P. Mastrolilli « Musk remettra un prix à Meloni à l’occasion de son déplacement à New York, un pont vers Trump » C'est Elon Musk qui remettra à Giorgia Meloni le Global Citizen Award décerné par l'Atlantic Council le 23 septembre. Un grand honneur et une opportunité politique utile pour la présidente du Conseil, si Donald Trump remporte l'élection présidentielle américaine le 5 novembre, mais aussi un sérieux risque d'embarras si Kamala Harris devait accèder à la Maison Blanche « Le problème, c'est que ce prix sera remis à Meloni par le fondateur de Tesla, qui est désormais considéré comme un militant de la campagne présidentielle de Trump, qu'il a ouvertement soutenue, et dont il a reçu une invitation à jouer un rôle important dans son éventuelle seconde administration. Si le candidat républicain l'emporte le 5 novembre, ce lien avec Musk aidera Meloni à construire rapidement une relation solide avec la Maison Blanche. En général, la présidente du Conseil italienne a plus d'affinités électives avec Trump, mais après l'amitié établie avec Biden, elle aurait un certain repositionnement à faire, également en ce qui concerne le soutien fort offert à l'Ukraine. Meloni entretient une solide relation avec Musk, qu'elle a reçu en juin dernier au Palais Chigi, puis accueilli en décembre au meeting annuel de Frères d’Italie, « Atreju. Le problème se pose toutefois si Harris l'emporte plutôt le 5 novembre. Le cas échéant, Meloni pourrait revendiquer les bonnes relations établies avec Biden, les bons choix sur l’Ukraine et sur la Route de la Soie et l’intérêt réciproque entre Washington et Rome à préserver une alliance étroite. Toutefois, le rapprochement avec Musk à un mois des élections pourrait se transformer en un problème non nécessaire. »

ARTICLE, Corriere della Sera, F. Basso « Les noms pour Ursula : le nombre de femmes augmente, Fitto (Frères d’Italie) en lice pour une vice-présidence » - Mais il faudra convaincre Paris et Berlin : «  Hier, la Belgique a enfin indiqué son candidat, c’est sa ministre des affaires étrangères Hadja Lahbib, suivant ainsi les souhaits de la présidente Ursula d’un nom féminin dans le but de rééquilibrer les genres dans l’exécutif européen. La Roumanie a changé son candidat pour nommer la députée européenne Negrescu. A ce stade, il y a 10 femmes sur 27. Toutefois, la composante féminine pourrait augmenter à en croire aux entretiens accordés par von der Leyen et après les auditions au Parlement européen. Selon certaines sources européennes, les délégations envisagées par Mme von der Leyen pour Raffaele Fitto seraient la politique de cohésion, avec les deux directions générales « Regio » et « Reform », ainsi que la supervision du PNR avec l’équipe Recover, dirigée par Céline Gauer, et la partie de la DG Ecfin qui suit le Next Generation EU. Une vice-présidence exécutive serait également proposée à l'Italie, mais Mme von der Leyen devra convaincre la France et l'Allemagne, étant donné que la présidente du Conseil Meloni a voté contre la reconduction de la dirigeante allemande et qu'elle est l'expression d'un groupe - les conservateurs de l'Ecr - qui ne fait pas partie de la "majorité d'Ursula". Les autres vice-présidents exécutifs devraient être le Français Thierry Breton (Paris pourrait être intéressé par la DG Concurrence pour réécrire les règles de concurrence après les frictions avec Vestager, mais aussi par l'industrie et le numérique), l'Espagnole Teresa Ribera (Madrid veut diriger la politique climatique), le Letton Valdis Dombrovskis qui a également le même titre dans cette législature et le Slovaque Maros Šefcovic. L’autre vice-présidente, comme d'habitude, sera l'Estonienne Kaja Kallas, la Haute représentante de l'UE. Dans la nouvelle Commission, les simples vice-présidences disparaîtront, il n'y aura que des vice-présidences exécutives et elles seront toutes combinées avec une direction générale. »

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ENTRETIEN, Repubblica, d’Alice Weidel, dirigeante d’AfD « Si elle nous ignore la CDU finira comme la DC : L’Europe doit nous écouter ou nous engagerons le Dexit » : « Le fait de maintenir la « Bandmauer » (« cordon sanitaire ») est profondément anti démocratique. [Sur une possible radicalisation du parti] L’AfD n’est ni radicale ni extrémiste. L’AfD est devenu le parti préféré des travailleurs, et le SPD s’est pris la gifle qu’il méritait. Sur le fait de rejoindre le groupe des Patriotes au PE, la question ne se pose pas : nous avons créé notre propre groupe, et nous continuons à penser qu’une Europe libre doit passer par une union libre de peuples égaux. Je suis désolée si certains sont déçus que l’Allemagne « payeuse » retrouve un peu de sa souveraineté. Le Dexit est pour nous une ultime solution. Nous ne voulons pas détruire mais réformer, seulement cela ne peut se faire que si nos partenaires européens comprennent que nous devons défendre nos intérêts les plus vitaux. L’Allemagne n’a pas besoin de l’UE pour survivre, mais l’UE a besoin de l’Allemagne, et celle-ci devrait se comporter en conséquence. Dans ces conditions seulement, un Dexit ne sera pas nécessaire. »

ANALYSE, Corriere della Sera, par M. Franco : « La vague extrémiste et les équilibres de gouvernement » : Il faudrait se demander quand et comment la victoire de l’extrême-droite dans deux régions de l’est de l’Allemagne pourra avoir un impact sur la majorité en Italie. La satisfaction de la Ligue par rapport à l’affirmation de l’AfD, formation néo-nazie [sic !] et ouvertement poutiniste, ne reflète pas seulement la défaite des sociaux-démocrates face aux extrémistes de droite et de gauche, mais entérine la crise d’une coalition européiste et atlantiste. La pression de Salvini sur Meloni pourrait donc augmenter concernant l’Ukraine, plaidant pour un soutien moins affirmé. Frères d’Italie a toutefois réaffirmé son attachement à l’OTAN et à l’UE, mais le simple fait de devoir se prononcer sur ces sujets est significatif. D'autre part, le "non" de Meloni et ses alliés du 17 juillet dernier à la candidature d’Ursula von der Leyen à la tête de la Commission européenne a laissé des traces de méfiance et de mécontentement. La tentative de dissimuler ce "non" répond à la fois aux doutes de la majorité qui a élu la Commission et à la stratégie de Salvini et de ses "patriotes européens" souhaitant affirmer que le passage vers une ligne anti-UE est un glissement obligatoire. Mais le soutien à l’Ukraine reste l’un des piliers de l’Europe. Il clarifie les positions de chacun, notamment par rapport à Poutine. Les extrémistes mais aussi les populistes soi-disant de gauche, dont le M5s est le représentant en Italie, sentent le vent tourner en leur faveur : ce n’est pas un hasard si Wagenknecht, pro-poutine et une des vainqueurs du vote allemand ce dimanche, appartient à la famille « grilliniste » continentale. Ces deux familles politiques font donc le même double pari : celui d’une victoire de Poutine, débouchant sur une paix négociée par la nouvelle administration Trump aux Etats-Unis. Il est difficile de distinguer les véritables sympathies pour Poutine de l’opportunisme de certains. Cela ne facilite dans tous les cas pas les perspectives de gouvernement de Meloni, déjà empêtrées dans l’épineuse question de la réforme des Régions voulue par la Ligue, qui est aujourd’hui combattue à la fois par la gauche, par certains éléments de la majorité et par des responsables catholiques. Les sujets du budget, comme ceux du poste attribué à Fitto, sont aussi des sujets de poids, pris entre les logiques de rapports de forces intérieurs et les alliances à l’international. »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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