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17/06/2024

"Nous allons mener des enquêtes financières sur le trafic d’êtres humains."

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Italie. Revue de presse. 

Le sommet pour la paix en Ukraine en Suisse - et notamment l’abstention de certains pays lors du vote sur la déclaration finale, fait les gros titres de la presse : « Paix, le « oui » au plan mais avec des défections » (Corriere della Sera), « Les pays du Sud n’adhèrent pas au plan de paix » (La Stampa), « Le Sud du monde reste aux côtés de Poutine » (Il Messaggero), « L’Italie n’abandonne pas Kiev » (Giornale). Le sommet informel qui se tient aujourd’hui à Bruxelles en vue des premières discussions pour la nomination à la tête des institutions européennes, fait la une de certains quotidiens : « UE, Ursula cherche des voix » (Repubblica), « Sur les nominations, Meloni est isolée en Europe» (Domani), « Giorgia défie Scholz et Macron [et demandera un commissaire important] » (Libero). 

Les JT couvrent essentiellement la conférence de paix en Suisse et notamment le fait que le document final reconnaisse l’intégrité territoriale de l’Ukraine, le dîner informel entre les chefs d’Etat et de gouvernement européens afin de définir les alliances et de préparer le conseil de l’UE des 27 et 28 juin prochains, ainsi que la situation au Proche-Orient où une « pause tactique » a été décrétée par l’armée israélienne à Gaza et les premières répétitions générales sur la Seine en vue de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris. 

ENTRETIEN, Il Messaggero, de Matteo Piantedosi (Indépendant), ministre de l’Intérieur : « Nous allons mener des enquêtes financières sur le trafic d’êtres humains et préparer un plan pour le Jubilé de Rome » : « Q. Parmi les initiatives décidées par le G7, il y a une « coalition de volontaires » contre le trafic d’êtres humains. Pourriez-vous nous expliquer comment elle fonctionnera ? Nous sommes en train de travailler à une solution qui satisfasse les points définis par le G7 afin de rendre concrète la lutte contre le trafic d’êtres humains. Nous voulons proposer des actions qui s’inscrivent dans la démarche innovante portée par le plan Mattei. La réunion que je présiderai avec les partenaires du G7 en octobre prochain définira des axes de coopération en mettant en exergue la coopération entre nos polices, comme c’est déjà le cas pour d’autres organisations criminelles internationales. Nous soulignerons l’importance du capacity building, c’est-à-dire renforcer les forces de sécurité dans les pays d’origine et de transit, le but étant d’améliorer leurs capacités d’investigation et leur organisation interne. Q. Vous présiderez mardi une réunion avec la Slovénie et la Croatie. La suspension de la libre circulation à notre frontière orientale sera-t-elle prolongée ? Oui, la fermeture de la frontière et les contrôles à l’Est seront prolongés jusqu’au 21 décembre prochain. C’est une initiative partagée en toute conscience : contrôler la route balkanique est un enjeu non seulement en ce qui concerne l’immigration mais aussi d’éventuels foreign fighters et des sujets radicalisés. Q. Les déclarations de Giorgia Meloni au sujet des infiltrations mafieuses dans le cadre de l’application des décrets sur les flux migratoires a beaucoup fait parler. Comment allez-vous intervenir ? Nous avons deux pistes d’action : comme ministère, nous nous organisons pour mettre sur pied un système de certification, c’est-à-dire que l’accès au portail ne sera pas permis à n’importe qui, les données des demandeurs seront contrôlées de façon préventive. Un groupe de travail interministériel réfléchira aussi à des modifications légales pour permettre une intervention encore plus efficace. Q. Où verra-t-on apparaitre les nouveaux centres pour l’immigration ? Nous effectuons en ce moment les dernières vérifications techniques. À Pozzallo, le centre est déjà actif, d’autres ouvriront vite en Sicile et en Calabre. Q. 2025 sera l’année du Jubilé pour Rome. Quel est le plan pour la sécurité ? Il y a un plan ainsi qu’un groupe de travail où nous coopérons avec la préfecture de Rome et la conférence épiscopale italienne. Nous ne sommes pas inquiets de la gestion, en tant que telle, d’un grand flux de pèlerins, mais par l’infiltration en leur sein d’éventuels loups solitaires. Pour les arrêter, nous faisons de la prévention en les repérant dès qu’ils s’exposent à un processus de radicalisation. Depuis le 7 octobre, nous avons reconduit 68 personnes dans leur pays pour des raisons de sécurité nationale. » 

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Matteo Piantedosi

ARTICLE, il Messaggero, F. Bechis et F. Malfetano : « Ursula bis, ‘‘une garantie contre Moscou’’, le dîner des négociations » : « Un dîner, un apéritif ou juste un verre ? La diplomatie européenne se pratique à table. Alors qu’elle a très brièvement rencontré Giorgia Meloni durant le G7, lors d’une « simple discussion », Ursula von der Leyen sait que ses chances d’obtenir un deuxième mandat à la tête de la Commission grandissent grâce aux délais fixés (le Conseil européen des 27 et 28 juin est presque la seule fenêtre avant septembre) et à la modification de la géographie électorale européenne (les macronistes ont tout intérêt à conclure les discussions avant l’éventuel couronnement de Marine Le Pen). Après le G7 de Borgo Egnazia, les partisans d’Ursula von der Leyen se sont retrouvés à Lucerne, en Suisse. Certes, ils étaient là pour discuter d’autre chose, mais même Volodymyr Zelenski ne peut ignorer ce qui se joue en coulisses, puisqu’il est directement concerné. « On va partir sur Ursula », le bis repetita est à un pas, et le raisonnement mis en avant est celui de la « stabilité » qu’il faut à l’UE pour tenir tête à la Russie. Une stabilité qui se traduit par la continuité de l’axe PPE-PSE-Renew et qui tient à distance les droites. Le casse-tête est encore loin d’être résolu, et Meloni n’a aucune intention de se tenir à l’écart. Au dîner, elle compte s’asseoir avec l’assurance de ceux qui savent qu’ils sont déterminants, mais pas tout de suite, car aucun nom ni commissariat ne seront fixés aujourd’hui. Sur la stratégie, Meloni aura peu de choses à dire car les conservateurs n’ont pas un poids suffisant pour influencer la coalition de von der Leyen. Le jeu de la présidente du Conseil commencera quand, officiellement investie, Ursula von der Leyen devra s’assurer des votes et se protéger face aux frondeurs, qui lui ont déjà fait des frayeurs il y a cinq ans. Et cette fois, le risque est encore plus fort : la droite française d’Éric Ciotti ne l’a jamais soutenue et ne le fera pas, et la position de Donald Tusk pose aussi question. C’est là que Giorgia Meloni pourrait faire peser les 77 députés d’ECR dans la balance. Ce n’est pas par hasard si elle arrivera à Bruxelles en avance, pour prendre le temps de discuter avec le Fidesz et le PiS, les deux trouble-fêtes dans son plan. Pour Ursula von der Leyen, il est clair que mécontenter l’Italie sur le sujet des commissaires risque de lui coûter sa place. La présidente du Conseil, conciliante, demande juste à être respectée et vise la Défense, la Concurrence, le Marché intérieur, ou même l’Economie, avec des prérogatives élargies au budget européen ou aux instruments financiers. » 

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G7

ENTRETIEN, Corriere della Sera, d’Antonio Tajani, vice-président du Conseil, ministre des affaires étrangères et dirigeant de Forza Italia : « Le PPE a remporté les élections européennes. Les socialistes et les libéraux n'ont pas gagné, il faudra en tenir compte » par Paola di Caro : « La route "est encore longue", mais pour Antonio Tajani elle est déjà tracée, du moins pour ce qui est des revendications : celles de son parti, Forza Italia, en tant que membre essentiel d'un PPE qui doit avoir une "large représentation" après avoir remporté les élections du 9 juin ; et celle du gouvernement italien qui, en Europe, demande avec force "un portefeuille important et un vice-président de la Commission". Dès aujourd'hui, avec la première réunion du PPE avant le Conseil européen, le leader de FI et ministre des affaires étrangères est prêt à se battre à Bruxelles sur plusieurs fronts. Et en Italie, son horizon est tout aussi clair : travailler "pour un grand projet politique qui rassemble les modérés, qui atteigne les 20 %, et représentent la maison des Italiens". Q. : Aujourd'hui, le Parti populaire européen tient sa première réunion pour faire le point sur les alliances, les nominations et le poids qu’il aura dans l’Union. Quelle position votre parti défendra-t-il ? R. : « La position d’un parti qui a obtenu un très bon résultat aux élections européennes et est maintenant le troisième parti italien avec le SVP, un parti qui fait partie de la famille européenne qui a gagné les élections et doit revendiquer sa place ». Q. : Qu'est-ce que cela signifie concrètement ? R. : « Que nous devons tenir compte de la nouvelle situation européenne, des résultats obtenus par les différents groupes. Le Parti populaire européen doit avoir les "top leaderships" ». Q. : Les droites, certaines en tout cas, ont également obtenu de bons résultats, à l'image de Le Pen. R. : « Mais ils ont trop de différences avec nous, les populaires. J'espère que nous parviendrons à une alliance entre les populaires, les conservateurs et les libéraux ». Q. : Un nouvel accord avec les socialistes pour élire la prochaine Commission n'est donc pas exclu ? R. : « A ce jour, rien n'est exclu. Nous allons commencer à y réfléchir dès maintenant, au niveau des familles européennes et bien sûr des gouvernements ». Q. : Et Meloni ? Fera-t-elle partie de la nouvelle majorité ou, comme le dit Olaf Scholz, est-elle "d'extrême-droite" ? R. : « FdI est un parti de droite, c'est un fait, mais il est faux de dire qu'il est trop à droite ou d'extrême-droite. Meloni est à la tête des conservateurs, une famille politique historique qui a déjà occupé des fonctions en Europe. Seul ID est resté à l’écart. Et le fait qu’en Italie, au gouvernement, il y ait un parti comme le nôtre, cela renforce le gouvernement italien et même la première ministre ». Q. : Mais pour faire partie d'une majorité, Frères d'Italie devrait voter pour vos candidats : cela veut-il dire qu’il y aura de nouveau Metsola au Parlement européen et von der Leyen à la Commission ? R. : « Il est clair que pour faire partie d'une majorité, il faut voter pour les candidats sur lesquels on s'est mis d'accord. Nos candidats PPE sont Metsola et von der Leyen. Nous verrons quelle majorité se formera autour d'eux » Q. : Pour le Conseil européen, le nom d'Enrico Letta est également cité, puisque ce sera le tour des socialistes : seriez-vous pour ? R. : « Pour nous, au sein du PPE, son profil est certainement important, notamment parce qu'il est issu de la tradition démocrate-chrétienne. Mais je pense qu'il est prématuré de citer des noms. Il est certain que l'Italie demandera un commissaire de poids et un vice-président. Elle mérite un rôle central ». Q. : Et vous, FI, en tant que représentants du PPE, que demandez-vous ? R. : « Nous sommes intéressés par des fonction qui font structurellement partie de notre programme, par exemple le sujet des réformes, les affaires constitutionnelles et la politique industrielle ». Q. : En parlant de réformes, une grande partie de l'opposition descendra demain dans la rue pour protester. Allez-vous poursuivre avec ces réformes ou allez-vous tenter à nouveau d'ouvrir le dialogue ? R. : « Nous n'avons jamais été fermés au dialogue, mais l'engagement de faire des réformes, nous l'avons pris devant nos électeurs, pas devant la gauche. Nous leur avons promis de travailler à la réforme de la justice, à la réforme institutionnelle et à celle de l'autonomie régionale ». Q. : Vous parlez souvent d'un élargissement de FI : pensez-vous ouvrir les portes à des politiques comme Mariastella Gelmini, Mara Carfagna, Ettore Rosato ? R. : « Notre projet est un projet politique, évidemment ouvert à tous ceux qui veulent collaborer. Mais nous n’allons pas "piller" les autres partis, nous voulons convaincre les Italiens que nous sommes le seul centre possible qui peut attirer les modérés et leur donner les réponses qu'ils recherchent. Ce n'est pas une question de personnalités individuelles, c'est un projet à long terme ».

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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