Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01/08/2024

"Attaquez les journaux."

FI-AN.jpg

Ligue.jpg

Italie. Revue de presse.

La polémique autour de la boxeuse algérienne I. Khelif devant affronter aujourd’hui aux JO Paris 2024 une athlète italienne, soulevée notamment par les partis de droite, est aussi citée : « Tollé sur la boxeuse à la testostérone qui doit se battre contre Carini » (Corriere della Sera), « La droite s’en prend à la boxeuse Khelif » (Repubblica), « Le PD contre les femmes : même le Comité Olympique italien proteste mais la gauche parle d’homophobie » (Libero).

Les JT couvrent essentiellement la mort du chef politique du Hamas à Téhéran lors d’une attaque ciblée d’Israël, la réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU sur le Proche-Orient, le dernier jour de visite de G. Meloni en Chine et enfin la polémique autour du match de boxe entre l’Algérienne Khelif et l’Italienne Cassini qui se tient aujourd’hui.

ARTICLE, Corriere della Sera, M. Guerzoni « Meloni, une nouvelle phase avec la Chine » - la présidente du Conseil se rendra ensuite à Paris mais sans rencontrer Macron : « Au sein de l’équipe qui a accompagné Meloni pendant cette visite de cinq jours plein de rencontres, il y a « une grande satisfaction ». La présidente du Conseil a pu signer un plan d’action triennal 2024-2027 et six autres accords. Il relève ensuite de l’exécutif italien et de celui chinois de remplir de contenu ces accords-cadres. Mais alors que lors des rencontres des mois précédents avec d'autres premiers ministres, du calibre de Macron et Scholz, les journalistes et les opérateurs de télévision des pays hôtes avaient également assisté aux premières minutes de la confrontation (comme c'est l'usage), la presse venue d'Italie a été laissée à l'écart. Cette décision n'a pas été prise par les dirigeants de la République populaire, mais par l'équipe de la présidente du Conseil. Au cours des journées chinoises, elle avait attaqué certains journaux italiens au sujet de la RAI et de la liberté d'information. Selon des sources locales, les collaborateurs du président Xi ont été surpris, voire déçus. Des moments qui n'ébranlent évidemment pas la conviction de Giorgia Meloni : "La mission a été un succès". La présidente du Conseil a parlé avec Xi des principaux dossiers, économiques et géopolitiques, "avec une grande franchise". Et elle pense avoir ouvert une "nouvelle phase" dans les relations italo-chinoises après la déchirure de décembre, lorsqu'elle s'était retirée du mémorandum sur la Nouvelle route de la soie. Le soir, Meloni s’est rendue avec sa fille à Paris, où elle est attendue à « Casa Italia », le pavillon italien pour rencontrer les athlètes italiens. Mais si à Pékin la présidente du Conseil a eu un tête-à-tête de quatre-vingt-dix minutes avec le chef absolu du pays et du Parti communiste, Xi Jinping, aucune rencontre avec Emmanuel Macron n'est prévue à Paris. D'abord parce qu'il s'agit d'une visite que le Palais Chigi a qualifié de "non institutionnelle" et ensuite parce que, selon des sources gouvernementales italiennes, Macron "n'est pas à Paris aujourd'hui". »

COMMENTAIRE, La Stampa, M. Sorgi : « Meloni et les limites de la ligne dure » : « Meloni n'a pas l'intention de modifier ou d'assouplir la ligne qui lui a valu son succès dans les urnes le 8 juin, ni de se plier à un quelconque diktat de Bruxelles. Rien de personnel contre la Présidente de la Commission européenne mais elle n'a pas l'intention de tenir compte de ces critiques. Elle continuera à s'en prendre à la Commission jusqu'à ce qu'elle estime avoir obtenu la considération que mérite l'Italie.  Ce qui compte - explique-t-on au sein du parti de la Présidente - c'est le respect de notre pays. Les effets d'une lettre très peu diplomatique risquent cependant d’être négatifs. Elle a été livrée aux médias, et en dehors des canaux diplomatiques, accusant von der Leyen du rapport sur l'État de droit en Italie. Sans parler du moment, stratégiquement très malheureux, qui a été choisi pour réagir de manière aussi agressive vis-à-vis des dirigeants de Bruxelles : au moment même où le gouvernement est engagé dans de délicates négociations sur le Commissaire italien - le ministre Fitto est le candidat le plus accrédité - dans un scénario où, de toute évidence, personne n'est prêt à céder quoi que ce soit. »

COULISSES, Repubblica, E. Lauria, « "Attaquez les journaux", les notes internes de Fazzolari qui a ouvert l'offensive sur le rapport de l'UE » : : « Il ne s'agit pas d'une gaffe, mais de l'aboutissement d'une manœuvre précise orchestrée au Palais Chigi. Une faute délibérée. Giorgia Meloni a savamment assemblé les contenus et surtout les sources de deux dossiers différents pour lancer une attaque contre les médias ennemis et se réfugier derrière la figure de la victime d'une presse hostile. A Pékin, la Présidente du Conseil a mis en place une offensive répondant à la publication par La Repubblica d’un rapport sur l’Etat de droit, édité par la Commission européenne, qui n’épargne pas les attaques au gouvernement. La défense ne consiste pas en une réponse sur le fond mais en un cri d’intégrité contre l'usage déformé que ses adversaires auraient fait du rapport, le tout dans une lettre adressée à Ursula von der Leyen. Dans les notes internes, rédigées quotidiennement sous la supervision du secrétaire d’Etat Giovanbattista Fazzolari (Frères d'Italie), deux mots d'ordre commencent à circuler : ne pas donner l'idée d'un affrontement avec Bruxelles (alors que se décident les commissaires) et pointer du doigt l'"instrumentalisation" menée par les "médias ennemis". Ce rapport est suivi par la publication d'un autre rapport, le Media freedom rapid response, rédigé par la Fédération des journalistes européens, qui critique également l'état de l'information en Italie. Les journaux de droite le discréditent. Tout cela contribue à l'objectif de la présidente du Conseil, qui est d'accuser les journaux qu’elle n’aime pas. »

Giovanbattista Fazzolari.jpg

Giovanbattista Fazzolari et Girogia Meloni

ARTICLE, La Repubblica, M. Crosetti, « Les poings de la droite sur Khelif » : « Elle s'appelle Imane Khelif, c'est une boxeuse algérienne et aujourd'hui elle combat aux JO de Paris contre l'Italienne Angela Carini. C'est une femme, pas une transsexuelle. Imane Khelif avait été éliminée par la fédération internationale de boxe, qui n'est plus reconnue par le CIO, parce qu'elle présentait aux championnats du monde un taux de testostérone trop élevé pour une compétition féminine, ainsi que des traces de chromosomes XY. Ces mêmes tests, répétés plusieurs fois sous le contrôle du Comité olympique, ont pourtant prouvé le contraire : testostérone compatible et pas de chromosomes "mâles". Sur son passeport, dans la vie et dans son corps, Imane est une femme.  Mais cela ne suffit pas. Le ministre des sports, Andrea Abodi (Indépendant), affirme que les conditions de sécurité ne sont pas réunies. Cela signifie donc qu'aujourd'hui, notre athlète risquerait sa santé en se battant contre quoi ? Un homme déguisé en femme ? Un autre ministre, M. Salvini, affirme que cela détruit l'éthique du sport et la crédibilité des Jeux olympiques, rien de moins. Le président du Sénat, Ignazio La Russa, écrit sur les médias sociaux : « Est-il politiquement incorrect de dire que j'encourage la femme ? ».

ENTRETIEN, La Verità, de Eugenia Roccella, ministre de la Famille : « ‘’ Un passeport ne peut changer la biologie. Le problème de la sécurité (de la boxeuse italienne, ndlr) existe ‘’ » : « ‘’ Il y a un sujet physiologique et génétique que l’état-civil ne peut pas changer. Cette rencontre de boxe dévoile l’hypocrisie de ceux qui disent vouloir défendre les droits des femmes : la ‘fluidité’ que Schlein (Parti démocrate) affirme tant apprécier va en réalité contre ces droits. ‘’ »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

Les commentaires sont fermés.