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23/08/2024

"Sur la nationalité, les alliés se disputent."

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Italie. Revue de presse.

Le débat sur la citoyenneté en Italie continue de faire les unes également : « Sur le ‘ius scholae’, le piège de Salvini » (Stampa), « Sur la nationalité, les alliés se disputent » (Corriere). Enfin, les suites du naufrage du super voilier restent également en une (« Ils ont cherché à se sauver », Messaggero), tandis que l’avertissement du gouvernement italien à Stellantis sur son plan industriel en Italie est en une du quotidien économique Sole 24 Ore : « Sur l’automobile, Urso avertit Stellantis : « il n’y aura pas d’aides sans la gigafactory ».

PREMIER PLAN, La Stampa, d’E. Camilli, « Prise de distance d’Antonio Tajani (Forza Italia) dans le débat sur le ‘’ius scholae’’ » : « Lors du meeting de Rimini (‘’rencontre pour l’amitié entre les peuples’’), Antonio Tajani a relancé la polémique interne au gouvernement autour du ius scholae [possibilité d’obtenir la nationalité italienne sans être né en Italie mais en y ayant suivi une partie de sa scolarité, ndlr] : ‘’je préfère quelqu’un qui n’a pas un nom italien et dont les parents ne sont pas nés en Italie mais qui chante notre hymne national plutôt qu’une personne née en Italie de parents italiens mais qui se refuse de le chanter’’ a déclaré le vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères. Il reconnait que ce sujet ne fait pas partie du programme du gouvernement mais observe, à l’intention de ses alliés, qu’il ‘’n’impose rien à personne’’ et ne vouloir que ‘’personne ne lui impose quelque chose à lui’’. Il répond plus particulièrement à Matteo Salvini et à la Ligue ayant opposé un refus sec à l’ouverture de Forza Italia sur une modification des conditions d’obtention de la nationalité. Hier soir le chef de groupe de la Ligue au Sénat, Massimiliano Romeo, a même observé que ‘’l’insistance de Tajani ouvrait une brèche en faveur de l’opposition et risque de déstabiliser le gouvernement’’. La Ligue a également republié une veille interview de Silvio Berlusconi dans laquelle il se disait opposé au ‘’ius scholae’’ comme au droit du sol. Antonio Tajani a répliqué immédiatement en disant ‘’bien connaitre la pensée de Berlusconi’’ et qu’elle ne devait pas être ‘’utilisée pour alimenter des polémiques politiques’’. ‘’Forza Italia dit qu’il faut fréquenter l’école obligatoire jusqu’à 16 ans et obtenir le diplôme attestant de la connaissance de la langue et de la culture italiennes ; cela garantit une bien meilleure intégration que la loi actuelle’’ explique-t-il appelant à ‘’regarder la réalité telle qu’elle est : on n’est pas italien et européen en raison de notre couleur de peau, mais par nos convictions intimes’’. S’il poursuit donc sur cette ligne, les alliés de la coalition freinent et le chef de groupe Fratelli d’Italia à la Chambre Tommaso Foti déplore ‘’un thème de l’opposition pour semer la confusion au sein de la majorité’’. Gianfranco Fini, leader historique du Parti de droite Alleanza Nazionale dont Fratelli d’Italia est issu, a réaffirmé sa ‘’position de toujours en faveur du ius scholae’’, et sur la nécessité d’une intervention sur la loi afin de s’adapter à la société qui change. »

ENTRETIEN, Corriere della Sera, de Tommaso Foti, chef de groupe Fratelli d’Italia à la Chambre, « [Concernant le ius scholae] il n’y a pas d’urgence à changer la loi, en neuf ans le Parlement ne l’a pas fait » : « La loi de Finances sera au centre de la réunion avec la Présidente du Conseil le 30 août prochain. Il me semble que les chiffres de l’OCDE placent l’Italie devant l’Allemagne [en matière de dette publique] et que les données sont tout à fait normales. Cela montre même que, malgré la forte corrélation entre les économies italienne et allemande, le PIB italien connait encore une croissance de 0,5%. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter outre-mesure. La réforme des conditions d’acquisition de la nationalité italienne et le ‘’ius scholae’’ sont-ils si urgents ? Cela fait 9 ans que le Parlement se penche sur la question et le débat n’a jamais abouti. Lors des débats en 2022 sur le ‘’ius culturae’’, Fratelli d’Italia qui était alors dans l’opposition l’a refusé, mais aussi la Ligue et Forza Italia qui appartenaient quant à eux à la majorité dirigée par Mario Draghi. Il est tout à fait légitime que Tajani soulève une question qui ne fasse pas partie du programme électoral d’aucun des partis de la coalition et veuille en discuter, mais il faut aussi identifier les priorités. Il y a par ailleurs des faits incontestables : entre 2012 et 2022, 1,5 millions d’étrangers ont obtenu la nationalité italienne, soit l’équivalent de la population de Milan. En 2022, l’Italie a été le premier pays d’Europe pour le nombre de naturalisations, avec plus de 220 000 dossiers approuvés. Ce sujet est utilisé pour mettre en difficulté la majorité et cela finit par discréditer le débat. Mais l’opposition peut être tranquille, la Ligue ne se désolidarisera pas du gouvernement. Le gouverneur de la Banque d’Italie Fabio Panetta, outre qu’il faudrait plus d’immigrés en situation régulière, a dit beaucoup de choses intéressantes, notamment sur le problème des intérêts de la dette qui ne permettra pas une loi de finances extraordinaire. Nous devrons nous concentrer sur la réduction des charges salariales, la baisse des taxes et le maintien des aides pour les familles avec des enfants afin de donner un nouvel élan à la démographie. »

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Tommaso Foti

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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