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05/08/2024

"Embarras d’État."

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Italie. Revue de presse.

Les craintes relatives à une attaque imminente de l’Iran contre Israël, en réponse à la mort à Téhéran du chef du Hamas I. Haniyeh, font les unes de l’ensemble des médias. Les quotidiens titrent : « Alerte des services sur une « attaque imminente » » (Corriere della Sera), « Israël attend la riposte de l’Iran, les ressortissants italiens quittent le Liban » (Repubblica), « L’Iran serait prêt à attaquer » (Stampa, Messaggero). La polémique autour de l’attentat à la gare de Bologne du train Italicus Express en 1980, suite aux propos d’un représentant de Frères d’Italie remettant en cause la responsabilité de deux néofascistes condamnés à la prison à perpétuité, est aussi largement citée : « Attentats de l’extrême droite, le Quirinal fait un rappel à l’ordre » (Repubblica) « « Italicus » et Bologne : Mattarella explique l’histoire à la droite » (Domani).

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Italicus Express

ARTICLE, Repubblica, D. Castellani Perelli et G. Colarusso, « La Farnesina demande à « quitter le Liban ».  La grande fuite des Italiens a commencé. »

ARTICLE, Il Messagero, F. Bechis, « Meloni et la réunion à trois : le casse-tête des nominations à la Rai et la lettre pour Fitto à l’UE » : « Ce ne sera pas une réunion pour « vérifier » la tenue de la majorité, ce que la Ligue réclame depuis longtemps. Mais une discussion est nécessaire entre les dirigeants de la majorité. La présidente du Conseil doit s’entretenir avec le leader de la Ligue et vice-président du Conseil Matteo Salvini et le secrétaire général de Forza Italia et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani cette semaine. Par où commencer ? Par les nominations au conseil d’administration de la Rai ? Ou le poste de commissaire européen que la présidente du conseil devra présenter à Ursula Von Der Leyen avant le 30 août ? Le gouvernement est divisé sur la question des postes à pourvoir pour la gouvernance de la Rai depuis la démission de sa présidente Marinella Soldi, le 23 juillet 2024. La présidente du Conseil est face à deux possibilités : demander un accord sur les nominations aux postes du conseil d’administration et à celui d’administrateur délégué (pour lequel Giampaolo Rossi, vedette mélonienne, est en pôle position), ou « renvoyer le dossier à septembre ». Meloni devra toutefois composer avec l’absence d’entente avec les partis qui ont pourtant permis son élection, la Ligue réclamant le poste de Directeur général, et avec les contraintes du calendrier parlementaire. Un sujet majeur des discussions entre les leaders de la majorité sera aussi celui de la nomination du prochain commissaire européen italien.  Pour la présidente du Conseil, il n’y aurait qu’un seul profil à inscrire, celui de Raffaele Fitto, ministre des Affaires européennes et roi du Pnrr italien, faisant le lien avec les chefs d’Etat et de gouvernement, les ministres et les commissaires européens, les alliés et non-alliés. Mais elle fait face aussi à un dilemme : quelle sera la future gestion du Pnrr sans Fitto ? Si cela ne semble pas inquiéter Meloni, pour qui l’essentiel des travaux sur le plan a déjà été effectué, pour le Quirinal la question se pose.  Il est évident que le véritable enjeu n’est pas le nom, mais le poste que l’Italie arrivera à arracher à Bruxelles. La présidente du Conseil est convaincue que l’attribution d’une délégation économique de poids serait encore possible pour Rome, malgré son refus de reconduire Von der Leyen à la présidence de la Commission. Un poste de commissaire soit à la concurrence, au marché intérieur, au budget (dont le PNRR), ou à l’économie. Les possibilités semblent pourtant se rétrécir, puisqu’Ursula Von Der Leyen songerait à confier la concurrence à un pays frugal du nord de l’Europe. Emmanuel Macron a également déjà demandé à Von Der Leyen de renouveler Thierry Breton au marché intérieur. Selon son entourage, il n’a jamais été question d’accepter un portefeuille de commissaire sur les questions méditerranéennes ou le nouveau portefeuille à la défense, qualifié de « coquille vide ». »

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Raffaele Fitto

ARTICLE, La Stampa, F. Capurso, « Embarras d’Etat » : « Que les jugements prononcés sur les attentats de Bologne [désignant des auteurs néofascistes] seraient « un stratagème pour attaquer la droite », comme l’a déclaré le président de la commission Culture à la Chambre des députés Federico Mollicone hier dans un entretien à La Stampa, n’est pas une opinion partagée par tout le monde à Fratelli d’Italia. Mais beaucoup le pensent. Même Giorgia Meloni, malgré le rôle institutionnel qu’elle occupe, s’est contentée de mentionner la « vérité juridique » le jour des commémorations de la tragédie, comme si la vérité historique pouvait offrir une conclusion différente de celle de la matrice néofasciste. Meloni aurait toutefois accueilli les paroles du député Mollicone avec une certaine gêne. Elle n’aurait pas apprécié ce que l’on appelle dans son parti le contre-discours sur ce sujet, ce qu’elle aurait fait savoir à Mollicone par l’intermédiaire de son secrétaire d’Etat Giovanbattista Fazzolari. Elle ne supporterait pas que des proches ouvrent des polémiques sur des sujets où elle a été personnellement visée et sur lesquels elle s’est déjà exprimée. Et si quelqu’un le fait, il doit se contenter de répéter la ligne déjà exprimée par la présidente du Conseil. Or Mollicone a fait exactement l’inverse. Et pour Meloni, ses propos étaient d’autant plus inopportuns que le président de la République s’était déjà exprimé sur l’origine néofasciste des attentats. A cela s’ajoute le contexte des prochaines élections régionales en Emilie-Romagne, pour lesquelles le parti de la présidente du Conseil cherche à attirer une candidature modérée, pour laquelle ces propos « n’aident pas ». Dans le raisonnement de Meloni, la réponse sèche qu’elle avait adressée au président de l’association des familles des victimes, Paolo Bolognesi, devait avoir stoppé toutes les polémiques, au moins pour ce qui concernait Fratelli d’Italia. Car toute accusation de nostalgie (à l’égard du passé du parti, et de l’héritage du MSI) est vécue à Chigi comme une tentative de reléguer Fratelli à un statut de force politique inadapté à gouverner une démocratie libérale. En interne, consigne a été donnée aux parlementaires du parti de s’abstenir de tout commentaires et de ne pas défendre Mollicone. Le seul autorisé à parler est Edmondo Cirielli, vice-ministre des Affaires étrangères et surtout, dans ce cas, coordinateur de la direction nationale du parti. Cirielli s’est publiquement déclaré en désaccord avec les propos de Mollicone, pour dire qu’ils ne représentent pas la position de Fratelli. Aucune voix ne s’élève pourtant à droite pour réclamer la démission de Mollicone. Pour la présidente du Conseil, le président de la commission de la Culture peut rester à son poste, il a fait une simple erreur ».  

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Federico Mollicone

ARTICLE, (Samedi 3 août) Corriere della Sera, S. Montefiori « Les sourires après les tensions, la rencontre informelle à Paris entre Meloni et Macron » : « Le fait que la rencontre ait eu lieu indique une volonté de reprendre le fil d’une relation qui semblait en difficulté, surtout après les désaccords du G7 sous la présidence italienne dans les Pouilles. Si l'on en croit le langage corporel, la froideur qui régnait entre les deux à Borgo Egnazia semble désormais oubliée, remplacée par de grands sourires et la complicité. Macron a quitté la résidence présidentielle du Fort de Brégançon pour venir à Paris assister à quelques épreuves olympiques, mais aussi pour profiter politiquement d'un rare moment de grâce dans la société française après des mois de manifestations, de protestations, d'élections dramatiques et de chaos politique. La présidente du conseil italien et le président français ont abordé "les principales questions de politique européenne et internationale, à commencer par les derniers développements au Venezuela et au Proche-Orient", a annoncé le Palais Chigi dans un communiqué. Les deux dirigeants "se sont rencontrés et se sont entretenus de manière informelle", ont ajouté les sources de l'Élysée, précisant que les "principaux dossiers bilatéraux" ont également été abordés lors de la rencontre. La dernière fois que Meloni et Macron se sont vus, c'était lors du sommet de la Communauté politique européenne au Royaume-Uni, le 18 juillet. Cette fois-ci, la rencontre a été "excellente", "elle s'est très bien passée", a déclaré le Président Macron plus tard dans la soirée, en marge du match de judo qui a vu le Français Teddy Riner remporter l'or olympique pour la troisième fois (après Londres 2012 et Rio 2016). Comme toujours dans les relations entre l'Italie et la France, les difficultés occasionnelles cèdent généralement la place à la profondeur des intérêts communs, par exemple sur le Pacte de stabilité, et il est possible qu'une meilleure relation personnelle puisse aider les deux pays à éviter les conflits sur les nominations des commissaires européens. »

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Emmanuel Macron et Giorgia Meloni

ARTICLE, La Repubblica, L. De Cicco et A. Ginori « Le dégel olympique entre Paris et Rome ; la distance sur les nominations européennes demeure » : « A Versailles, la tension entre le gouvernement italien et l'Elysée s'est quelque peu apaisée. Il est trop tôt pour dire s'il s'agit d'un tournant après un mois de « gel polaire » sur la liaison Rome-Paris ou plutôt d'un raccommodage éclair, qui durera le temps d'une olympiade. Toujours est-il que Giorgia Meloni et Emmanuel Macron ont fini par se voir lors d’un tête-à-tête d'une demi-heure dans un pavillon construit pour les Jeux, en marge d'une compétition équestre. En revanche, le contraire aurait été sensationnel si la présidente du Conseil, à Paris pour rencontrer les athlètes italiens logé à Casa Italia, n'avait pas trouvé le temps d'une rencontre bilatérale avec le chef d'État du pays hôte. Cette rencontre, apprend-on de source italienne, a été sollicitée par le Palais Chigi, qui fait savoir que le dossier des nominations des commissariats européen ‘’n’a pas été évoqué’’ car ‘’l’interlocutrice de la présidente du Conseil est désormais directement Mme von der Leyen’’. Dans le casse-tête que devra composer la Présidente de la Commission Européenne, il y a un chevauchement d'intérêts entre Italiens et Français, puisque Macron demande la confirmation de Thierry Breton au Marché intérieur et que Meloni rêve d'une délégation économique "de poids’’. Il a également été question de l'Ukraine et des élections vénézuéliennes, à propos desquelles les positions de Paris et de Rome semblent s'aligner pour exiger de la transparence de la part du régime de Maduro. Et du Proche-Orient, après des jours de frictions autour de la décision du gouvernement italien de nommer un ambassadeur comme chargé d'affaires en Syrie, pour stabiliser la zone et soulager le Liban du fardeau des migrants, alors que la diplomatie française, dans une logique anti-Assad, souhaite une implication plus réduite. » 

ARTICLE, La Repubblica, « "Guerre hybride russe sur l'affaire Khelif". Et une nouvelle affaire éclate sur le ring parisien » par Anais Ginori et Giuliano Foschini : « Un bon boxeur masculin, une personne qui a fait sa transition » : Donald Trump est intervenu directement sur l'Algérienne Imane Khelif et sa victoire sur l'Italienne Angela Carini en reprenant la fake news sur la transition sexuelle de la boxeuse pour confirmer que, désormais, l'affaire Khelif n'est que du matériel de propagande électorale. C’est le cas aux Etats-Unis mais aussi en Hongrie où, après la défaite de la boxeuse Hamori également face à Khelif, la droite d'Orban a relancé l'affaire. C'est également le cas en Italie. Hier, la ministre de la famille, Eugenia Roccella, a défendu la campagne contre Khelif : "La gauche italienne et ses médias, a-t-elle déclaré, évoquent le complot russe ourdi de concert avec une "fachosphère". La vérité, c'est que le roi est nu". En fait, pendant que Roccella parlait de "complots risibles", on faisait d’autres découvertes. Après l'enquête de la Repubblica sur le président russe de l'IBA, Umar Kremlev - un criminel condamné qui a changé de nom avant de pouvoir obtenir des concessions de son ami Vladimir Poutine pour des sociétés de jeu, puis de reprendre la fédération de boxe évincée par le CIO -, certains en Italie ont cherché à comprendre quels types de relations existaient entre Kremlev et l’Italie, après que l'IBA qu'il préside a offert un riche prix (refusé) à Carini et à la fédération italienne. En fait, l'affaire pourrait se terminer au Copasir, où le sujet de la guerre hybride russe sur les Jeux olympiques inquiète. « La Russie, a déclaré le sénateur d'Italia Viva Enrico Borghi, membre du Copasir, met en œuvre des actions de guerre hybride classiques : la preuve en est la lecture forcée et intéressée de certains passages de la cérémonie d'ouverture, et l'explosion de la controverse contre l'athlète algérienne. Autour de cette initiative, poursuit Borghi, se manifeste une alliance entre l'extrême droite européenne et la Russie, que les réseaux sociaux tels que X amplifient ensuite à des niveaux extraordinaires, étant donné que Musk lui-même est à l'avant-garde du partage de ces contenus. Et c'est là qu'intervient un passage clé : l'Italie est le pays qui, au niveau institutionnel, prend parti avec un poids sans précédent (la deuxième plus haute fonction de l'État, la première ministre, un vice-premier ministre, en plus du battage médiatique des partis de gouvernement) sur ce front". Borghi ne parle pas par hasard de la cérémonie d'ouverture : l'enquête du parquet de Paris sur les menaces de mort contre le directeur artistique a établi, à ce stade précoce, qu'il s'agissait d'un mouvement organisé, qui pourrait provenir de l'étranger. "Ce qui est certain", a déclaré hier la secrétaire du Parti démocrate, Elly Schlein, c'est que "ces jours-ci, nous avons vu un axe de la droite nationaliste, un axe entre Trump, Poutiniens, Salvini et Meloni se déchaîner contre une athlète féminine parce qu'ils veulent décider qu'elle n'est pas une femme". »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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