24/05/2024
"Ursula von der Leyen lance des signaux d’ouverture à Giorgia Meloni."
Italie. Revue de presse.
La presse titre largement sur les suites de l’enquête pour corruption visant le président de la région Ligurie, Giovanni Toti : « Toti auditionné pendant huit heures par le juge » (Corriere della Sera, Repubblica, Messaggero), « Toti rejette toutes les accusations contre lui » (Giornale) « Les 180 questions posées par le juge à Toti » (Mattino). L’hypothèse d’un moratoire sur les constructions abusives fait aussi la une : « Décret sur les maisons, il sera désormais plus facile de régulariser les petits travaux illégaux » (Sole 24 Ore), « Les vérandas aussi figurent dans le moratoire » (Messaggero). Enfin, la mise sous bracelet électronique de la militante italienne Ilaria Salis détenue en Hongrie est aussi citée « Salis est assignée à résidence après 466 jours de prison » (Repubblica, Corriere).
ARTICLE, la Stampa, U. Magri : « Mattarella sur la Constitution : ‘’Elle n’est pas notre passé mais notre avenir’’ » : « ‘Ce n’est pas seulement la Constitution de notre passé, c’est aussi celle de notre avenir’ : ce sont les mots prononcés par l’ancien président du Conseil Giovanni Goria que le président Sergio Mattarella a rappelés hier. Un choix qui n’est certainement pas anodin. Sergio Mattarella, par politesse, n’interfère jamais dans le débat sur la réforme du « Premierato » qui touche pourtant aussi aux pouvoirs du président de la République. Cette neutralité scrupuleuse vis-à-vis de la « mère de toutes les réformes », n’empêche toutefois pas Mattarella de défendre et de louer la Constitution actuelle. Plus que jamais, elle lui apparaît comme juste, comme un texte dont la qualité principale est de pouvoir s’adapter aux différentes époques. Et toujours en citant Goria : ‘’La modernité de notre Constitution et sa capacité à être un point de repère résident dans le débat et les compromis entre forces politiques qui en sont à l’origine’’. Une façon de dire que quiconque souhaite la modifier doit se soumettre au dialogue, rechercher le compromis et le pluralisme politique, car ‘’l’articulation des systèmes sociaux et institutionnels a joué un grand rôle dans la fortification du système démocratique’’. Ces mots ont été prononcés hier à l’occasion du trentenaire de la mort de Giovanni Goria, à Asti, où s’est rendue une foule nombreuse. Il a voulu y aller pour réparer l’injustice faite à cet homme qui fut accusé lors de l’opération anti-corruption « Mains Propres », avant d’être innocenté, mais seulement après sa mort. »
PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de P. Di Caro, « Ursula von der Leyen lance des signaux d’ouverture à Giorgia Meloni : ‘’ je travaille bien avec elle’’ » : « La campagne électorale du centre-droit s’enflamme et cette fois les polémiques concernent l’Europe, où se divisent aussi bien les familles et groupes politiques européens que la majorité en Italie. Alors que le parti allemand AfD a été exclu du groupe Identité et Démocratie – auquel appartiennent également la Ligue et le Rassemblement National -, Forza Italia réitère son refus net d’une alliance entre le PPE et Marine Le Pen. Au même moment, la Présidente sortante de la Commission et candidate à sa réélection avec le PPE, Ursula von der Leyen, salue Giorgia Meloni avec qui elle a ‘’bien gouverné’’, écartant en revanche une collaboration avec d’autres partis du groupe des Conservateurs mais aussi Marine Le Pen, l’AfD, les conservateurs polonais et d’autres encore. Le groupe I&D a exclu hier l’AfD pour ‘’ne plus être associé aux incidents liés à Maximilian Krah’’, en référence aux propos tenus dans une interview à la Repubblica, affirmant que ‘’tous les SS n’étaient pas des criminels’’. Des propos qui ont suscité l’embarras de son parti, l’indignation en Europe et même la réaction de Marine Le Pen. Mais cette exclusion n’a pas suffi à convaincre Antonio Tajani (Forza Italia) d’envisager une alliance avec la droite : ‘’ce n’est pas la Ligue le problème, c’est que nous ne partageons pas les opinions de Marine Le Pen qui veut pour sa part sortir de l’OTAN. On ne peut pas envisager de gouverner l’Europe si on est contre l’Europe. Marin Le Pen n’est sûrement pas une pro-européenne.’’. Cela n’a pas plu à la leader française : ‘’il est surprenant, compte tenu de son rôle politique, qu’Antonio Tajani ne connaisse pas le premier parti de France. Le RN ne souhaite pas sortir de l’OTAN [de même que] nous ne souhaitons pas détruire l’Europe, cette affirmation est fausse. Nous voulons sauver l’Europe en réorientant les politiques européennes’’. Matteo Salvini répond qu’il y a une ‘entente totale avec Marine Le Pen, […] lorsqu’Antonio Tajani s’en prend à elle, il fait erreur selon moi. Nous travaillons pour unir [la droite]’’ , ‘’et vous pensez qu’il vaut mieux Macron que Le Pen ?’’. Une alliance reste en tous cas possible entre les Conservateurs et les Populaires. C’est ce que souhaite Tajani, alors que Meloni vient pour sa part de rencontrer Marine Le Pen. Ursula von der Leyen parle de Giorgia Meloni avec respect, elle qui est parmi les ‘’pro-européens, contre Poutine et pour l’état de droit’’, ‘’nous pourrons donc travailler ensemble’’ conclue-t-elle. Elle souligne toutefois qu’elle a une ‘’approche complètement différente’’ de celle de Giorgia Meloni sur les droits LGBT. Donc, avec les conservateurs aussi, il faudra décider point par point et rien n’est gagné. Giorgia Meloni reste sur sa position, et selon elle lors de ses élections il faudra voter entre ‘’deux modèles d’Europe, à savoir soit une bureaucratie géante qui prétend réglementer les moindres aspects de notre vie, en ennemi des spécificités nationales’’ soit de l’autre une Europe qui ‘’concentre ses ressources dans les domaines dans lesquels elle peut apporter une valeur ajoutée, comme la politique étrangère ou la sécurité commune, et laisse le reste à la souveraineté nationale’’. »
ARTICLE, Sole 24 Ore, de M. Longo, « Yellen appelle à faire ‘’front uni’’ contre la Chine » : « Il faut lancer un message ‘’clair et uni’’, former un bloc pour s’opposer aux ‘’surcapacités industrielles" de la Chine et le risque de ‘’banqueroute pour les entreprises américaines et d’autres pays’’. La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen s’est exprimée à la veille du G7 Finances à Stresa. Dans l’après-midi, elle a également rencontré le ministre italien de l’Economie, Giancarlo Giorgetti (Ligue), abordant les mêmes sujets cruciaux. ‘’Nous avons discuté de la question russe et des tensions géo-économiques avec la Chine mais il y a toutefois des sujets qui restent en suspens, comme le premier pilier de la taxation globale’’ a déclaré le ministre italien à l’issue de l’entretien. Janet Yellen souligne que ‘’de nombreux pays sont inquiets de l’évolution des déséquilibres commerciaux’’ et craignent une concurrence injuste des entreprises chinoises subventionnées par l’Etat. Elle rappelle l’importance de ne pas dépendre de la Chine sur des produits stratégiques comme les micro-puces et l’énergie verte. D’où son appel à ‘’présenter un front clair et uni’’ face à la Chine. L’autre grand sujet porte sur la Russie, ‘’des rétorsions ont déjà été mises en place et il y en aura d’autres’’ dit le ministre Giorgetti. ‘’L’activité des banques italiennes, européennes et de toutes les institutions financières travaillant avec la Russie est largement règlementée. Le problème concerne les entreprises qui n’opèrent pas directement mais qui triangulent avec la Russie’’ ajoute le ministre. Sur la question de la triangulation commerciale, Yellen cite à nouveau explicitement la Chine, ‘’source significative de matériau pour la Russie’’ et estime que ‘’les pays du G7 ont les moyens de réduire cet échange commercial’’. La proposition américaine de maxi-financement en faveur de l’Ukraine, probablement à hauteur de 50 milliards de dollars pour cet été, est ‘’discutée dans les grandes lignes afin de trouver un accord bien que les détails n’aient pas encore été définis’’ a expliqué Yellen. Giorgetti a toutefois qualifié la question de ‘’compliquée’’ car il faut ‘’trouver une solide base légale au niveau européen’’, évoquant la possibilité d’un prêt de la part des pays du G7 et d’autres partenaires, point sur lequel le ministre allemand des Finances préfère se montrer prudent. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
"Plus d'Italie. Moins d'Europe. Avec Salvini et [le général] Vannacci."
Matteo Salvini : "Des soldats italiens combattant en Ukraine ? Non, merci."
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