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02/04/2024

"Le vote et les tensions, duel sur la loi électorale."

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Italie. Revue de presse. 

Les frappes israéliennes sur le consulat iranien de Damas qui auraient provoqué la mort de Gardiens de la révolution iranienne fait les unes : « Frappes israéliennes : un général iranien tué à Damas » (Corriere), « Une attaque contre les Pasdarans » (Repubblica), « Israël attaque le consulat iranien, la tension monte » (Il Messaggero), « Nouvelles tensions entre Israël et l’Iran » (Avvenire). Le vote de la commission pour les affaires constitutionnelles sur la réforme du « premierato » (élection directe du président du Conseil) est aussi en une : « « Premierato » : le vote et les tensions, duel sur la loi électorale » (Corriere). Enfin, les élections municipales en Turquie et la victoire du joueur de tennis Italien Jannick Sinner à l’Open de Miami sont aussi citées.

PREMIER PLAN, Corriere della Sera, de M. Cremonesi, « Réforme constitutionnelle, le processus reprend mais la [modification] de la loi électorale reste un écueil » : « Les discussions sur l’élection directe du Président du Conseil reprennent aujourd’hui. Cette après-midi la Commission Affaires étrangères du Sénat examinera un amendement du gouvernement qui va directement au cœur du sujet. Pourtant, Forza Italia et la Ligue auraient préféré – ou ‘’trouvé plus logique’’ selon un léguiste – de traiter d’abord la question de la loi électorale selon laquelle le futur président du Conseil devra être élu. Ce qui soulève également les sujets délicats de la prime de majorité ou du scrutin à deux tours, un peu comme le système appliqué en France par exemple. Sauf qu’une partie de la majorité n’est pas du tout d’accord. L’autre question faisant particulièrement l’objet de débats ces derniers mois porte sur une possible limite au nombre de mandats. Puisqu’en Italie la possibilité d’un troisième mandat pour les présidents de région vient d’être écartée, la règle vaudra également pour le Président du Conseil, à moins qu’il ait gouverné pendant moins de sept ans et demi. Le chef de groupe de Forza Italia, Maurizio Gasparri, veut aller vite et invite à progresser rapidement cette semaine au Sénat. Gasparri fait remarquer que la mention ‘’d’un pourcentage de voix nécessaire pour activer la prime de majorité, qui rendait peut-être la formulation plus rigide, a été supprimée du texte’’. Il estime par ailleurs que débattre tout de suite de la loi électorale serait faire une faveur à l’opposition. Mais au sein de la majorité aussi, certains ne sont pas très convaincus. Le chef de groupe de la Ligue précise pour sa part que ‘’l’élection directe dans le respect des prérogatives parlementaires est une bonne chose, l’autonomie [différenciée des régions] représentant un juste contrepoids’’. Les parcours parlementaires des deux réformes continuent donc de s’entremêler. Tout reste lié au referendum de confirmation et l’idée serait de l’organiser le plus tôt possible afin de profiter du moment favorable pour la majorité. Voici ce que prévoit actuellement le texte : ‘’le gouvernement de la République est constitué du Président du Conseil et des ministres, qui forment ensemble le Conseil des ministres. Le Président du Conseil est élu au suffrage universel direct pour une durée de cinq ans, pour un maximum de deux législatures consécutives, pouvant aller jusqu’à trois lorsqu’il a exercé ses fonctions pour une durée inférieure à sept années et six mois. Les élections des Chambres et du Président du Conseil se déroulent de manière concomitante’’. Le potentiel futur article de la Constitution pourrait également ajouter que ‘’la loi régit le système pour l’élection des Chambres et du Président du Conseil, attribuant une prime sur une base nationale garantissant une majorité de sièges dans chacune des Chambres aux listes et aux candidats liés au Président du Conseil, dans le respect du principe de représentativité. Le Président du Conseil est élu dans la Chambre devant laquelle il a présenté sa candidature. Le Président de la République charge le Président du Conseil élu de former le gouvernement, et nomme et révoque, sur proposition de ce dernier, les ministres’’. Demain, les motions de censure présentées contre les membres du gouvernement Daniela Santanchè (Frères d’Italie) et Matteo Salvini seront examinées à la Chambre. »

ARTICLE, Sole 24 Ore, E. Patta « Le gouvernement face au test des motions de défiance contre Salvini et Santanchè » - Les oppositions font pression au sujet des relations entre le dirigeant léguiste et Poutine et sur l’enquête visant la ministre du tourisme : « Après la courte pause de Pâques, la semaine parlementaire s’ouvre en se concentrant sur ce qui se passera à la chambre, où la majorité est appelée, mercredi et jeudi, à défendre deux de ses ministres face à une motion de défiance. Il est assez improbable que les ministres Salvini et Santanchè tombent sous les tirs d’un feu ami. Au Palais Chigi, personne ne veut de dérapage pouvant jeter de l’ombre sur l’unité de la majorité, notamment avant les élections européennes. Toutefois, ces deux cas – différents entre eux – représentent un casse-tête pour la Présidente du Conseil. Salvini est accusé par les oppositions d’entretenir des relations avec le parti de Poutine, Russie Unie. Par ailleurs, l’ambiguïté de la Ligue écorne l’image même de l’exécutif dans le soutien à Kiev et dans sa position atlantiste. Si le résultat du vote ne risque pas de créer de surprise, il est néanmoins intéressant de voir s’il y aura des défections auprès des députés alliés, traduisant de possibles mécontentements. C’est surtout le débat sur le poutinisme présumé de Salvini avant le vote qui pourrait être embarrassant pour l’exécutif. Le cas de la ministre du Tourisme est bien plus grave. La ministre de Fratelli d’Italia, proche du président du Sénat La Russa, est impliquée dans des enquêtes sur ses activités économiques. La ministre Santanchè (Frères d’Italie) a même annoncé qu’en cas de mandat de comparution, elle évaluerait la situation [et l’éventualité d’une démission]. Quoi qu’il en soit, Meloni veut éviter tout remaniement avant les élections européennes. Après, la possibilité d’un départ à Bruxelles de Fitto (Frères d’Italie) ou de Giorgetti (Ligue) pour un poste dans la nouvelle Commission européenne pourrait rouvrir le jeu. Ce serait aussi une manière d’amoindrir le poids de la Ligue au sein du gouvernement en faveur des alliés si le parti de Salvini devait essuyer une défaite encore plus dure que prévue. »

ARTICLE, La Repubblica, d’E. Lauria, « De Pioltello à Budapest, le mécontentement de la droite vis-à-vis du Président du la République » : « La droite couve silencieusement un certain agacement. Giorgia Meloni n’exprime aucune position officielle et, alors que l’affaire Ilaria Salis prend une nouvelle dimension avec l’appel du président de la République italienne au père de l’activiste italienne détenue en Hongrie, elle indique aux Parlementaires de son bord de ne faire aucun commentaire. Pourtant, les dernières interventions du chef de l’Etat témoignent d’une distance sensible entre la Présidence de la République et la majorité, creusant un écart qui s’était déjà ouvert ces derniers mois, avec le rappel à l’ordre du Président au ministre de l’Intérieur Matteo Piantedosi (Indépendant) suite aux répressions policières contre les étudiants de Pise puis en alertant sur la situation dans les prisons. Giorgia Meloni n’avait alors pas manqué de réagir et cela avait donné lieu à une mise au clair institutionnelle. Un nouveau décalage avait émergé lorsque Sergio Mattarella avait soutenu la décision de la proviseure d’une école près de Milan d’instituer un jour de repos pour le Ramadan, et ce malgré l’opposition du ministre de l’éducation Giuseppe Valditara (Ligue). Matteo Salvini n’avait pu s’empêcher d’évoquer une ‘’reddition à l’islam’’ et le Président du Sénat Ignazio La Russa (Frères d’Italie) avait également contesté la mesure. A peu près au même moment, le Président de la République téléphonait à Roberto Salis alors que le gouvernement appelait à faire preuve de la plus grande réserve sur cette affaire afin de ne pas politiser et de ne pas exacerber la confrontation avec Viktor Orban. La majorité italienne se retrouve déstabilisée et peu enthousiaste face aux prises de position de la Présidence de la République, vécues comme des réprimandes. Le groupe Fratelli d’Italia à la Chambre relève un changement de l’attitude du Président Mattarella. Les commentaires des députés de la Ligue et de Forza Italia sont plus explicites : ‘’j’ai le plus grand respect pour les rappels à l’ordre du Président mais je ne crois pas à une sacralité de son rôle ne laissant pas de place à des commentaires, et personnellement je considère que l’invitation à la prudence dans l’affaire Salis vaut pour tout le monde’’ explique Maurizio Gasparri, chef de groupe Forza Italia au Sénat, qui ajoute que ‘’le chef de l’Etat doit notamment tenir compte de l’interprétation qui peut être faite de ses propos. Je donne entièrement raison à Ignazio La Russa concernant la fermeture de l’école de Pioltello’’. La Ligue fait bloc autour de son ministre Valditara et le député léghiste et économiste proche de Salvini, Claudio Borghi, n’hésite pas à s’en prendre à Mattarella qui ‘’scruterait les faits et gestes du gouvernement avec plus d’attention dès lors que le Parti démocrate n’est pas au gouvernement’’. Pour le PD au contraire, ‘’Mattarella exerce sa fonction de garant du respect des valeurs de la Constitution, que cela plaise ou non, lorsque les limites sont dépassées, il est normal qu’il fasse entendre sa voix’’ souligne la responsable justice du PD, Debora Serracchiani, ‘’comme cela avait déjà été le cas avec l’abus de décrets-lois ou sur la mise en œuvre du Plan de Relance’’. »

 ARTICLE, Sole 24 Ore « Une mobilisation de masse, le Kremlin appelle à la conscription militaire 150 000 Russes »

(Traduction : ambassade de France à Rome)

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