07/05/2024
Matteo Salvini : "Mon Europe ne peut être ni une colonie chinoise ni musulmane."
Italie. Revue de presse.
La grève de 24 heures des journalistes de la RAI fait la une de plusieurs quotidiens.
Les JT couvrent essentiellement l’enquête sur la mort de cinq ouvriers à Palerme, la situation au Proche-Orient et l’opération en cours à Rafah, l’intervention du Président Sergio Mattarella à l’ONU, ainsi que le l’annonce d’exercices nucléaires par la Russie.
Sur X le hashtag #Toti, en référence à l’assignation à résidence du président de la région Ligurie Giovanni Toti (Forza Italia), visé par une enquête de corruption, fait tendance.
ARTICLE, La Repubblica, F. Tonacci « Meloni se rend à Tripoli et à Benghazi : une visite-éclair électorale avec ses ministres pour jouer la carte de l’immigration » : « C’est une mission en deux étapes, gardée secrète jusqu’à hier soir. C’est une nouvelle pièce de la mosaïque du Plan Mattei, mais aussi une stratégie utile pour son image, alors que la campagne électorale démarre et pourrait se concentrer autour de la thématique de l’immigration. C’est le sujet le plus délicat pour la Présidente du Conseil, le seul sur lequel elle a reconnu que le gouvernement pourrait faire davantage. Meloni se rendra aujourd’hui en Libye : le programme prévoit une rencontre à Tripoli avec le Premier ministre du gouvernement d’unité nationale, Abdel Hamid Dabbeibah. Dans l’agenda de Meloni figure aussi une rencontre à Benghazi avec l’homme fort de la Cyrénaïque, Khalifa Haftar. C’est un rendez-vous plus délicat, qui explique aussi la confidentialité autour de cette nouvelle. Des sources diplomatiques font savoir que le rendez-vous reste encore à confirmer, en attente du feu vert définitif de l’interlocuteur. Aux côtés de la présidente du Conseil, le déplacement prévoit aussi la présence des ministres Abodi (Sport – Indépendant), Bernini (Université – Forza Italia) et Schillaci (Santé publique – Indépendant), l’objectif étant de signer des accords et des projets d’entente pour chaque secteur de compétence. Des axes de coopération au développement qui, dans la vision du Plan Mattei, devraient renforcer la collaboration dans ces domaines et obtenir en échange un engagement pour freiner les départs depuis les ports africains vers l’Italie. Le ministre de l’Intérieur Piantedosi (Indépendat) ne sera pas présent, ce dernier ayant rencontré récemment à Rome ses homologues de Tunisie, d’Algérie et de Libye. A cette occasion, le ministre Piantedosi avait souligné l’exigence d’arrêter les migrants avant qu’ils n’arrivent sur les côtes d’Afrique du Nord, indiquant comme priorité stratégique la tenue des frontières terrestres, à commencer par la région du Sahel. Meloni se rend en Libye pour sceller ce pacte. Toutefois, l'attitude d’Haftar inquiète le Palais Chigi et risque de devenir une menace pour la sécurité de la Méditerranée : des navires et des avions russes sont arrivés en Cyrénaïque ces derniers jours, avec à leur bord des armes et des instructeurs militaires, avec pour destination une base dans le désert qui sert de plaque tournante logistique vers le Soudan et le Sahel. Travailler à la pacification de la Libye, dans ce scénario, devient crucial pour ne pas aggraver l'urgence migratoire. Et pour ne pas réduire à néant les progrès réalisés dans le nombre de départs par rapport au record de 2023 : au 6 mai, 17 399 entrées en Italie en provenance de Libye ont été enregistrées, contre 44 343 le même jour de l'année dernière. L'affichage de ces chiffres, en pleine campagne électorale, fait partie des priorités de la visite de Meloni. La Chambre votera aujourd’hui pour la reconduite du financement des missions italiennes dans les zones de crise : le PD et le M5S s’opposent au soutien assuré au gouvernement libyen pour les opérations de contrôle des côtes en raison de ‘’tortures systématiques de la part des autorités locales gérant les centres de détention’’. Le PD demande aussi la fermeture immédiate des centres de détention en Libye. »
ENTRETIEN, Il Tempo, de Matteo Salvini, ministre des Transports, vice-Président du Conseil et secrétaire de la Ligue, « Mon Europe ne peut être ni une colonie chinoise ni musulmane » : « Ceux qui voteront pour la Ligue lors des européennes en juin peuvent être sûrs d’une chose : nous ne gouvernerons jamais à Bruxelles ou à Strasbourg avec la gauche, les socialistes, les communistes, ni avec Macron. J’espère que la droite saura s’unir afin d’éviter la formation d’un gouvernement européen penchant à gauche. La présence des socialistes est ce qui m’inquiète le plus : entre Macron le va-t-en-guerre et Marine Le Pen, je n’ai pas de doute sur quel camp choisir et je suis désolé que tout le monde – y compris au sein de la droite italienne – ne pense pas comme moi. L’Union européenne doit défendre les frontières européennes, y compris Lampedusa, Vintimille et Trieste, chose qu’elle n’a jamais fait. L’UE doit supprimer les directives absurdes contre les véhicules et les logements des Italiens et qui sont un cadeau fait à la Chine pour ce qui est des normes sur les véhicules électriques, et aux banques pour ce qui est de l’impôt sur la propriété. Troisièmement, l’UE doit aider les agriculteurs et cesser de faire la propagande pour le fromage et la viande chimique et autres absurdités inventées par les multinationales milliardaires étrangères. Il ne me semble pas que l’Italie ait beaucoup été défendue par la Commission européenne sortante, et ce malgré la présence d’un commissaire italien comme Gentiloni (membre du Parti démocrate, comme par hasard…). Il faut de nouvelles alliances en Europe, autrement nous deviendrons une colonie à moitié chinoise, à moitié musulmane. [Q : Vous avez qualifié Emmanuel Macron de ‘’ va-t-en-guerre’’. Pensez-vous qu’il s’agisse de déclarations faites dans le contexte de la campagne électorale par le président français ou qu’il y ait réellement un risque d’envoyer des soldats de pays européens en Ukraine ?] R : Envisager d’envoyer nos enfants combattre et mourir en Ukraine est dangereux et fou. Sur certains sujets, on ne peut pas se permettre d’être superficiel. Je suis très inquiet que dans les lieux de pouvoir, on parle davantage de guerre que de paix. La gauche a choisi de présenter la candidature d’Ilaria Salis, détenue en Hongrie et sur laquelle pèsent de très lourdes accusations. Nous, nous avons préféré le général Roberto Vannacci qui défendu l’Italie sur des théâtres de guerre dangereux. Du reste, Vannacci n’est que l’un des nombreux candidats que nous présentons à travers toute l’Italie en vue des européennes. Bien qu’il ne soit pas membre de la Ligue, le général Vannacci partage nos idées sur la valeur de la liberté d’opinion et d’expression, que Bruxelles voudrait remettre en cause, sur la souveraineté nationale, sur la patrie et la famille, sur la justice à réformer et l’immigration à contrôler. Nous avons reçu des menaces et certains événements ont été empêchés, malheureusement nous y sommes habitués, une partie de la gauche ne changera jamais. Personnellement je risque 15 ans de prison pour avoir lutté contre l’immigration clandestine. Concernant les manifestations pro-palestiniennes et les dérives antisémites, je vois un réel danger dans notre pays, ce qui est en train de se produire est inquiétant et déconcertant. Non seulement Israël est honteusement attaquée mais il y a une censure de ceux qui affirment son droit à se défendre. J’espère qu’il n’y aura pas davantage de victimes civiles, que les otages seront libérés, que le Hamas sera anéanti et qu’Israël et la Palestine puissent enfin vivre en paix dans deux Etats libres. La réforme de l’autonomie régionale différenciée doit être menée au plus vite, les écarts entre les régions ne sont pas dus à l’autonomie (qui n’existe pas) mais à la centralisation et à la bureaucratie. Cette réforme conférera davantage de responsabilités et de pouvoirs aux régions et rapprochera la politique des citoyens. »
ARTICLE, La Repubblica, D. Raineri « La menace de la bombe avant les élections européennes, Moscou veut faire peur aux électeurs pour favoriser les partis qui s’opposent à l’envoi d’armes à Kiev » : « Un mois avant les élections européennes, dans le but de semer la panique parmi les électeurs au profit des partis opposés à l'envoi d'une aide militaire à l'Ukraine, et donc aussi au profit de Moscou, le ministère russe de la défense annonce pour la première fois des exercices au sol avec des armes nucléaires tactiques. Les militaires russes veulent peut-être tester la procédure de déplacement et de lancement des petites bombes atomiques, qui implique une chaîne de commandement complexe et quelques étapes pratiques, en fonction du vecteur choisi. Nous savons néanmoins ce qu’ils voulaient faire du point de vue politique : lancer l’énième message agressif contre les gouvernements alliés de l’Ukraine. Certains observateurs pensent que si les militaires russes devaient utiliser une arme nucléaire tactique, ils le feraient à des fins de démonstration et donc pas contre une cible précise, mais dans un lieu ouvert sans valeur particulière du point de vue de la guerre. On voit mal comment les Russes pourraient utiliser des munitions tactiques pour obtenir un avantage sur les fronts où il y a le plus de combats. La ligne de front s'étend sur des centaines de kilomètres, les troupes sont dispersées et chaque tranchée à envahir est une histoire en soi. Et puis bombarder avec une arme atomique tactique Chasiv Yar qui est maintenant la bataille le plus cruciale, en termes militaires, cela ne représenterait pas le coup de grâce pour l’Ukraine. Mais le prix politique pour la Russie serait très élevé. Cela n’éviterait pas la réaction directe de la part des Etats-Unis qui pourrait arriver par faire couler un des navires russes en Mer Noire. »
(Traduction : ambassade de France à Rome)
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