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03/04/2024

"Matteo Salvini bat en retraite et vise les 7%."

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Italie. Revue de presse. 

La frappe israélienne qui a conduit à la mort de 7 membres d'une ONG humanitaire à Gaza fait les unes : « Tués à Gaza pendant qu’ils livraient de la nourriture » (Corriere), « Le massacre des volontaires » (Repubblica, Stampa, Messaggero, Avvenire). La motion de défiance contre le vice-président du Conseil Matteo Salvini, prévue ce mercredi, est aussi citée : « Salvini, au pied du mur, rompt ses liens avec Poutine » (Stampa), « La Ligue efface Poutine : « après l’invasion de l’Ukraine l’accord avec Moscou n’est plus valable » » (Giornale). Enfin, le vote favorable à la réforme du « premierato » (élection directe du président du Conseil) par la commission pour les affaires constitutionnelles fait la une de Domani : « « Premierato » : le premier « oui » à la réforme mais la droite se divise ».  

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, d’A. Logroscino, « La réforme constitutionnelle dite du ‘’premierato’’ reçoit un premier aval, la Ligue appelle à garantir [de bonnes conditions de gouvernement] » : « Le gouvernement italien maintient son cap et entend obtenir rapidement l’approbation des Chambres sur la réforme dite ‘’du premierato’’ [conférant davantage de pouvoir au Président du Conseil], et ne débattre que dans un second temps de la loi électorale. Et ce malgré les réticences exprimées pour la première fois ouvertement par la Ligue, qui était restée jusqu’à présent silencieuse. La ministre pour les réformes Elisabetta Casellati (Forza Italia) a mis officiellement sur la table la question du vote à deux tours. La commission Affaires étrangères du Sénat a examiné hier à marche forcée le projet de loi défini par Giorgia Meloni comme ‘’la mère de toutes les réformes’’. L’amendement au cœur de la mesure, à savoir l’élection directe du Président du Conseil, a été approuvé, ainsi que la limite des deux mandats consécutifs. Le quota de sièges à attribuer dans le cadre de la prime de majorité sera en revanche défini avec la réforme de la loi électorale. Le Président de la République préserve son pouvoir de nomination et de révocation des ministres sur proposition du chef du gouvernement. La Commission se réunira à nouveau aujourd’hui et demain. ‘’Ils se dépêchent pour pouvoir dire à leurs électeurs qu’ils ont mené cette réforme avant les européennes, mais en vérité les divergences persistent et ils se disputent en interne’’ grogne l’opposition. Ce coup d’accélérateur sur la réforme constitutionnelle avant d’avoir défini le cadre de la loi électorale ne convainc en effet pas la Ligue et Forza Italia, qui veulent s’assurer de la solidité de la réforme. Un des points à éclaircir concerne la prime de majorité et le seuil nécessaire pour l’obtenir. D’après l’avis de la Cour constitutionnelle, le seuil ne pourra pas être inférieur à 40%. Fratelli d’Italia assure prendre en compte les recommandations de la Cour et dit ne ‘’pas vouloir fixer le seuil en-dessous des 40%, et examine même aller au-dessus’’. La question de la majorité parlementaire se pose, alors que l’objectif est de conférer davantage de stabilité au gouvernement, c’est pourquoi la ministre Casellati évoque l’hypothèse d’un système à deux tours. Les oppositions attaquent et soulignent les divisions au sein de la majorité, certains comptant sur l’échec de la consultation populaire lors du référendum. » 

ARTICLE, La Repubblica, de T. Ciriaco, « Matteo Salvini bat en retraite et vise les 7% [aux élections européennes], ‘’je réfléchis à une candidature du général Vannacci. Sur les homosexuels, nous n’avons pas les mêmes idées que lui’’ dit Salvini » : « La retraite de Matteo Salvini a commencé, il instille le doute sur le sort du général Vannacci, qui pourrait bien ne pas être inscrit sur les listes de la Ligue pour les européennes. Il tend la main à Umberto Bossi et aux dissidents internes de la Ligue qu’il admet avoir négligés. Il renie le pacte avec le parti Russie Unie de Vladimir Poutine (bien qu’il n’annonce pas s’être formellement rétracté). Il lance même des signaux de paix à Giorgia Meloni après plusieurs semaines de confrontation. Ce sont les éléments d’une reddition politique, par laquelle le leader tente d’assurer sa propre survie à la tête de la Ligue. Une stratégie qui lui est dictée par une ombre qui plane sur la direction du parti et qui déterminera l’avenir du vice-Président du Conseil : le seuil des 7% aux élections européennes. S’il n’est pas atteint, il lui sera demandé de se mettre en retrait et un secrétariat de transition sera imposé jusqu’au congrès prévu à l’automne prochain. Entre aujourd’hui et demain, la Chambre votera sur la motion de censure présentée par l’opposition contre le vice-Président du Conseil suite à ses déclarations après la mort de l’opposant russe A. Navalny. La Présidence du Conseil a déjà donné l’ordre de défendre Matteo Salvini à la Chambre et a obtenu le reniement public du ‘’partenariat paritaire et confidentiel’’ passé le 6 mars 2017 entre la Ligue et le parti Russie Unie. Partenariat ‘’invalidé suite à l’invasion de l’Ukraine’’ par la Russie, comme l’écrit noir sur blanc la Ligue dans un communiqué. Toutefois l’accord prévoit une reconduction tacite en l’absence de communication explicite de sa rupture par l’une des parties. Or il n’y a pas une d’annonce officielle pour dénoncer l’accord, qui aurait donc été reconduit le 6 mars 2022 alors que Poutine avait déjà envahi l’Ukraine. Mais ce n’est pas tout, interviewé à la télévision, Matteo Salvini tend la main au fondateur de la Ligue Umberto Bossi avec qui il a coupé les liens. Bossi est désormais à la tête des dissidents du Comité du Nord et figure parmi les signataires d’une lettre d’anciens parlementaires, dirigeants actuels et léghistes de la première heure qui contestent la ligne du secrétaire et le choix de s’allier à des forces extrémistes telles que les néo-nazis de l’AfD en Allemagne et ceux qui ne ‘’partagent pas notre répulsion naturelle pour tous les faisceaux et autres croix gammées’’. Ils contestent également certaines candidatures en vue des européennes, comme celle du général Roberto Vannacci et autres ‘’personnages fortement marqués comme nationalistes et complètement étrangers au mouvement’’. Sur ce point aussi, Salvini semble prêt à faire marche-arrière : ‘’nous y réfléchissons’’, répond-t-il à la journaliste, en déclarant notamment ne pas partager les propos du général visant les personnes homosexuelles.  La tentative de faire-marche arrière pour sauver sa place à la tête du parti semble évidente. Cela pourrait ne pas suffire s’il n’atteignait pas les 7% aux Européennes et le président de la région Frioul-Vénétie-Julienne, Massimiliano Fedriga (Ligue), pourrait alors être chargé de la transition. » 

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Matteo Salvini

ARTICLE, Corriere della Sera, « Stellantis, le gouvernement a déjà donné » selon le ministre Urso » par Claudia Voltattorni : « "Le gouvernement a déjà donné", a déclaré le ministre des entreprises Adolfo Urso (Frères d’Italie), "il a mis en place une politique pour l'automobile, un plan d'incitations, et maintenant c'est à l'entreprise d'adapter son plan industriel : je comprends que Carlos Tavares défende les intérêts des actionnaires, mais le gouvernement protège ceux des Italiens". A la première réunion entre le ministre et les syndicats de Stellantis sur les usines, celle de Melfi (Potenza), le numéro un de Stellantis n'était toutefois pas là. Tous les autres acteurs impliqués dans l'avenir du site, du président de la région Basilicate, Vito Bardi, aux représentants de l'Anfia (Association nationale du secteur automobile italien) et des syndicats, étaient présents aux côtés du ministre Urso. Pour l'entreprise, il y avait bien des représentants, mais pas le PDG du groupe franco-italien : "Mais sans lui, protestent les représentants syndicaux, la discussion ne va nulle part ». « Carlos Tavares doit venir pour le respect de la dignité de ce pays, de ses travailleurs et de son histoire industrielle", déclare Michele De Palma de la Fiom CGIL. Le ministre Urso explique qu'à Melfi, "le groupe a confirmé son intention de produire cinq modèles entièrement électriques, un engagement que Tavares a pris auprès de mon ministère : nous attendons maintenant que cet engagement se transforme en projets concrets". M. Urso ajoute également que "l'Italie est un pays très attractif, car c'est le seul où il y a un seul constructeur automobile" et que "d'autres constructeurs qui n'ont pas de sites en Europe sont également à l'affût : au moins huit constructeurs automobiles se sont adressés à ce ministère". Les syndicats, en revanche, critiquent l'absence de réponses sur les sous-traitants et les licenciements envisagés, et demandent à Stellantis des "engagements précis : ce n'est qu'ainsi que nous pourrons comprendre si les conditions sont réunies pour une croissance en volume et une maîtrise du système industriel" selon Ferdinando Uliano de la Fim Cisl. Hier, les données de l'Anfia pour les immatriculations de mars ont enregistré une baisse de 11,9 % des ventes de Stellantis en Italie par rapport à mars 2023, la baisse globale étant de 3,7 %. Les voitures électriques ont affiché une baisse de 34,4 %. Aujourd'hui, la deuxième réunion sur Stellantis aura lieu et l'accent sera mis sur le site de Mirafiori. »

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Adolfo Urso

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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